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Katia Tchenko

(1ère publication de cette bio : 2006)

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Photo prise par Roger Del Rio lors du festival de Cannes 1979.


Le cas de la très accorte Katia Tchenko, égérie du nanar comique français des années 1970-80, illustre à quel point la carrière bien remplie d’une comédienne peut être marquée par une période bien déterminée de sa filmographie. Katia a beau afficher un pedigree des plus respectables en tant qu’actrice de théâtre, elle demeurera à tout jamais, pour une partie du public, la naturiste peu farouche de « Mon Curé Chez les Nudistes ». L'occasion pour Nanarland d'évoquer cette sympathique interprète dont les charmes ne doivent pas faire oublier le talent.




Avec Paul Préboist et Marc de Jonge dans « Mon Curé Chez les Nudistes ».


Catherine Kraftschenko, née le 8 mai 1947 à Versailles dans une famille d’origine russe, suit une double formation de comédienne et de chanteuse. Elle est ainsi élève au Conservatoire de la Rue Blanche, où elle obtient le 1er prix, et au Conservatoire National Supérieur de Musique, où elle décroche un autre 1er prix, dans la catégorie « opérette ». C’est Robert Hossein qui lui donne sa première chance au cinéma, en 1967, avec « J’ai tué Raspoutine ».


Katia mènera une carrière sur plusieurs fronts, se produisant aussi bien au cinéma et à la télévision que sur les planches, interprétant pièces de répertoire et de boulevard, ainsi que des opérettes (« Le Prince de Madrid », de Francis Lopez, « Vos gueules les mouettes » de Robert Dhéry…). Elle sera également meneuse de revue aux Folies-Bergères. Au cinéma, son parcours s’avère bigarré, alternant films d’auteur (« L’Important c’est d’aimer »), cinéma bis (« L’Insolent », de Jean-Claude Roy, avec Henry Silva) et franches gaudrioles (« Les Charlots font l’Espagne »). Peu avare de ses charmes (on la voit entièrement nue en 1975 dans le magazine masculin « Absolu »), Katia joue souvent des rôles de prostituées, séductrices ou autres nymphomanes, se commettant à l’occasion dans l’érotisme soft (« Les Charnelles », de Claude Mulot).


Avec Maurice Risch dans « Mon Curé Chez les Thaïlandaises ».


Avec Jacques Balutin dans le même film.


Très active à l’écran, elle devient familière du public via des prestations dans « Au théâtre ce soir » et divers feuilletons télévisés. Egalement chanteuse à l’occasion, elle enregistre un disque, « Sun ».


Mais c’est la comédie populaire, qui vit ses dernières heures de gloire au début des années 1980, qui va lui apporter une renommée définitive. Tenant un rôle relativement secondaire dans « Mon Curé Chez les Nudistes », Katia Tchenko marque les esprits en réalisant un strip-tease à l’envers (où il s’agit de se rhabiller) et en exhibant ses fiers appâts slaves tout au long du film.






C’est tout naturellement qu’on la retrouve dans d’autres films du même genre, comme « C’est facile et ça peut rapporter… 20 ans » avec Michel Galabru et Robert Castel, « On n'est pas sorti de l'auberge » de Max Pécas avec Jean Lefebvre, ou le redoutable « L'Emir préfère les blondes ». Généralement utilisée pour son atout charme, Katia y fait également preuve d’un sympathique abattage comme actrice comique. Mais c’est dans l’impensable « Mon Curé Chez les Thaïlandaises » que Katia Tchenko trouve sans doute son rôle le plus mémorable, en bourgeoise française foldingue forcée par le pirate Darry Cowl à apprendre la danse du ventre et finissant dans les bras du général thaïlandais Daniel Prévost ! Elle ne tirera cependant pas une fierté excessive de cette période, allant jusqu’à retirer une partie de ces films de sa filmographie officielle sur son site internet.




Il faut dire qu’au milieu de la décennie 1980, le nanar comique à la française bat sérieusement de l’aile. Katia, marquée par le genre, va voir sa carrière à l’écran ralentir dans le même temps. On la voit dans la sitcom « Vivement lundi » avec Bernard Menez, puis elle connaît une éclipse de plusieurs années, se rabattant sur les planches.


Cruella photographe dans « L’Emir préfère les blondes ».


Aux côtés de Robert Castel dans « C’est facile et ça peut rapporter… 20 ans »


Katia Tchenko ne se laisse pas pour autant oublier du monde du cinéma et bat des records de présence à toutes les manifestations du Festival de Cannes, au point que sa venue finira par tenir du running-gag pour certains journalistes. La vedette des « Mon Curé Chez les Thaïlandaises » est plus visible au festival que certaines stars américaines !


Dans « La Carapate » avec Victor Lanoux et Pierre Richard où elle effectue un strip-tease pour causer un embouteillage.


Katia Tchenko interprétant la pièce « Mon cher Pouchkine », qu'elle a également mise en scène.


La période des sexy-comédies largement oubliée, Katia fait son retour à l’écran dans des seconds rôles et continue sans faillir son activité sur scène, interprétant des pièces de boulevard (une tournée en 2005 dans une pièce avec Patrick Topaloff) et spectacles plus prestigieux (un hommage à Pouchkine). Elle fait aussi régulièrement du doublage. Elle reçoit en 2005 les insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite.


Katia décorée par Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la Culture.


Si sa carrière est un peu obscurcie par un nombre finalement assez limité de films, nous saurons gré à Katia d’avoir apporté son sex-appeal à quelques-uns des plus beaux nanars comiques qui macèrent aujourd’hui dans le musée des horreurs du cinéma français. Que la Sainte Russie soit remerciée de nous avoir envoyé Katia Tchenko !



Quelques images sont tirées de http://www.bide-et-musique.com et http://www.del-rio.net/

- Nikita -

Films chroniqués

Filmographie

1967 - J’ai tué Raspoutine

1968 - Le Bal des voyous

1969 - Les Cousines

1969 - Dossier prostitution / Côte d’Azur interdite

1970 - La Promesse de l’aube

1971 - Les Assassins de l’ordre

1971 - Le Voyageur des siècles (TV)

1972 - Pas folle la guèpe

1972 - L’Odeur des fauves

1972 - Les Charlots font l’Espagne

1973 - L’Insolent

1973 - Les Tentations de Marianne

1973 - L’Alphomega (TV)

1973 - Le Concierge

1974 - Les Charnelles

1974 - Deux grandes filles dans un pyjama

1974 - Le Vagabond (TV)

1974 - Serre-moi contre toi, j’ai besoin de caresses

1974 - Chéri-Bibi (TV)

1974 - La Mouche bleue (TV)

1974 - L’Important c’est d’aimer

1975 - L’Education amoureuse de Valentin

1975 - Le Pied

1975 - La Messe dorée

1975 - La Chasse aux hommes (TV)

1976 - Cours après moi que je t’attrape

1977 - Drôles de zèbres

1977 - Le Mille-pattes fait des claquettes

1977 - La Chambre de l’évêque (La Stanza del vescovo)

1978 - Les Bidasses au pensionnat

1978 - L’Horoscope

1978 - Les Ringards

1978 - La Carapate

1978 - Général nous voilà

1979 - Et la tendresse bordel

1979 - Gros câlin

1980 - Haine

1980 - L’œil du maître

1980 - Frénésie tzigane (TV)

1980 - Fantômas (TV)

1980 - Le Complot diabolique du Docteur Fu Manchu (The Fiendish plot of Fu Manchu)

1981 - Le Bahut va craquer

1981 - Paris-Porto-Vecchio (TV)

1981 - La Route fleurie (TV)

1981 - La Double mort de Théophraste Longuet (TV)

1981 - Staline est mort (TV)

1981 - Servantes iz Malog Mista

1982 - Qu’est-ce qui fait courir David ?

1982 - Qu’est-ce qui fait craquer les filles ?

1982 - Mon Curé chez les Nudistes

1982 - On n’est pas sorti de l’auberge

1983 - C’est facile et ça peut rapporter… 20 ans

1983 - Mon Curé Chez les Thaïlandaises

1983 - L’Emir préfère les blondes

1984 - Premiers pas

1984 - American Dreamer

1985 - Clémence Aletti (TV)

1985 - Nom de code Emeraude (Code Name Emerald)

1985 - Bâton rouge

1986 - Claire (TV)

1987 - Club de rencontres

1988 - Vivement lundi (série TV)

1994 - Paris Mélodie

1998 - Madeline

1998 - On va nulle part et c’est très bien

1998 - Ronin

1999 - Reviens le jour (TV)

2000 - Mon année 1919

2001 - Mercredi, folle journée

2002 - Deng Xia Ping

2003 - De soie et de cendre (TV)

2005 - Trois couples en quête d’orages

2005 - Confession d’un menteur (TV)

2005 - Antonio Vivaldi, un prince à Venise

2006 - Le Chapeau du p’tit Jésus (TV)

Ainsi que différents rôles dans des séries télévisées.