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Gerald Okamura

(1ère publication de cette bio : 2006)

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Le cheminement d'une carrière est souvent bien étrange et celle de Gerald Okamura ne fait pas exception à la règle. Quel autre homme que lui peut ainsi prétendre avoir côtoyé des acteurs aussi hétéroclites que Robert Z'Dar, Peter Ustinov, Kurt Russel ou encore David Carradine ? S'être fait diriger par des réalisateurs comme David Huey ou Andy Sidaris tout en continuant un parcours dans le cinéma plus classique, le voyant ainsi apparaître dans des films à succès comme « Blade » et « Hot Shots II » ? Bien peu, et rien que cela vaut que nous nous attardions sur son cas.



Né le 11 Novembre 1940 à Hawaï, Gérald est dans sa tendre enfance victime des quolibets de certains camarades de son école. Grandissant dans une famille japonaise, l'apprentissage d'un sport de combat s'impose presque comme une évidence afin de s'aguerrir et il choisit le Judo dès l'âge de treize ans. La vie continue et il poursuit des études à l'université, pour obtenir son diplôme en 1958. C'est à cette date qu'il rentre dans l'armée où il servira jusqu'en 1961. Stationné en Corée du Sud, il y apprendra le Taekwondo, une discipline qui s'ajoutera à plusieurs autres, notre homme étudiant par la suite le Kendo, l'Aïkido, ou encore le Kung Fu San Soo, qui reste aujourd'hui sa grande spécialité. Des techniques de combat qu'il n'a jamais utilisé à des fins offensives, les arts martiaux étant avant tout pour lui un moyen de se défendre et d'acquérir une sagesse intérieure.

Il ne s'imagine sans doute pas alors qu'il deviendra l'un des créateurs d'armes pour le cinéma parmi les plus respectés, tout en ayant sa propre collection de vidéos. Une certaine notoriété qui lui permettra de faire la une de différents magazines spécialisés.







C'est dans les seventies que l'existence de Monsieur Okamura prend une tournure décisive. A cette période, il fait ses premiers pas devant une caméra dans la série « Kung-Fu » avec David Carradine. Cette opportunité, il la doit à son maître. Ce dernier devait en effet avoir le rôle mais, visiblement peu intéressé par le show-business, il décida d'envoyer son disciple à sa place sur le plateau de tournage. Pour Gerald, c'est une révélation. A la suite de cette prestation, il continue sur sa lancée et, en 1975, commence une carrière cinématographique comme cascadeur sur le film « Tueur d'élite » de Sam Peckinpah avec James Caan et Robert Duvall. Cinq ans plus tard, il apparaît dans « La Fureur du Juste », voyant un Chuck Norris imberbe affronter des ninjas terroristes. Il y incarne un instructeur de ces guerriers de la nuit, un registre qu'il se verra souvent proposer de part son look de vieux sage et ses aptitudes martiales. Gerald ne cessera alors d'alterner les emplois pour la télévision ou le Septième Art. Des prestations souvent bornées à des rôles secondaires, il est vrai, mais qui ont le mérite de ne lui avoir jamais fait connaître de véritable traversée du désert.



En 1981, il fait une petite apparition en videur de boîte de nuits dans « Charlie Chan et la malédiction de la reine Dragon » avec le grand Peter Ustinov et Michelle Pfeiffer alors à ses débuts. Suivront d'autres petits rôles dans des longs métrages et des séries, comme « Matt Houston ». En 1986, il participe même au classique de John Carpenter « Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin ». C'est cependant trois ans après qu'il se rappelle aux bons souvenirs des nanardeurs en jouant dans l'exceptionnel « Samuraï Cop » aux côtés de Robert Z'Dar et de l'éblouissant Matt Hannon. Un film dont il est visiblement peu fier, si l'on se fie à sa filmographie officielle où le long-métrage n'apparaît même pas.


Sur le tournage de « Jack Burton… » avec Kurt Russell.



 



Avec Robert Z'Dar dans « Samuraï Cop ».



Au début des années 90, il contribue (outre un bref rôle de sbire) aux cascades du film « AfterShock » avec Chris Mitchum, Matthias Hues et Michael Berryman et continue également sa carrière de comédien en alternant le meilleur et le pire, comme avec les très mauvais « 9 1/2 Ninjas » et « Ninja Academy », le déjà plus acceptable « Dans les griffes du dragon rouge » avec Dolph Lundgren, ou encore l'hilarant « Capital Punishment » avec Gary Daniels, qu'il devait retrouver à peine un an plus tard sur « American StreetFighter », mais aussi Tadashi Yamashita et Mel Novak, avec qui il avait déjà pu travailler sur « Sword of Heaven ». A la même date, on le retrouve dans « The Master Demon » en compagnie des charismatiques en diable Sid Campbell et Steve Nave. Preuve de son incroyable capacité à alterner les bons et les mauvais films avec un aplomb déconcertant, on le verra aussi à cette période dans l'excellent « Hot Shots! part deux » .




Au taquet dans « Hot Shots II »…




…planqué sous une capuche dans « The Master Demon »...




… et impérial dans « Dans les griffes du dragon d'or ».




Sur « 9 ninjas 1/2 ».




Simple sbire dans « Capital Punishment »...




…et promu au grade de "grand méchant" dans « American Streetfighter ».



En 1993 il tourne « Fit to Kill », marquant sa première association avec la famille Sidaris avec qui il collaborera de nouveau à l'occasion de « The Dallas Connection » (1994) sous la direction de Christian Drew, avant d'être dirigé par le célèbre paternel Andy dans la saga des « Lethal Ladies », à savoir « Day of the Warrior » (1996) et « Return to Savage Beach » (1998).


Tentant de profiter discrètement de la vue dans « Fit To Kill ».


« The Dallas Connection ».


Durant cette décennie, il continuera de varier les activités en renouant notamment avec ses premières amours pour effectuer des cascades sur le « Jade » de William Friedkin ou dans le « Mortal Kombat » de Paul W.S Anderson. Une connexion vidéoludique qu'il approfondira d'ailleurs en prêtant sa voix et ses traits au jeu « Blade Runner », dans un rôle, une fois de plus, très secondaire. Il apparaîtra également dans « The Shadow » avec Alec Baldwin mais aussi en chef de clan vampire dans « Blade ». Il rencontrera aussi deux autres grandes légendes de Nanarland, à savoir Lou Ferrigno et Reb Brown, dans « Cage II ».


« Blade ».






« Cage II ».




Enervé qu'on lui tire la barbichette dans « Firepower ».




Sur « Full Impact » vraie/fausse suite d'« American Streetfighter ».



En ce début de nouveau millénaire, Gerald lève un peu le pied et reste plusieurs années sans rien tourner. Un break qu'il mettra à profit pour développer DragonFest, une convention qu'il a créée et où les fans de tous horizons peuvent rencontrer diverses vedettes de la science-fiction et des arts martiaux. Ce rassemblement aura lieu tout les ans, de 1996 à 2004, et permettra d'apporter des fonds pour la lutte contre le Sida en milieu pédiatrique. En 2003, il rentre aussi au "Martial Arts Hall of Fame", distinction saluant les champions ayant eu un impact notable dans l'histoire des arts martiaux et qui fait un peu office d'oscar d'honneur des sports de combat. Parmi les artistes ayant reçu cette distinction on retrouve notamment Jackie Chan, Steven Seagal, Cynthia Rothrock, Shô Kosugi et même Bruce Lee (excusez du peu), preuve de la place importante qu'occupe Gerald dans ce milieu.




En plus ou moins bonne compagnie lors des DragonFest.



Son caméo quasi-subliminal dans « The Circuit II » en 2002 et sa participation aux cascades de « Power Elite » font donc presque figure de retour. Mais l'année de tous les dangers sera toutefois 2005. En chef de la mafia asiatique, il affronte Olivier Gruner sur « Swat : Warhead One », une production Ciné Excel au scénario tortueux. Partageant déjà l'affiche avec l'incontournable Mel Novak, il le retrouve aussi dans le monstrueux « Vampire Assassin », où Gerald, en roue libre totale, semble s'être vu confié pour mission d'offrir une nouvelle définition au mot "cabotinage". Deux pièces de choix qui, à défaut de rencontrer un énorme succès, imposent définitivement Gerald comme un acteur nanar à part entière.


Furtif dans « The Circuit II ».




Un peu cabot sur « Redemption ».




Assez sobre sur « Swat : Warhead One ».


Monumental dans « Vampire Assassin ».



Aujourd'hui, Gerald semble avoir pris à nouveau du recul concernant sa carrière cinématographique, afin sans doute de se consacrer un peu plus à ses enfants et petits-enfants, mais continue d'apparaître dans diverses conventions consacrées aux arts martiaux. Sur le plan professionnel, il est aussi employé de la société Boeing, où il travaille depuis 1963, et occupe à ce jour un poste de manager à Huntington Beach en Californie. Malgré ses prestations de plus en plus rares, sa notoriété ne faiblit pas : il a récemment été immortalisé par une marque de jouets en prêtant ses traits à une figurine de collection. Peut être le reverrons nous un jour au cinéma lui qui, comme il aime à plaisanter, se verrait bien incarner le premier rôle d'une comédie romantique. L'écriture d'une biographie reste aussi l'un de ses éventuels projets.





En conclusion, il faut bien admettre que Gerald est plus un artiste martial qu'un véritable comédien : sa carrière sur grand écran s'est souvent cantonnée à de la figuration ou à des rôles plus importants, mais dans des productions beaucoup plus sujettes à critiques. Néanmoins, son travail dans l'ombre, tant derrière que devant la caméra, ne doit pas faire oublier l'homme de cœur qu'il est. Considérant les arts martiaux plus comme une philosophie qu'un moyen de gagner sa vie à tout prix, et cherchant à donner aux autres autant que ce qu'il a pu recevoir lui-même, Gerald n'a peut-être pas eu la carrière qu'il méritait. Il n'empêche qu'à Nanarland, il aura toujours notre respect.



Le site officiel de Gerald Okamura : www.geraldokamura.com

- Wolfwood -

Films chroniqués

Filmographie

 

2022 - Cadillac Respect (court métrage)

2021 - Immortal Hands (série télé)

2018 - Dragon to Dragon

2015 - Samurai Cop 2: Deadly Vengeance

2012 - Tatami Academy (Kickin'it - série TV)

2012 - Monster Roll (court)

2009 - Hellbinders

2009 - G.I. Joe: le réveil du Cobra (G.I. Joe :Rise of the Cobra)

2005 - Vampire Assassin

2005 - SWAT: Warhead One

2005 - Sledge: The Untold Story

2002 - Redemption

2002 - The Circuit 2: The Final Punch



1998 - Blade

1998 - L.E.T.H.A.L. Ladies: Return to Savage Beach

1997 - Full Impact / American Streetfighter 2

1997 - Bloodsport III

1997 - Little Bigfoot

1996 - Carnival of Wolves

1996 - Day of the Warrior

1995 - The Power Within



1995 - Mortal Kombat

1994 - The Dallas Connection

1994 - The Shadow

1994 - Firepower

1994 - Cage II

1993 - Fit to Kill

1993 - Hot Shots! Part Deux (Hot Shot 2)

1993 - Ring of Fire II: Blood and Steel

1992 - Deadly Bet

1992 - Dans les griffes du dragon d'or (Shadow of the Dragon)



1992 - American Streetfighter / American Streetwarrior

1992 - Shootfighter: Fight to the Death Ring of Fire

1991 - Dans les Griffes du Dragon Rouge (Showdown in Little Tokyo)

1991 - The Master Demon

1991 - Capital Punishment / Kickbox Terminator

1991 - 9 1/2 Ninjas!



1990 - Aftershock

1990 - Ninja Academy

1989 - Samurai Cop

1989 - Karate Wars / Bloodfight 3

1989 - Time Burst: The Final Alliance

1986 - Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin (Big Trouble in Little China)

1985 - Le glaive de la vengeance / Final Poursuit / Meteor (Sword of Heaven)

1985 - J.O.E. and the Colonel /Humanoïd Defender

1985 - Fury to Freedom

1983 - Angel of H.E.A.T.



1982 - La Mort rôde à San Francisco (The Weapons of Death)

1981 - Charlie Chan et la Malédiction de la Reine Dragon (Charlie Chan and the Curse of the Dragon Queen)

1980 - La Fureur du Juste (The Octagon)

1976 - Chesty Anderson U.S. Navy



Et plein d'apparitions dans des séries.