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Cubby House

(1ère publication de cette chronique : 2005)
Cubby House

Titre original :Hellion: The Devil's Playground

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Murray Fahey

Année : 2001

Nationalité : Australie

Durée : 1h20

Genre : Menuiserie & Démonologie

Acteurs principaux :Joshua Leonard, Belinda McClory, Amy Reti, Craig McLachlan

Wallflowers
NOTE
1.5/ 5


L’été est souvent la période durant laquelle les producteurs honteux fourguent en masse leurs films indigents. Ceci dans un but de camouflage pour se débarrasser de pellicules trop grasses pour être honnêtes et compter sur un public en vacances estivales assez peu regardant sur la qualité (le fameux "effet clim" de 15h). Mais voilà, parfois on s'emmerde assez en été pour avoir envie de voir un bon film et de passer un bon moment. Si possible avec des amis.

Ce qu'il y a de bien avec les amis, c’est que vous pouvez tout leur dire. Le problème avec des gens que vous connaissez à peine, mais qui sont en passe de devenir de bons amis, c’est que vous avez du mal à leur refuser certaines choses, par "politesse" :

- Bon ce soir on a envie de voir "Cubby House", ça te dit ?
- Ouais, un film d’horreur… allez dis oui, c’est notre première sortie cinéma.

Vous avez du mal à leur refuser certaines choses, voire de leur dire qu’ils ont des goûts de chiottes... Parce que quand vous voyez l’affiche de Cubby House, et qu’on vous propose de voir ce film, c’est pareil que lorsqu’on vous sert un plat immonde dans un dîner de belle-famille : on accepte pour faire plaisir, mais on repère la sortie et/ou toilettes du coin de l’œil, au cas où.


"Haaa, je vais voir Cubby House à plein tarif, nooon !!"

Première curiosité, le film est australien. Deuxième curiosité, en australien "Cubby House" se prononce "The Third Circle" et en américain : "Hellion, the Devil’s Playground". Troisième curiosité le héros du film n’est autre que Joshua Leonard, qui jouait dans Le Projet Blair Witch. Ça fait beaucoup, hein ? Mais rassurez-vous, les curiosités dans ce film, ce n’est pas ce qui manque...

Tout commence par un prologue explicite se déroulant dans les années 60/70. Un type rentre chez lui et voit un prêtre satanique (oui, il porte une robe à capuche et un couteau donc c’est un sataniste...vous n’avez jamais lu la bio de Satan ?) qui est probablement son propre frère, en train de sacrifier ses enfants et sa femme devant ses yeux. Tout ça dans une cabane... cubique... au fond d’un jardin... en Australie mais sans kangourous à l’horizon et par conséquent sans Paul Hogan non plus (le film aurait bien mérité d’avoir un acteur supplémentaire qui cachetonne pour avoir un potentiel décuplé).

On passera sur les hippies qui traînent sur le canapé et la femme aux seins à l’air qui court dans la rue avec des colliers de coquillages +  les clichés qu’on croiraient récupérés dans un livre type "le satanisme pour les nuls" à coup de pentacles, chiffre 666, poignards et signes cabalistiques pour faire un bon dans le temps qui nous emmène trente ans plus tard.


Alors... ils disent quoi dans la notice à propos des pentacles ?

Trente ans plus tard donc, toute un ensemble de résidences s’est construit autour de cet endroit qui est resté tel quel. On se demande pourquoi, sans doute que le peu de mousse et végétation / bois pourri autour l’ont complètement camouflé des 500 habitants qui vivent pourtant à 2 mètres de là sans le remarquer. Une mère célibataire (donc forcément vulnérable) emménage avec ses enfants : Joshua Leonard donc, rebelle de base qui doit sûrement écouter Avril Lavigne et dessiner des trucs anarchiques sur les quatrièmes de couverture de Picsou Magazine, et deux marmots plus jeunes : pas assez grands pour une identification probante chez les spectateurs cibles mais assez futés quand même pour avoir une repartie qui se veut désarmante de temps en temps pour faire sourire les gens les plus conciliants dans la salle.

Attention : en Finlandais, "leikkimökki" se prononce "nähnyt"
(et non pas "jännittävää" comme tout le monde croit)


Si l’expression "faire un truc à la hache" vous dit quelque chose (ça se dit dans certaines régions du globe, ne jugez pas) sachez qu’ici, l’usage est appliqué à toutes les strates du film. Montage, jeu des acteurs, scénario, ellipses, effets spéciaux. Tant qu’on y est, remplacez le mot hache par un outil encore moins précis comme "tronçonneuse", "pelleteuse" ou même "réacteur d’avion". Même bourrée de clichés, on a parfois du mal à suivre le film tellement Fahey manie la narration comme moi je manierais un sous-marin. Les scènes de 5 secondes sont entrecoupées d’autres scènes incompréhensibles si bien qu’en 30 secondes, on ne sait pas si on a fait un bond de 2 semaines dans l'histoire ou de 20 minutes. On ne pige pas grand-chose, si ce n’est qu’on envisage le pire en pensant aux scènes "obligatoires" du film d’horreur que le réalisateur va forcément devoir se coltiner.


La cabane, à la fois la dimension d'un WC turc et d'un palace.


Sans vous révéler tout le film, je peux vous dire que les enfants vont devenir très méchants (il y en a même un qui dit "merde" à sa mère... c’est dire le niveau de violence) et qu’ils vont faire des prières sataniques – résumant à réciter quatre syllabes incohérentes en boucle pendant 1 heure assis par terre devant un mur- afin d’appeler le Diable pour qu’il puisse faire le merdier habituel sur Terre comme casser les carreaux du voisin, renverser des poubelles dans la rue et forcer les gens à voter royaliste aux prochaines élections.


Cette lampe à UV est beaucoup trop proche.

En y repensant, c’est fou comme ce film est fauché comme les blés. Au cinéma c'était visible, mais l’ayant revu ensuite en DVD pour en faire la chronique, c'est évident que le budget du film est similaire à celui d’une publicité qui passerait à 4h du matin sur une chaine de télé locale. En effet, le même acteur joue à la fois le rôle du promoteur immobilier / futur amoureux de la mère de famille / enveloppe charnelle du diable à la fin économisant trois rôles pour le prix d’un. L’adage disant qu’il n’existe pas de petites économies, le réalisateur se permet un petit rôle de 5 minutes d’exterminateur de serpents. Avec son tatouage sur la main et ses cheveux peroxydés, il montre au public qu’il est un réal’ dans le coup.

Un réal’ dans le coup effectivement qui a vu, comme des milliers de fans de films d’horreur avant lui, Evil Dead, et ne se prive pas de faire des travellings identiques dans le jardin et de jouer avec les lianes et les plantes pour agresser les gens comme Sam Raimi l'a fait tant de fois. Prouvant donc que pour être dans le coup, il faut être imitateur, pas réalisateur. 

Lianes aussi puissantes que polyvalentes car non seulement elles arrivent à tuer quelqu’un dans le centre-ville à partir du jardin en passant par les égouts, mais aussi à court-circuiter les câbles électriques de la maison afin qu’on voit des images de lianes en Photoshop du pauvre sur l’ordinateur annonçant l’arrivée du démon dans le jardin -et ces quatre derniers mots me font sourire rien qu’en les écrivant.

Parlons d’ailleurs un peu du démon qui s’appelle en réalité Murzazael... je vous ai dit que c’était le Diable au début de la chronique ? Ha ben je suis navré... je me suis trompé. M’enfin bon Fahey a dû se rendre compte que le Diable avait un certain standing et qu’il était sûrement trop occupé dans les films à investir sa présence dans des villes corrompues mais qui ont de la gueule ou des sites archéologiques plutôt que des villages australiens pourris qui servent de décor à ses films.


Lianes + égout = meurtres abominables.

Mais Murzazael est aussi un démon nanar, déjà le nom est tellement random qu’il a dû recevoir des cailloux par ses copains démons à l'école à mon avis. Ensuite il fait des pièges ridicules à partir de piquets de barrières en bois (genre piège de trappeur à la Rambo) autour de la cabane, fait apparaître des cafards pour effrayer les mioches, fait faire des cauchemars récurrents au héros (avec des plans de mec qui se réveille en sursaut réutilisé plusieurs fois dans le film).

Mais surtout, surtout : il répète des milliers de fois son nom sur l’imprimante laser de la maison pour faire peur à la famille. Et là on se dit que c’est quand même le chose la plus crétine à faire quand on apprendra plus tard que justement pour le tuer, il faut notamment deviner son nom et le dire à voix haute.

Murzazael si tu m’entends des enfers, je suis désolé mais t’es vraiment le roi des cons.


"J'ai pas l’air constipé ?"


"Non, moi j’ai l’air constipé"


"Ha, moi aussi maintenant que j’y pense."


En prime c'est gratuit après le renvoi du démon, le réal’ s’est dit que ça manquait de morts violentes, il a alors rajouté en catastrophe une scène où des outils de jardin tuent un flic qui se demande ce qu’il fait là, nous aussi d’ailleurs...

Alors oui le film tout finit bien. Je vous rassure le héros se tapera sa voisine comme convenu, les enfants super méchants (attendez... ils REFUSENT d’aller dans leur chambre...) redeviendront gentils. Et la maman, même si elle est persuadée que tout va bien dans le film malgré tout ce qui se passe d'horrible autour d'elle, en sortira vivante (en même temps elle disparaît pendant 20 mn du film avant de réapparaître à la fin).

Et mes amis me direz-vous ? Et bien je dirais que lorsque des gens décident pour vous du choix d’un mauvais film, assurez-vous qu’ils vous disent à la fin :
- Alors, t’en as pensé quoi du film ? Franchement nous, on a trouvé ça très moyen...

Car, parfois il suffit d'une phrase pour voir qu’on va bien s’entendre avec nos futurs amis. 


Bordel, même les rideaux sont l’œuvre du diable dans ce film.


 

- Wallflowers -
Moyenne : 1.25 / 5
Wallflowers
NOTE
1.5/ 5
Peter Wonkley
NOTE
1/ 5
LeRôdeur
NOTE
1/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

L'éditeur "UFG" nous a sorti un DVD plutôt curieux : il bénéficie en effet d'une V.F. en 5.1 et d'une version... allemande en stéréo. Pas de V.O. australienne en revanche... Sinon, l'éditeur ne manque pas d'insister sur le fait que le film a été présenté à Gérardmer mais c'est curieux, il n'a obtenu aucun prix. Un oubli sans doute...