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Magdalena la Sexorcisée


Magdalena la Sexorcisée

Titre original :Magdalena, vom Teufel besessen

Titre(s) alternatif(s) :Le Cadeau du Diable

Réalisateur(s) :Walter Boos

Année : 1974

Nationalité : Allemagne

Durée : 1h23

Genre : Sous-L'Exorciste polisson

Acteurs principaux :Dagmar Hedrich, Werner Bruhns, Michael Hinz

Robert Zdar
NOTE
4/ 5

L'affiche originale allemande.



Avec ses innombrables accroches ringardes, la jaquette met déjà l’eau à la bouche. L’éditeur Colombus est aussi une preuve de bon goût (surtout avec une police de caractère pareille). Ce « Cadeau du Diable » est donc attendu de pied ferme. Cette "flying jaquette" cache en fait un film sorti en France sous le titre de « Magdalena la Sexorcisée », datant de 1974 et réalisé par Walter Boos (allez voir sur IMDB les titres de ses autres réalisations si vous voulez vous marrer un coup). On oublie en effet trop souvent que les 70’s ont connu, bien plus que les vagues de la Blaxploitation ou de la Nazixploitation, la déferlante de la Sexploitation. Quand on sait que « L’Exorciste » est passé par là un an avant, on voit tout de suite où les Allemands ont voulu en venir avec ce truc.



Pas la peine de faire durer le suspense, nous sommes ici en présence d’un nanar de très bonne facture. Evidemment, vous vous doutez bien qu’un film de ce calibre ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval. Trop hardcore pour le Cash Converter de base, il est relégué à une enseigne encore plus miteuse. Vous ne me croyez pas ? Voyez où je l’ai pêché :


Après la vague des faux Bruce Lee, une nouvelle arnaque a pignon sur rue. Le nom a été partiellement masqué « afin de protéger les coupables ».


Le vieux Joseph Winter est retrouvé crucifié le jour du Mercredi des Cendres. Réputé solitaire, la police ne sait trop vers qui se tourner pour trouver des pistes susceptibles expliquer ce geste horrible. La famille du vieux se réduit à sa petite fille, qui vit dans un pensionnat et qui lui rend visite de temps en temps.


Un générique qui donne tout de suite le change (et vous devriez entendre la petite musique bucolique d’accompagnement).


Jean-Pierre Raffarin en pleine séance d’autopsie.


Parlons-en de Madeleine. Autant avant la mort de son grand père, elle était plutôt sympa à écouter des 78 tours avec ses amies, autant depuis que le vieux a passé l’arme à gauche, elle n’a plus trop l’air dans son assiette.


70’s POWWWAAAAAAAAAA (la possédée est au milieu).


Les premiers symptômes surviennent lors d’une soirée organisée à l’internat. Madeleine semble avoir une crise d’épilepsie. Ah ! en fait non, le Père Karras me souffle à l’instant même qu’il s’agit plutôt d’une possession. Ce passage, il faut vraiment le voir pour le croire. Madeleine se roule par terre et bave depuis 30 secondes face caméra lorsque l’une des directrices balance : « Un petit peu de repos lui fera du bien ». Elle ouvre alors une porte / Plan de coupe / Un petit chien type « The Mask » filmé en très gros plan grogne (on ne sait rien de cet animal) / Plan de coupe / La directrice referme la porte paniquée en disant : « C’est à croire que tout le monde devient fou ». Cet enchaînement de plans hyper-cuts donne l’impression que Michael Bay s’est invité 10 secondes au milieu de cette réalisation par ailleurs très « Derrick ». Autant dire que la tension qui se dégage de la scène ferait passer « Carrie » pour « Shark Attack 3 ».


Sans alcool, la fête est plus folle.


Les bases nanardes du film sont ainsi jetées. La majorité des scènes va alors reposer sur la même trame : Madeleine est gentille --> Bruit de mouche --> Madeleine est méchante (et vicieuse) --> Madeleine retrouve ses esprits. De nouveau gentille, elle se demande pourquoi tout le monde la regarde bizarrement. Ah oui, je réalise que je ne vous ai pas encore parlé du coup de la mouche. Par manque de moyen et sans doute aussi parce qu’on prend un peu le spectateur pour un con, c’est un bruitage de mouche qui indique à chaque fois qu’une possession est dans les tuyaux. On aura même droit à la réplique : « C’est étrange, des mouches en cette saison ».



Ne soyons pas mauvaise langue car des paramètres varient selon les scènes : nombre d’insultes proférées, lieu de la crise et nombre de vêtements enlevés par Madeleine. Et oui, il ne faut pas oublier qu’on est avant tout dans un film horrifico-érotique. La possession, c’est un truc violent qui donne envie de se foutre à poil. On note au passage un autre élément nanar du film : l’actrice principale a une poitrine en silicone franchement ratée qui donne l’impression de melons placés directement sous la peau. Une "customisation" de l'actrice qui tranche avec le côté vierge effarouchée du personnage.


Des symptômes finalement pas désagréables.


En suivant le schéma expliqué plus haut, on a donc droit à Madeleine et l’autostoppeur (qui se fera casser le bras), Madeleine et son médecin (qui ressemble comme par hasard au personnage de Max Von Sydow) et à Madeleine et son curé, rencontre pseudo-symbolique marquée par cette phrase choc : « Je veux communier, mais pas par la bouche. Je veux communier par le vagin ». Le tout avec force bruit de mouches...

La VHS allemande.

Estimant que cela va trop loin, les proches de Madeleine lui font passer un électroencéphalogramme nanar. Une bonne mise au vert est finalement décidée, chez des gentilles dames habillées en blanc. Mais... ce n’est pas parce que Satan l’habite (Oh oh oh) que l’amour ne peut frapper à la porte. Il est vrai que ce docteur Klaus est chaud comme la braise et beau comme un camion !


Une love story à base de chemise à carreaux s’annonce toujours sous les meilleurs auspices.


Les embûches viennent toujours des sautes d’humeurs démoniaques de Madeleine (« Je vais dire au professeur que vous avez essayé de me violer »). On note quand même la belle volonté du docteur Klaus qui persévère malgré tout. En usant de ses charmes, cette petite salope va même jusqu’à faire s’entretuer deux frères dans une ambiance très « Fête de la Bière ».


Des symptômes (et un papier peint) décidément bien étranges.


Comme on en est déjà à 1h10 et qu’un bon nanar dépasse rarement l’heure et demie, la conclusion s’amorce. Pour être complètement en phase avec le reste du film, le tout se clôt en queue de poisson : sans même une séance d’exorcisme digne de ce nom (vomi vert trop cher ?), Madeleine crache une vipère qui disparaît comme par magie de la pellicule (genre j’y suis, et pouf j’y suis plus). C’est vrai que faire un film basé sur une possession sans aucun effet spécial, il fallait oser. On se console en se disant que l’amour sort vainqueur puisque Madeleine et le fringuant docteur Klaus repartent bras dessus bras dessous.


Encore un plan cul gratuit...


Dur de croire que ce nanar de gros calibre a été réalisé un an après « L’Exorciste ». Surtout en voyant les couleurs horriblement baveuses qui ne sont pas seulement dues à la VHS ou aux caps. En tout cas, cela n’est pas perdu pour tout le monde puisque ce « Cadeau du Diable » occupe désormais la place qui lui revient à Nanarland.

On va enfin pouvoir vérifier si tout ce qu'on raconte sur les blondes est vrai.

Magdalena possédée par le démon du ténia... Mais que fait le Vatican ?

Magdalena et sa voisine sous l'emprise de Thierry Hazard, alias le démon du jerk.

"En investissant mon corps, l'esprit tourmenté de Thierry Hazard a tenté un improbable come-back. C'était... effrayant."

"Liebe und Tischtennis", Deutschland, 1974.

- Alors Dr Labroche ? Quel est votre diagnostic ?
- Mmh... pour moi c'est clair : ce malheureux cinéphile a fait une overdose de navets.



Mond Dieu, mais en faisant ce très mauvais film, c'est notre carrière qu'on enterre !


Que celui qui m'a arrosée la poitrine se dénonce tout de suite !

- Robert Zdar -
Moyenne : 2.50 / 5
Robert Zdar
NOTE
4/ 5
Jack Tillman
NOTE
1/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation


Pendant longtemps, on ne pouvait compter que sur deux DVD-R artisanaux produits par les fan-éditeurs de "Midnight Movies" (version anglaise sans sous-titres) ou "Digital Conquest" (sous le titre "Devil's Female"). Ces dernières années, de nombreuses éditions DVD ont fleuri sur le marché, notamment chez  Desert Island Films ou Apprehensive Films.



Pour voir le film en VF, deux versions de ce "Cadeau du diable" existent, avec la jaquette fantaisiste mise en en-tête, chez "Colombus" et "BM production", deux marques notoirement connues pour leur légèreté avec les produits qu'ils vendent... De là à croire qu'il s'agit des mêmes éditeurs peu scrupuleux qui se cachent sous ces deux bannières...