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Ninja in the USA


Ninja in the USA

Titre original : Ninja in the USA

Titre(s) alternatif(s) :Killers Contrat

Réalisateur(s) :Ng Kwok Yan (alias Wu Kuo Jen), James Wu, Dennis W

Année : 1985

Nationalité : Taïwan / Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Ninja roots

Acteurs principaux :Alexander Lou, Eugene Thomas, Tong Lung, Georges Nicholas (alias George-Nicholas Albergo), Rosaline Li, Robinson Yang, Mark Yu

Drélium
NOTE
2.25/ 5


L'affiche ciné française (le film est sorti en salles le 11 janvier 1989).


Tout d'abord, un grand merci à Kobal qui m'a soufflé l'envie de revoir ce DVD qui traînait tout au fond là-bas. Peut-être l'avais-je vu après une surdose excessive de kung-fu bis, ou bien je m'attendais à plus original, plus nanar, mais le fait est que « Ninja in the USA », même s’il ne constitue pas une référence incontournable en matière de film ringard, est assurément blindé de combats bisseux made in Taïwan et que mon jugement très défavorable du premier visionnage a sensiblement changé désormais.
Son réalisateur, Ng Kwok Yan, est l'un des Taïwanais surfeurs de la vague ninja, responsable notamment de l'excellent « Le Chasseur de Ninja » - son plus beau bébé - et d'une trilogie ninjitsu de l'ombre comprenant « Super Ninja », « Ninja Condor 13 » et le film qui nous intéresse ici, à savoir « Ninja in the USA », alias « USA Ninja ».


Attention à ne pas confondre avec « Super Ninja 2 » (« Ninja, the Battalion » en VO), une production Filmark. « Ninja in the USA », c'est la vraie suite de « Super Ninja ». Tout le monde suit ? Pas facile de s'y retrouver, il faut l'avouer, surtout que les films ninjas de Ng Kwok Yan fonctionnent en parfait copier-coller de l'un à l'autre. Toujours en coproduction avec les States, d'où un taux de gweilos au-dessus de la moyenne, toujours Alexander "moi j'aime Bruce Lee" Lou flic aux States, anciennement meilleur ninja du monde coaché par une gloire déchue du cinéma martial, Lou toujours pris à parti par un méchant gweilo moustachu baraqué, lui aussi connaisseur en ninjaterie, qui lui pique le plus souvent sa femme sous son nez, ou étripe son ancien maître histoire de rigoler. Toujours un Black en second rôle avec ou contre lui, Eugène Thomas fidèle au poste, doublé cette fois-ci par une succulente voix chewin-gumeuse tout droit sortie des profondeurs du Bronx. Et le copier-coller peut continuer... Toujours un premier quart d'heure bien rempli avec infiltration et attaque de villa infestée de black ninjas, toujours un second quart d'heure qui ramollit, et toujours une re-attaque finale de la villa avec étripage de mannequins en mousse, câbles et montages épileptiques (oui les câbles aussi ont droit à l'épilepsie), avant un final fight bien mérité contre le moustachu bodybuildé de service.
Et cette fois-ci encore, comme de coutume, le premier quart d'heure distribue généreusement du trick et du Ouééé ninja, avec notamment :
Une technique très Ng Kwok Yan, vue par ailleurs dans « Sakura Killers », le merveilleux trampolipocket :


Une attaque de villa qui sent bon le Shinobi-like :


Suivie d'une technique bien connue d'Alexander Lou, le grimpe-au-mur sans accroc :


Et pour terminer le petit aperçu, l'excellente et inédite attaque des feuilles mortelles :


Tout ça n'est pas vraiment du goût de notre gweilo boss moustachu, le très méconnu Georges Nicholas (Giorgio Albergo de son vrai nom), vu dans « Super Ninja », « Sakura Killers » ou dans des philippineries comme « Mannigan's Force ».
Festival George Nicholas :


En admirant son jeu, on comprend tout de suite mieux pourquoi il n'a pas fait long feu.
Bref, premier quart d'heure très dense donc, puisque nous avons droit à une poursuite en bateau plutôt surréaliste, filmée de la berge pendant 3 bonnes minutes (du coup on ne comprend absolument rien à qui poursuit qui et qui se trouve dans les bateaux, mais c'est pas grave), qui se termine avec l’explosion d’une barque de ninjas ; mais les bougres feintent à mort, les voilà qui sortent de l'eau et zigouillent à tour de bras des gweilos embarqués on ne sait pourquoi, ce qui nous vaut l’apparition chaudement nanarde d’un gars qui visiblement ne veut pas mourir et s'écrie "Pitié, non ne me tuez pas avec votre gros katana !" pendant 20 bonnes secondes avant de tomber à terre dans une crise d'épilepsie, pour le résultat suivant :


Le premier quart d'heure n'est pas encore terminé que survient la scène culte du film : le moment où Georges fait faire un petit tour du propriétaire à ses invités mafieux, présente sa "ninja city" perso à lui, sa colonie d'entraînement blindée de ninjas kamikazes, et en guise de show final, nous pond une idée lumineuse :


Scène dont les dialogues peuvent se résumer à :
- Georges Nicholas : Tiens, toi mon gars, saute dans le ravin là.
- Ninja : Oui, c'est bon, j'ai ça.
- Georges : Non, non mon gars, laisse ton grappin de gamin là, vas-y direct, on te regarde.
- Ninja : Bien monsieur.
- Tong Lung (l'armoire à glace) : Attends, tu veux dire que ce con-là, il va sauter comme ça, juste pour te faire plaisir ?
- Georges : Ouéééé, niark !
- L'assistance : Nooooon !
- Ninja : TKTKTKTKTK (ninja qui court sur un pont qui sort d'on ne sait où) YaaaaaAAAAAAaaaaaaahhhh !!
- L'assistance : Oh purée, la purée...
- Georges : Aaaah, je les aime, mes petits ninjas.
Après tout ça, on ne peut trop rien dire devant le manque de rythme des 25 minutes à venir où l'on aura quand même droit à notre Georges en plein flash-back dans la jungle taïw... pardon vietnamienne, qui mitraille goulûment et sauve deux enfants (Alexander et son pote, attention twist d'une profondeur rare en vue).
Mais le plus étonnant, c'est qu'arrivé à la 40ème minute, je ne gardais en mémoire après la première vision qu'une faible poignée de bastons disparates pas vraiment originales, ni vraiment motivantes. Alorsqu’au contraire, force est de constater qu'à partir de cette 40ème minute, ça ne va pas s'arrêter de bastonner jusqu'à la fin !
Peu de ninjas malheureusement, ce qui causa sans doute ma première déception, et pas énormément d'instants nanars à se mettre sous la dent, mais du fight, serré, bourrin, couillu, du fight à la mode Alexander Lou, quoi. Du fight qui s'enchaîne agréablement, régulièrement ponctué d'un joli festival de gweilos...


...mais aussi d'une pincée de technique inédites dont ce joli moment de paix où Alexander pris au piège, suspendu en l'air, utilise la technique dite de "la colombe cachée sous le manteau spécialement faite pour les instants où non, non, non, tu n'auras pas mon message codé à moi" :


Un fight avec des bikers aussi, plutôt réussi, violent, et pas franchement nanar, simplement efficace, à la mode HK ; avec un joli moment là aussi : le planter de machette dans le casque immédiatement suivi du planter de machette "Tu crois que je t'avais pas vu toi derrière" dans les couilles :


Puis, un autre fight long, violent et bien bon sur un ring en pleine salle de gym, dont je vous laisse la surprise.


Bref, ça castagne dur et fort avec un Alexander Lou en pleine forme, caricatural comme jamais et dont rien n'entame le moral :


Alexander casseur.

Alexander cassé.



"Moi le gros plan à la Sergio Leone, même recadré, je l'assure".

L'une des infiltrations les plus discrètes de l'histoire du cinéma.



Voilà c'que j'en fais, de tes pots de fleurs !


Sans compter l'attaque de la villa type « Commando » qui va terminer tout cela, où les gweilos sont adeptes du défouraillage de pots de fleurs, suivie de rien de moins que trois duels, contre Eugène, puis contre son frère dans la vraie vie, Tong Lung :


C'est beau la fraternité.


Pour enfin terminer par Big moustache Georges, le sauveur d'Alexander au Vietnam, devenu méchant depuis, tous deux tour à tour torses nus se fritant sous une cascade puis habillés en ninjas (très belle tenue fashion de ninja camouflé US pour Alexander), puis re-torses nus, et vice versa, encore mieux que Superman ou Wonder Woman.


Mais un élément crucial vient encore ajouter une profondeur inattendue à « USA Ninja ». En effet, le maître d'Alexander (Chiang Sheng, ancien Venom, RIP) va nous expliquer dans le traditionnel flash-back mystique la véritable origine du mannequin en mousse, rien que ça. Il nous explique tout d'abord que les ninjas, bien avant l'invention de la dynamite, utilisaient les bombinettes colorées tout simplement pour terrifier leur adversaire, et surtout que l'art de la disparition ninja atteint son apogée lorsque le brave parvient à changer son apparence instantanément avant de recevoir un coup mortel. Preuve à l'appui, Alexander attaque un groupe de ninjas qui se transforment tous en mannequins en mousse parfaitement volontaires et mis en avant l'instant même où il frappe. Voilà donc le pourquoi du comment de la prolifération des mannequins en mousse dans les films de ninjas. En fait ils ne meurent pas, mais se transforment simplement en mannequins en mousse pour vilement tromper l'adversaire, ruse grandiose qui dupe et dupera un pan entier de spectateurs croyant voir un simple effet spécial raté. Que nenni, le ninja est bien plus malin que cela. D'ailleurs, son art est tellement infini qu'il ne s'arrête pas là. La technique de l'esquive "hopla mannequin" maîtrisée, il devient capable de leurrer l'adversaire un peu plus encore, et de carrément se transformer en homme de paille... :


Ce qui leurrera même les guerriers mondiaux les plus aguerris tel Cüneyt Arkin qui croyait pourtant bien avoir tabassé à mort un ninja enflammé sans aucune chance d'échappatoire.


...Ou même, ultime stade de la transgénèse ninja, en rondin de bois !


Hop, je me cache.


Autant dire que devant tant de maîtrise, le méchant gweilo a de quoi banner.


« Ninja in the USA » n'est donc pas au final extrêmement nanar, manque assurément de ninjas puisqu'ils ne sont vraiment là qu'au début et lors du final (mais quelles révélations !), mais peut néanmoins se targuer d'être extrêmement généreux en combats, appréciablement rythmé et très au fait de l'univers surréaliste ninja, que Ng Kwok Yan connaît tout autant voire plus que ses compères, Robert Tai, Godfrey Ho et Lee Tso Nam. Un pan du panthéon ninja que l'amateur ne devrait pas rechigner pas à découvrir.


Et toi là-bas derrière, tu crois que je t'ai pas vu dans le reflet de mon katana ?


Et pour finir, l'indispensable entraînement sur pastèque :


Note :
côté nanar : 1,5
côté ninja : 2
côté fight : 3
Soit une moyenne de 2,25, ne soyons pas chiches.

- Drélium -
Moyenne : 2.20 / 5
Drélium
NOTE
2.25/ 5
John Nada
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
2.75/ 5
MrKlaus
NOTE
1.5/ 5
Wallflowers
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation
Un des plus difficiles à trouver puisqu'il n'est disponible qu'en DVD US édité par "Taï Seng", version anglaise bien déchirée, recadré : la jaquette est visible en début de chronique.
Il existe cependant une édition en double DVD chez les mêmes, en duo avec « Super Ninja » :

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