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Henri Guybet
(1ère publication de cette bio : 2005)Consulter la filmographie / Consulter les films chroniqués
Figure éminemment connue et appréciée du cinéma comique français, Henri Guybet est né le 21 décembre 1936. Fan de cinéma dès son plus jeune âge, il se découvre une vocation de comédien et de fantaisiste en amusant ses petits camarades. Il débute en faisant des numéros dans des cabarets et des music-halls, avant de rejoindre en 1968 la troupe du « Café de la gare », dirigée par Romain Bouteille. "Personne ne nous engageait et on crevait de jouer. Tels des moines cisterciens qui élevaient leurs couvents, nous sommes devenus des bâtisseurs. Des acteurs cisterciens", confiera Guybet trente ans plus tard à L’Express.
Henri Guybet nourrit son expérience de son passage dans ce laboratoire théâtral, précurseur de la bande du Splendid, et où s’illustreront notamment Coluche, Gérard Depardieu, Miou-Miou et Patrick Dewaere ! Les membres de la troupe sont vite réclamés par le cinéma : Henri Guybet s’illustre rapidement dans des films comiques populaires, et s’affirmera comme un excellent second rôle comique grâce à sa présence dans « Les Aventures de Rabbi Jacob ».Au Café de la Gare, avec dans le désordre : Sotha, Patrick Dewaere, Gérard Lefèvre, Henri Guybet, Miou-Miou, Coluche, Romain Bouteille, Jean-Michel Haas et cachée derrière Coluche, Catherine Mitry (source : https://cdlg.org/).
Avec Louis de Funès dans Les Aventures de Rabbi Jacob (1973).
Il va ensuite devenir un visage récurrent du cinéma français : on le voit donner la réplique à Pierre Richard dans « La Moutarde me monte au nez » et « On aura tout vu », à Jean Lefebvre et Bernard Ménez dans « Pas de problème ! », à Pierre Mondy dans « On a retrouvé la septième compagnie » (où il remplace Aldo Maccione) puis « La Septième Compagnie au clair de lune ». Second rôle récurrent, il s’affirme rapidement comme un acteur capable de tenir, sinon un film entier sur ses épaules, du moins un rôle de protagoniste auquel le spectateur pourra s’identifier, dans des films comme « Quelques messieurs trop tranquilles », « Le Pion » ou « Pétrole ! Pétrole ! ».
Henri Guybet (Tassin), Jean Lefebvre (Pithivier) et Pierre Mondy (Chaudard) dans On a retrouvé la septième compagnie (1975).
Les mêmes, dans Quelques messieurs trop tranquilles (1972) de George Lautner.
Acteur complet, il ne parviendra cependant pas à sortir du registre comique, bien qu’ayant prouvé sa polyvalence, en tenant notamment un rôle dans « Flic story », avec Alain Delon : "Je suis un comédien !", dira-t-il, "Et un comédien, c'est comme un instrument de musique, il n'est pas fait pour ne jouer que des polkas. Un tango ou un bon slow, il doit pouvoir le jouer aussi ! L'ennui, c'est qu'on ne me réclame que pour des polkas... Enfin presque, j'ai tourné un truc différent dans « Flic Story » et cela m'a fait très plaisir de travailler avec Delon."Henry Guybet et Alain Delon dans Flic Story (1975).
Il croise aussi la route d'André Pousse à de nombreuses reprises ("Quelques Messieurs Trop Tranquilles" en 1972, "OK Patron" en 1974, "Flic Story" en 1975, "La 7ème Compagnie Au Clair De Lune" en 1977, "Le Corbillard De Jules" en 1982), et s'en amuse en déclarant « Avec André Pousse, chaque fois qu'on se croisait dans un film, on se tirait dessus... ». Henri Guybet retient d'ailleurs de Pousse ce conseil éclairé qu'il lui prodigue un jour : « Si tu es bon dans un navet, c'est pas grave, on te remarquera quand même. Ce qu'il faut éviter, c'est d'être mauvais dans un bon film. »Henri Guybet, en proie à une métamorphose après avoir eu la mauvaise idée de pisser sur la sépulture d’un sorcier mauricien dans Ils sont fous ces sorciers ! (1978) de George Lautner.
De fait, la forte présence d'Henri Guybet à l’écran lui vaut également d’apparaître, comme tous ses collègues, dans de solides nanars : « Les Charlots en délire », « Y’a un os dans la moulinette », « Ca va faire mal » et autres « Diplômés du dernier rang ». Un peu sur-employé, Henri Guybet va subir, comme par exemple Bernard Ménez, l’usure du cinéma comique français. Il se fait plus rare sur grand écran dans les années 80. Mais cet acteur complet va se replier sur le théâtre et la télévision, où il multiplie pièces de boulevard et téléfilms. Il fait également beaucoup de doublage : on apprécie notamment sa prestation de doubleur de Rex le dinosaure dans « Toy Story » qui mérite à elle seule la vision du film en VF. Il aura en outre la joie de voir son fils Christophe devenir comédien à son tour. "C'est génial d'avoir un fils qui fait ton métier, car tu te dis qu'il ne t'a pas pris pour un con quand il était jeune."Henri Guybet, alter ego du réalisateur Jean-François Davy, obligé de faire "de l'art avec du cochon" dans Ca va faire mal (1982).
En 1985, Henri Guybet sort un 45 Tours titré "T'as ta tête où ?", dans un style très "7ème compagnie créole" (en écoute sur l'excellent site bide-et-musique).
Bien que sa présence dans de nombreux nanars comiques ait quelque peu empêché d’apprécier toute sa polyvalence, Henri Guybet conserve auprès du grand public un fort capital de sympathie, incarnant à sa manière un âge d’or révolu du cinéma français. Il n’aura été que rarement vedette, mais aura su nous faire apprécier son talent au cours d’une carrière qu’il analyse avec lucidité et modestie. "Je ne suis pas Bertolt Brecht. Les gens ont besoin de rire et rien ne me fait plus plaisir que de les voir heureux. Et on peut dire beaucoup de choses par la dérision, car l'humour, c'est le fusil de l'homme honnête.(...) Soyons aussi sans illusion sur notre célébrité future. Le temps est redoutable. Dans cent ans qui pensera encore à nous ? Voyez dans les rétrospectives du cinéma, tous ces noms oubliés... Je pense écrire de plus en plus. Si on me le demandait, dans une autre vie, je choisirai d'être écrivain." (interview parue dans Le Républicain Lorrain). Tel un Michel Galabru, Henri Guybet aura donné occasionnellement dans le comique bas de gamme, mais sans perdre une once de talent. De là à dire que le nanar conserve...Henri Guybet, dans le redoutable Le Black (1993) d'Alain Carville.
Visitez cet excellent site sur Henri Guybet.
Films chroniqués
Filmographie
2004 - La Ronde des Flandres (télé)
2003 - Art'n Acte Productions
2002 - Ah ! Si j'étais riche
1995 - Comment devenir cinéaste sans se prendre la tête
1993 - Le Black
1993 - La Braconne
1984 - Le Cowboy
1984 - À nous les garçons
1984 - Canicule
1982 - Le Bahut va craquer
1982 - Le Corbillard de Jules
1982 - Les Diplômés du dernier rang
1982 - Sandy
1982 - On n'est pas sorti de l'auberge
1982 - Ça va faire mal !
1981 - Le Cadeau
1981 - Est-ce bien raisonnable ?
1981 - Le Jour se lève et les conneries commencent
1981 - Pourquoi pas nous ?
1981 - Pétrole ! Pétrole !
1981 - Les Matous sont romantiques
1980 - Le Chêne d'Allouville
1979 - Les Aventures de guidon fûté
1979 - Les Charlots en délire
1979 - Le Gagnant
1979 - Le Guignolo
1979 - Les Givrés
1978 - Général... nous voilà !
1978 - Les Héros n'ont pas froid aux oreilles
1978 - Le Pion
1978 - Ils sont fous ces sorciers
1978 - Chaussette surprise
1978 - 122, rue de Provence
1977 - La Septième compagnie au clair de lune
1976 - On aura tout vu
1975 - Flic Story
1975 - Pas de problème !
1975 - On a retrouvé la 7ème compagnie
1974 - La Moutarde me monte au nez
1974 - Le Retour du grand blond
1974 - Y'a un os dans la moulinette
1973 - Les Aventures de Rabbi Jacob
1973 - Les Grands sentiments font les bons gueuletons
1973 - OK patron
1973 - Par ici la monnaie
1972 - L'An 01
1972 - Elle court, elle court la banlieue
1972 - Fusil chargé
1972 - Quelques messieurs trop tranquilles
1972 - Themroc
1971 - La Cavale
1971 - Les Mariés de l'an II
1969 - L'Amour c'est gai, l'amour c'est triste
Ainsi que de nombreux téléfilms.