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Insects

(1ère publication de cette chronique : 2013)
Insects

Titre original :Glass Trap

Titre(s) alternatif(s) :L'Attaque des fourmis géantes

Réalisateur(s) :Fred Olen Ray

Année : 2005

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Rupture de Baygon vert

Acteurs principaux :Brent Huff, Martin Kove, C. Thomas Howell, Siri Baruc, Tracy Brooks Swope, Stella Stevens

Plissken
NOTE
3/ 5

Pendant longtemps, nous l'avons cherché. Tel un Arthur complètement désespéré oubliant ses responsabilités de souverain et envoyant ses meilleurs sujets dans les contrées les plus reculées du globe pour trouver le Saint-Graal, nous nous sommes perdus dans la filmographie troublante de Fred Olen Ray pour trouver le Saint-Nanar, celui étant capable de dépasser la note de 2/5.
Car si certains films sont de tous petits nanars, nous savions néanmoins qu'un jour, nous trouverions cet objet de convoitise renfermant en son sein un tel degré de crétinerie qu'il resterait à jamais gravé dans notre mémoire de nanardeur. Tel Galahad (ou Perceval selon les versions) s'agenouillant devant son Suzerain pour lui remettre le Saint-Objet, je me prosterne devant vous pour vous faire goûter à ma précieuse Galette : Insects.


Dans certaines versions des aventures des Chevaliers de la Table Ronde et de la Quête du Graal, certains auteurs se sont amusés à prétendre que la Coupe était ni plus ni moins que dans les murs du château de Camelot. Tous ces voyages périlleux dans des contrées hostiles, tous ces morts au combat pour une tâche futile, que devaient alors penser les fidèles Chevaliers de leur Roi en apprenant cela. Je me sens un peu comme ces Chevaliers. Oui, car j'ai cherché et cherché encore sachant qu'un jour, je parviendrais à mon but. J'ai visité des magasins poisseux à tourner et retourner chaque DVD entre mes mains dans l'espoir de tomber sur Olen Ray inconnu, je me suis rendu dans des lieux perdus pour voir ce que divers marchands brocanteurs pouvaient avoir à offrir, je me suis mis dans l'illégalité pour dénicher des films qui ne sont jamais parvenus jusqu’à nos contrées,... tous ces voyages, toutes ces péripéties alors qu'il était là, devant moi, à un clic sur Price Minister près. Un film sorti ici, en France, et qui a même bénéficié d'une diffusion à la télévision. Ô oui, ma quête a été bien frivole mais maintenant, je l'ai. Le nec plus ultra du nanar de Fred Olen Ray. Il est là. Et je m'en vais de ce pas vous le présenter.


Peut-être, comme les fourmis de ce film, bavez-vous d'impatience.


Si le nom de Fred Olen Ray ne vous évoque rien, je vous invite à peaufiner votre culture générale en consultant la notule biographique que votre serviteur a lui-même rédigé sur ce site. Pour les autres, disons juste que ce film est arrivé à un moment charnière de la carrière de Fred Olen Ray. Il a été produit en 2005 et lorsque l'on regarde les films qui précédent ou suivent cette réalisation de notre ami Fred, on retrouve des titres puissamment évocateurs comme Bikini a Gogo, Bikini Chain Gang, Bikini Pirates, Genie in a String Bikini et une demi-douzaine d'autres productions érotiques qui, pour la plupart, ne sont qu'à deux doigts de basculer dans la pornographie. Un peu plus loin dans le temps, on retrouve quelques films catastrophe avec des ouragans ou des crashs d'avion et, si on s'amuse à remonter le temps, si on fait exception de son Tomb of The Werewolf – un film hommage à la saga européenne qui mit en scène Paul Naschy – on a quelques documentaires sur le catch ou des films d'action. Bref, si Fred Olen Ray avait fait des films de monstres bouffeurs d'hommes son gagne-pain à une certaine époque, il semblerait que le genre horrifique n'était vraiment plus ce qui intéressait le réalisateur à ce moment précis. Alors, déjà qu'il a vraiment du mal à s'appliquer sur les films auxquels il semble porter un certain intérêt, on a du mal à imaginer quelle pouvait bien être sa motivation quand Sci-Fi est venu lui demander de réaliser un film d'horreur pour combler sa programmation vespérale [Note de Nanarland : euh… l’argent ?]. Le contexte étant donné, il est maintenant temps pour nous de nous réunir autour de notre Table Ronde et de discutailler plus en profondeur de l'ordre du jour.


Ce périple commence par un générique assez bas de gamme. Le genre de truc que n'importe quel clampin utilisateur de produits Microsoft pourrait réaliser avec Windows Movie Maker. On enchaîne alors sur une scène dans une pépinière où des arbustes bougent et où un Mexicain sûrement très mal payé s'approche et se fait trucider en vue subjective. L'instant d'après, le pick-up où ces arbustes sont stockés démarre pour aller livrer les plantes dans un gratte-ciel en plein centre urbain. Nous y voilà, le décor est planté. Comme l'indique le titre en VO, nous entrons dans cette prison de verre.


Ce coup-ci, on ne pourra pas compter sur Bruce Willis.


Nous sommes un samedi et comme c'est le week-end, il y aura peu de personnes (donc peut d’acteurs à payer, c’est pratique) dans cet immeuble d'affaires, qui abrite les bureaux d'un magazine à succès. Très vite, les personnages vont défiler un à un et on devinera facilement qui aura de l'importance et qui n'en aura pas.
Par ordre d'importance, nous avons un technicien de maintenance qui possède un lourd passé secret qui nous sera dévoilé peu à peu tout au long du film, accompagné par son oncle qui semble l'avoir pistonné dans cette nouvelle voie.


C. Thomas Howell (à droite) qui, depuis son rôle dans Hitcher face à Rutger Hauer, n'a plus fait grand chose d'intéressant.


Nous avons une business-woman d'âge mûr qui jouera la figure insupportable du groupe, et dont le spectateur attendra avec une impatience croissante qu'elle meure, de préférence dans d'atroces souffrances. Elle est accompagnée de sa jolie assistante pour qui le boulot se résume à préparer du café et faire les yeux doux au mystérieux homme de ménage.


Stella Stevens, méconnue en France malgré 50 ans de carrière, dont une bonne part au service du cinoche d’exploitation (voir la mini-bio à la fin de cette chronique). Son fils Andrew Stevens est crédité comme producteur  exécutif, ce qui pourrait expliquer la présence de maman au casting.


Nous avons un agent de sécurité qui n'a pas vraiment de background et dont on se foutra complètement du décès. Il y a également un photographe de mode et deux modèles qui effectueront une séance de shoot sur le toit.
Et je garde le ''meilleur'' pour la fin : un espion industriel qui a eu la bonne idée de venir avec sa fille, qu'il sommera de rester dans une voiture non fermée dans un parking souterrain sombre et inquiétant. Déjà, laisser une jeune fille (je pense que le personnage est censé avoir 16 ou 17 ans) sans défense dans un parking souterrain, je ne trouve pas ça hyper judicieux. Mais l'emmener sur les lieux de son forfait, alors qu'il y a quand même un léger risque qu'il se fasse chopper, je trouve que niveau éducation, c'est quand même pas top. M'enfin bref, ça ne semble pas choquer grand monde.


Le meilleur papa du monde.


[Note de Nanarland : ce père indigne / espion industriel est joué par Brent Huff, vu notamment dans Gwendoline, American Ninja aux côtés de Shô Kosugi, Armés pour répondre de Fred Olen Ray, et dans quelques bisseries italiennes comme Code Condor de Sergio Martino et surtout Cop Game, Mission Suicide : Strike Commando 2 ou encore Born to Fight de Bruno Mattei !]
En parallèle, deux autres personnages auront leur importance. Dans la fameuse pépinière, nous avons un shérif dont les dialogues sont totalement dénués d'intérêt, ainsi qu’une agent spéciale du Ministère de l'Agriculture au background original. Voyez-vous, cette femme nous apprend qu'elle travaillait auparavant au FBI, mais qu’elle fut obligée de changer de vocation car elle souffre d'une phobie qui était incompatible avec l’exercice de son métier : à chaque fois qu'elle voit un cadavre, elle tombe dans les pommes. Cette caractéristique pas très finaude va évidemment devenir un élément récurrent du film, sans qu’on sache trop comment réagir. Est-ce qu’il s’agit d’un aspect psychologique censé apporter un peu d’épaisseur à son personnage ? Est-ce un running-gag censé apporter une touche d'humour ? Dans un cas comme dans l’autre, le résultat est assez pitoyable.





Mais revenons à cet immeuble, dans lequel les fourmis ne mettent pas trop longtemps à entrer en action. Elles sont nombreuses, trop nombreuses, et surtout trop grosses. Comment autant de fourmis aussi grosses ont-elles pu toutes loger dans de si petits buissons sans que personne ne les remarque ? Ca ne me paraissait vraiment pas crédible, alors j'ai fait l'expérience chez moi. J'ai piqué un des nounours de ma sœur et je l'ai placé dans diverses positions dans une de mes plantes d'intérieur. Voyez plutôt :


Voici un objet présentant des caractéristiques morphologiques voisines de celle des fourmis de ce film.



Il me semble que ma démonstration ne souffre aucune contestation possible. Si un animal ayant une taille similaire au chien-nounours de ces photos s'était introduit dans une plante, on l'aurait vu. Et là, je n'ai fait la démonstration qu'avec un seul nounours. ALORS FRED, COMMENT EST-QUE TU EXPLIQUES QUE ÇA…



…ÇA AIT PU SE CACHER DANS ÇA :



Bah moi j'vais t'le dire Fred, c'est de la grosse entourloupe, c'est tout. Ca se peut pas. C'est juste physiquement impossible que PERSONNE n'ait remarqué une de ses fourmis à la pépinière, lors du transport en pick-up, lors du déchargement dans l'immeuble... scènes qui figurent toutes bel et bien dans ton film. [Nanarland : meh, sans doute n’avaient-elles alors pas encore muté en fourmis géantes chez Plissken !]
Et puis les fourmis tiens, parlons-en des fourmis. Elles sont un peu les héroïnes de ce film après tout. Suivant les plans, on oscille entre le CGI et la marionnette inerte sans qu’aucune de ces techniques n'arrive à convaincre. Les CGI sont hyper foireux pour une production de 2005. Pour ce qui est des marionnettes, on les utilise pour les combats au corps à corps et comme elles sont immobiles, les pauvres comédiens en sont réduits à s’agiter n’importe comment pour mimer à la fois une réaction d’autodéfense et un comportement agressif des insectes. Bref, si le mot ridicule vous vient à l'esprit, ce n’est pas moi qui vous contredirai.



De nombreuses fourmis en plastique ont été maltraitées lors du tournage de ce film.


De même, il semblerait que ces créatures aient un niveau de résistance assez aléatoire. Si certaines se font écrabouiller facilement d'un simple coup de pied ou d'un coup de club de golf, une autre parviendra par exemple à retenir une porte malgré les grands coups de boutoir d'un des protagonistes pour tenter de l’écraser.


Une des créatures vient de succomber (hors-champ !) à un simple écrasement par club de golf.

Alors que celle-ci refuse de mourir malgré de grands coups de porte frénétiques.


Parlons aussi du super plan de notre groupe de joyeux lurons pour échapper à cette terrible attaque terroriste (oui, parce que les arbustes ont été empoisonnés au plutonium par des terroristes !). Notre homme de ménage au passé sulfureux que je ne vais pas vous dévoiler tant c'est une des meilleures surprises scénaristiques du film va nous affirmer que ces fourmis, même si elles ont trop abusé sur le quatre-heure et qu'elles sont anormalement grosses, agissent ni plus ni moins comme des fourmis normales. Et ce gros bâtiment où elle se trouve, bah elles le considèrent comme une fourmilière. Donc, notre expert en entomologie (euh… pardon, en fourmitologie) va alors nous apprendre que les fourmis vont se diriger vers le sous-sol pour pondre des œufs. C'est comme ça qu'elles font. Elles vont toujours vers le bas, jamais vers le haut. Ainsi, si le petit groupe veut être en sécurité, il faut aller sur le toit. Ah bah oui mais voilà, le groupe ne veut pas prendre les escaliers parce qu'ils y ont croisé des fourmis. Ils ne peuvent pas prendre l'ascenseur parce que le courant a été coupé par les fourmis (quelle plaie ces fourmis !). Du coup, il ne reste qu'une seule et unique solution pour accéder au toit : un conduit d'aération. Autrement dit un endroit où on ne peut se déplacer qu’à la queue leu leu, lentement, dans une position où un humain est très vulnérable mais où des fourmis, même géantes, peuvent se mouvoir très facilement. Suis-je le seul à trouver ce plan complètement idiot ?


Allez ! Plus que 17 étages à se niquer les coudes et les genoux !


Saurez-vous deviner qui va gagner l'épreuve de force entre deux individus qui tirent comme des malades et une fourmi en plastique ?


Comme je n'ai pas envie de gâcher tout le suspens intense de ce film, sachez juste que tout ne va pas se passer comme prévu dans ce conduit. Ils vont alors passer au plan B et tenter de fuir l'immeuble. Comment ? En se rendant sur un autre immeuble grâce à un câble téléphonique qui était accroché là et qui, comme par hasard, est idéalement placé pour être utilisé comme tyrolienne.


C'est moi ou ce ''câble téléphonique'' n'est ni plus ni moins qu'un fil attaché à une rambarde ?

Ce personnage est très utile au déroulement de l’intrigue.


Bon, là, ça se passe pas trop mal puisque seul notre homme d'entretien va rester sur le toit de l'immeuble. La scène est cocasse : alors que l'espion industriel arrive à mi-parcours de la tyrolienne, une fourmi vient l'attaquer. Il dégaine son arme, lui tire dessus à plusieurs reprises, loupe l'insecte... mais réussit quand même à couper le câble avec une de ses balles, isolant du même coup le pauvre homme de ménage qui attendait sagement son tour de tyrolienne.




Mine de rien, ce type vient de sauver l'humanité en empêchant ces fourmis radioactives de quitter le bâtiment fermé.


Si vous avez bien compté, il ne nous reste plus que deux individus dans le bâtiment. Notre technicien de surface, sur le toit, et... la fille de l'espion industriel, toujours dans son sous-sol, c’est-à-dire là où, selon les prévisions du fourmitologue, les fourmis devraient venir pondre leurs œufs. Heureusement, la jeune fille possède sur elle une arme anti-fourmi radicale : un poste radio avec une cassette de Trash Metal ! Alors que les insectes géants encerclent la voiture où elle se trouve, cette arme redoutable va effrayer et faire fuir les fourmis.





"- Dis Fred, t'aurais pas une idée pour faire sortir la gamine de sa voiture ? Elle y est depuis le début du film et il nous reste que 3 heures de tournage, va bien falloir trouver un truc.
- Ouais, j'ai vu Mars Attacks, pourquoi ?"


Maintenant qu'ils ne sont plus que deux dans le bâtiment, vous allez me dire qu'il ne doit plus y avoir grand chose à se mettre sous la dent. Et bien en fait, si. Fred Olen Ray va venir nous achever avec la venue d'un nouveau personnage. Il s'agit de l'agent Corrigan. Par l'intermédiaire de l'agent secret de l'organisation secrète qui est tellement secrète que personne ne la connaît, pas même le Président, on va nous le décrire comme le type de toutes les situations perdues. Le type qu'on appelle lorsque les Etats-Unis ont un gros problème que plus personne ne peut régler. Bref, le genre de type qui a fait que les USA ont été victorieux au Viêt-nam et qu'ils ont mis une branlée à l'Irak et à l'Afghanistan (euh…). Et ce personnage va donc être le moyen idéal pour Martin Kove de venir cabotiner méchamment et, pour l'occasion, de remplir un peu son frigo car il en avait sans doute bien besoin.




La fierté de la Nation.


L'agent et sa super-équipe va donc arriver et entrer dans le bâtiment pour pouvoir mesurer au mieux cette situation d'urgence. Alors que l'un des agents, un type sélectionné pour ses capacités pour rejoindre cette équipe de méga-choc qui fait la fierté des States, va se faire bouffer par UNE fourmi alors qu'il est armé jusqu'aux dents, la décision de Corrigan ne va pas se faire attendre. Faut gazer tout ça et tant pis s'il reste des personnes dans le bâtiment. Alors... ouais... pourquoi pas. Les situations d'urgence demandent parfois des mesures drastiques. Quand c'est bien mis en scène, pourquoi pas. Les mises en quarantaine, les bombardements de villes pour anéantir des zombies... buter du civil, c'est pas ce qui me dérange le plus. Mais là, il ne reste que deux personnes dans le bâtiment dont une sur le toit. Y a pas moyen de demander un hélico à l'armée ou même à l'hosto du coin pour tenter un sauvetage ? Et puis bon, celle qui est au sous-sol, si elle a survécu jusque-là avec du Trash Metal et qu'elle a passé un coup de fil cinq minutes avant cette décision, y avait pas moyen de lui demander comment elle a fait pour repousser les assauts d'insectes et d'y aller armé de balladeurs MP3 ? Bref, pour une équipe de choc censée pouvoir régler les difficultés les plus insurmontables, ils font pas trop d’efforts…



C'est pas de sa faute aussi s'ils ont rien dit sur les attaques de fourmis géantes lors de la formation au close combat.


Autant vous prévenir, ici on arrive vers la fin du film et j'ai longuement hésité avant de vous en dévoiler les péripéties car il n'est pas correct, même pour un nanar ou un navet, de trop en dévoiler sur la fin d'un film. Sauf que les dernières minutes sont un sacré concentré de bêtise. Déjà qu'on en avait une bonne dose, les dernières minutes vont faire définitivement sombrer ce film dans la catégorie des nanars de haute-volée.
Certaines personnes vont contester la décision de Corrigan si bien que, accompagné par le shérif du comté de la pépinière arrivé sur les lieux il y a peu, ils vont finalement décider d'entrer à nouveau pour tenter de secourir les survivants. Bizarrement, l'agent d'entretien va très vite rejoindre ce nouveau groupe au sous-sol. Rappelons qu'il ne pouvait prendre l'ascenseur faute de courant, que les escaliers étaient censés être infestés de fourmis et que le conduit d'aération, après la première expérience, s’avérait être une option à éviter. Bref, il est là et ceci constitue tout de même à mes yeux le premier élément nanar.
Ensuite, l'assistante et lui vont s'enfermer dans une cage pour échapper à une attaque à six pattes. Assez malin vu qu'ils sont à l'abri des fourmis, mais le temps est compté vu que Corrigan à déclenché son compte à rebours de deux minutes. Pour tirer ses personnages de ce mauvais pas, Fred Olen Ray va alors demander à son héros d'arracher un câble à haute-tension et d'électrocuter les fourmis qui s'agglutinaient sur les mailles de la cage. Super plan. Super efficace. Mais dois-je rappeler que le courant a été coupé dès le début de l'attaque des fourmis géantes ?



Pourtant, son secret n'a rien à voir avec le fait d'appartenir aux X-Men et de générer de l'électricité avec ses mains.


En troisième élément nanar, y a la méga-explosion. Les hommes de Corrigan placent trois bidons de Baygon super puissant dans le hall de l'immeuble. Un immeuble qui doit compter, au minimum, une vingtaine d'étages, et c’est une estimation basse. Quand le compte à rebours arrive à zéro, les couvercles des bidons explosent en faisant un ''poc'' ridicule et le contenu de ces trois petits bidons sera amplement suffisant pour gazer tout le gratte-ciel dans les moindres recoins. Mouais.



J'aurais pourtant juré que contre les insectes rampants, c'était le Baygon Vert qu'il fallait.


Aucun recoin ne sera épargné !


Et le dernier élément nanar, c'est que... savez-vous comment tout ce beau monde va s'en sortir ? Vont-ils découvrir un passage secret dans le parking que les fourmis n'avaient pas encore trouvé pour accéder à l'air libre ? Vont-ils tenter une cascade surhumaine en sautant par une fenêtre du haut de plusieurs étages ? Vont-ils décider de se sacrifier et inhaler ce gaz mortel pour le bien de l'humanité ? Non à tout cela. Ils vont tout simplement passer par la porte d'entrée. Par là même où ils étaient initialement entrés. Alors vos théories de fourmilière là, c'est bien beau tout ça, mais pourquoi personne n'avait pensé plus tôt à sortir par la porte d'entrée ? D'accord, ils étaient à un étage supérieur et ils avaient peur de descendre. Mais alors comment a fait l’agent d’entretien pour aller du toit au sous-sol sans croiser une seule fourmi ?


T'as vu ça ! La porte qu'on a utilisé pour entrer... on peut l'utiliser aussi pour sortir !


Ainsi, une fois n’est pas coutume avec les films de Fred Olen Ray, Insects s’avère être un sacré concentré de nanar du début à la fin, avec ses personnages caricaturaux qui prennent des décisions absurdes et se mettent volontiers dans des situations dangereuses, des effets spéciaux nullissimes, et des incohérences scénaristiques en pagaille. De ce fait, je me sens maintenant comme la Mariée de Kill Bill après avoir terrassé Bill. Je suis comme Elliott Ness qui parvint enfin à coffrer cette enflure d'Al Capone. Ma quête arrive à son terme. Je savais que Fred Olen Ray avait ce potentiel pour offrir un nanar surpuissant et pas seulement les petites mises en bouche qu'il avait déjà pu réaliser ou produire. Mon voyage s'achève là et je me sens en paix. Je vais enfin pouvoir découvrir d'autres horizons et mettre de côté cette quête futile qui n'avait pour but que d’osbscurs desseins personnels voire narcissiques. Il est temps pour moi de voguer vers d'autres horizons filmiques, mais ça, c'est une autre histoire...

- Plissken -
Moyenne : 3.00 / 5
Plissken
NOTE
3/ 5
Jack Tillman
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Le film est passé à la télévision française sous le titre "L'Attaque des Fourmis Géantes". Pour les éditions DVD, les têtes pensantes de chez "Antartic/Aventi" ont dû se dire que le titre n'était pas assez accrocheur et faisait plus référence à un film des années 50 qu’à un truc récent. Pour faire djeunz et branché, on a traduit un titre anglais par un autre titre anglais mais que n'importe quel Français peut comprendre. Bon, après... Ants et Antz, c'était déjà pris.
Tout ça pour dire qu'on le trouve assez facilement sur des sites de vente en ligne, y compris dans des compilations occasionnelles de plusieurs films du même acabit.
Aucun nounours n'a été maltraité durant l'écriture de cette chronique.


Le DVD américain.

Bonus

Les cinéphiles les plus chevronnés auront peut-être noté la présence dans Insects de Stella Stevens, comédienne méconnue en France malgré ses 50 ans de carrière.



Stella Stevens fut une de ces beautés évanescentes des années 60, qui eut une carrière tout à fait honorable où elle cotoya de nombreuses vedettes de l'époque. Elle fut d'abord cantonnée aux rôles bien sages de love interest, notamment pour Elvis Presley dans Des filles, encore des filles ! (1962), Jerry Lewis dans Docteur Jerry et Mister Love (1963), et dans d'autres comédies gnangnan familiales, romantiques et très WASP-compatibles comme Il faut marier papa (1963) ou Bague au doigt, corde au cou (1968).

Au bras d'Elvis Presley dans Des filles, encore des filles ! (1962).

Supportant les pires grimaces de Jerry Lewis dans Docteur Jerry et Mister Love (1963).

A partir de la fin des années 60 et surtout dans les années 70, elle s'affranchit peu à peu de ce registre de jeune fille sage, s'éloigant du cinéma fleur bleue au profit  de films d'action (le pastiche de James Bond Matt Helm, agent très spécial avec Dean Martin), de westerns (Les brutes dans la ville avec Telly Savalas, Un nommé Cable Hogue de Sam Peckinpah), ou de films catastrophe (L'aventure du Poséidon avec Gene Hackman et Ernest Borgnine).

La rage de survivre (1966).

Signe d'ouverture (ou du début du déclin de sa carrière ciné ?), on la retrouve même dans des titres devenus pour certains des petits classiques de la Blaxploitation comme Massacre alias Slaughter (1972) avec Jim Brown, et surtout Dynamite Jones et le Casino d'or (1975), dans lequel elle incarne la méchante Dragon Lady, patronne lesbienne d'un casino de Macao à la tête d'un vaste trafic de drogue ! Elle incarne encore une espionne lesbienne dans Le Liquidateur alias Mister Deathman (1977), un Blaxploitation fauché tourné en Afrique du Sud avec, dans un de ses tous premiers rôles à l'écran, le karatéka James Ryan (Combat Final, Tue et tue encore, Space Mutiny).


Dans les années 80, sa présence au cinéma devient rare et c'est essentiellement à la télévision qu'on la voit, dans quelques téléfilms et surtout un grand nombre de séries. A partir des années 90, elle va apparaître dans des projets de plus en plus B, voire Z comme The Granny (1995) où elle joue une grand-mère enragée revenue d'entre les morts, Grid Runners alias Virtual Combat (1995), DTV avec Don "the Dragon" Wilson dont l'accroche nous annonce gravement que "Seul le kickboxing peut sauver la planète" (et réalisé par Andrew Stevens, fils de Stella), la sexy comédie Bikini Hotel de Cine Excel, Insects (2005) de Fred Olen Ray dans lequel une poignée de protagonistes se retrouve prisonniers d'un gratte-ciel envahi par une armée de fourmis radioactives, ou encore Megaconda (2010) et son anaconda préhistorique géant réveillé par l'activité volcanique.

Agressée sous la douche dans le rigolo Monster in the Closet (1987), distribué par la Troma.

Alors que sa famille souhaite son décès pour hériter de sa fortune, une mamie à l'article de la mort boit une potion de résurrection pour accomplir sa vengeance. Stella Stevens joue les grands-mères enragées dans cette comédie d'horreur à petit budget sortie en 1995.

Stella Stevens en femme d'affaires impitoyable dans Bikini Hotel (1997).

Stella Stevens dans Megaconda (2010).