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Magique


Magique

Titre original : Magique

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Philippe Muyl

Année : 2008

Nationalité : France / Québec

Durée : 1h31

Genre : apoCALIptique

Acteurs principaux :Cali, Marie Gillain, Antoine Duléry, Louis Dussol, Benoît Brière, Paul Cagelet, Jean-Robert Bourdage, Gouchy Boy, Rachel Gauthier, Holly O'Brien, Marcel Sabourin

Zord
NOTE
1.5/ 5


Bonjour les petits z'enfants !
# Bonjouuuuur ! #
Ca va, les petits z'enfants ?
# Oooooooooooh Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! #
Vous aimez le cirque, les petits z'enfants ?
# Oooooooooooh Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii !" #
Vous voulez entendre une jolie histoire de cirque, les petits z'enfants ?????
# Oooooooooooh Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii ! #


"Nous sommes des clowns très rigolos,
Nous sommes gentils, drôles et très beaux,
On nous prendrait pour des jumeaux,
Pas pour des vrais, mais pour des faux,
Lui, c'est moi et moi, c'est lui, lui c'est lui et lui, c'est moi"
(Authentique)

"Lui, c'est le roi des pirouettes,
Et lui, c'est un très grand poète,
On s'entend très bien tous les deux,
Sous les sunlights, on est heureux !
Lui, c'est moi et moi, c'est lui, lui c'est lui et lui, c'est moi"
(sic)

"Dans les villages où nous passons,
La joie de vivre chasse les démons,
On a même un peu de sourires,
Il n'y a pas d'âge pour applaudir,
Lui, c'est moi et moi, c'est lui, lui c'est lui et lui, c'est moi"
(bis repetita placent)


Aaaaaah, moi, j'aime bien raconter de jolies histoires aux gentils enfants ! Oh, mais, avant, il faut que je précise une chose : pour cette chronique, le gentil Zord m'a gentiment laissé utiliser son compte pour poster cette gentille critique. A l'heure où je parle, le gentil Zord est allongé les bras en croix sur son tapis, juste après la vision de ce film, en train de baver en articulant difficilement "PaKali ! PaKaliiiiiiiii ! Naaaaaaan", alors, du coup, je le remplace pour faire profiter tous les gentils lecteurs de Nanarland (qui sont tous très gentils, je les aime tous très fort !) de cette rudement jolie histoire magique qui parle de cirque, d'espoir, de joie de vivre et d'étoiles scintillantes de bonheur dans le regard des gentils enfants ! Ceci étant, je ne me suis même pas présenté, ce qui n'est pas très gentil. Je suis un gentil clown et on m'appelle Monsieur Groin-Groin, l'ami des hamsters, des kiwis, des bonobos, des myopathes et des nains ! J'adore être clown pour pouvoir m'amuser à sculpter de gentils petits chiens avec des ballons et les distribuer aux gentils enfants aux yeux émerveillés sertis d'étoiles, car cette histoire parle d'un joli cirque. Et le cirque, c'est la plus belle chose qui existe au monde, les enfants !
Car moi, j'aime beaucoup les enfants. J'adore les enfants, même ! C'est d'ailleurs ainsi, comme je l'expliquais au juge Burgaud récemment, que tout a commencé et que...
Ahem...
Pardon, vous pourrez coupez la phrase ci-dessus au montage, s'il vous plaît, gentils administrateurs de Nanarland ? Merci bien. Vous seriez vraiment très gentils !


Ceci étant, avant d'attaquer la chronique de ce film, j'invite tous les gentils lecteurs à venir s'asseoir en cercle autour de moi. Car avant de vous raconter cette jolie histoire, il faut que je vous explique comment marche le monde, les enfants. Le monde est séparé en deux catégories de personnes : d'un côté, nous avons les gentils. Et la caractéristique principale des gentils, c'est, avant tout, d'être gentils. Prenez le gentil chanteur Cali, par exemple. Lui, c'est un vrai gentil. Il aime les enfants, il aime les gens et il chante plein de gentilles chansons avec son gentil accent catalan de Perpignan. Lui, il veut que tout le monde s'aime et soit gentil. Il veut que les enfants aient plus de Coca, de frites et de glaces au chocolat à la cantine ! Je me souviens d'une fois où, sur le plateau de Laurent Ruquier (il est gentil, Laurent Ruquier !), il a été confronté au méchant Eric Zemmour (un méchant très méchant qui veut que les gentils enfants mangent davantage de légumes et d'épinards à la cantine. Montrez-le du doigt et faites-lui "Houuuuuuuuu !" les enfants, pour qu'il ait très honte). Et bien, pour ridiculiser ce méchant, il a choisi, au lieu de répondre à ses méchants arguments, de sauter sur les tables en faisant l'idiot. Hihihi ! Comment il l'a renvoyé dans les cordes, le méchant !


La terrifiante affiche canadienne...


D'un autre, côté, donc, il y a les méchants. Et les méchants, ils ne sont vraiment pas gentils. Prenez un militaire chinois, par exemple. C'est très méchant, un militaire chinois. D'abord, ça roule sur les étudiants révoltés de la place Tian An Men avec son tank - ce qui, vous en conviendrez, n'est pas très gentil - mais en plus, ledit char d'assaut n'est même pas un véhicule éco-responsable fonctionnant à l'éthanol. Non, c'est un très méchant tank diesel qui, en plus de tuer les gentils étudiants, déverse beaucoup de fumée dans l'atmosphère pour venir trouer la gentille couche d'ozone et tuer plein de gentils pingouins, de mignonnets ours blancs et de phoques rigolos. Bouuuuuh ! Bouuuuuuuh ! Méchants militaires chinois ! On va organiser un lâcher de ballons solidaires, voire un apéro festif entre voisins agrémenté de morceaux joués sur des djembés pour protester contre vos méchantes méthodes et vous serez bien embêtés !
Voilà, les enfants. Maintenant, vous avez compris qu'il faut être pour les gentils et contre les méchants. D'ailleurs, les méchants, si on m'écoutait, on les mettrait tous dans des camps et on les gazerait avec du Zyklon-B pour bien les punir de leur méchanceté ! Hohoho, qu'est-ce qu'on rirait, les enfants !
Ahem... (bis)
Merci aux gentils administrateurs de Nanarland de bien vouloir censurer également la phrase ci-dessus. Elle n'est pas très gentille pour les méchants !


Cali ? Mais rhôôôô !


Alors, revenons au vif du sujet. Attention, les enfants, c'est une histoire très triste, mais, heureusement, le sourire du clown peut effacer toutes les peines, vous savez ? Alors, allons-y : Magique !, c'est une histoire mise en boîte par le gentil Philippe Muyl. Un réalisateur qui a tourné plusieurs films comme, par exemple, Cuisines et Dépendances en 1993. Un film avec Jean-Pierre Bacri. Vous savez bien, les enfants : Jean-Pierre Bacri, un type qui ronchonne tout le temps (les méchants prétendent que c'est la seule émotion qu'il sait jouer), mais qui a, en fait, le coeur sur la main ! Et bien, si en 1993, il tournait Cuisines et Dépendances, en 2008, le gentil Philippe Muyl tournait Magique !, un film mettant en vedette le gentil Cali sus-cité. L'histoire commence au Québec, avec une gentille mère célibataire jouée par la gentille Marie Gillain qui se tue au travail dans son exploitation apicole, malgré les dettes qui pleuvent sur elle et un méchant propriétaire qui lui réclame son méchant loyer et ne veux pas lui faire de ristourne pour réparer le toit de sa grange. Marie Gillain a un fils, Tommy, né d'un amour passager mais à qui elle ne veut pas avouer que son père ne fut qu'un petit coup de passage (oui, oui, nous parlons là de sesque, les enfants) et n'est pas un astronaute décédé comme elle le lui fait croire.






"Freaks" de Tod Browning, version politically correct...


Un jour, heureusement, le cirque Magique ! s'installe en ville. Mais, alors que ces derniers ne veulent qu'apporter joie et bonheur aux enfants, le méchant maire et la méchante police veulent chasser ces putain d'enculés de criss' de caliss' de romanos sous prétexte qu'ils n'ont pas d'autorisation officielle pour s'installer en ville. Qu'est-ce qu'ils sont méchants, ces officiels québécois ! Heureusement, la gentille Marie Gillain va les accueillir sur son domaine et, ainsi, faire naître une amitié durable entre elle, son fils, tous deux sédentaires, et les sympathiques itinérants. Et question itinérants, il ne sont pas arnaqués car tous les gentils clichés sont scrupuleusement respectés. Ainsi, il y a le duo de clowns, composé de Cali et d'Antoine Duléry, les jumelles (une mince, une grosse, qui expliquent chantant "l'un n'empêche pas l'autre" en faisant des bulles de savon), ou des deux nains ("dont l'amour est très grand"), et plein d'autres personnages tout aussi gentiment clichés. Il y a même un black en situation irrégulière que les méchants policiers veulent expulser parce qu'il n'a pas de papiers. Là, les enfants, j'avoue ma déception : afin d'être plus pertinent, j'aurai préféré que le scénariste présente à la place un personnage de paraplégique bègue séropositif nain transgenre noir unijambiste atteint de progeria, le public n'en aurait été que plus touché !


L'affiche du film, décryptée par l'excellent blog Je suis un théâtreux !


Or donc, dès lors, le cirque Magique ! monte son chapiteau dans la propriété de Marie Gillain et, malgré des relations quelque peu difficiles au départ, la magie véhiculée par ces enfants de la balle si originaux et généreux opère très vite et redonne le sourire à la malheureuse mère courage et à son fils innocent et pur. Car il faut que vous sachiez une chose les enfants, c'est que Magique ! n'est pas seulement un film très gentil avec de très gentils acteurs jouant de gentils personnages, c'est aussi une comédie musicale dans laquelle les acteurs poussent volontiers la chansonnette pour aider la narration. Et, comble du bonheur, la plupart des chansons ont été composées par le gentil Cali. Oh, certes, je vois bien pouffer les fâcheux qui, après avoir écouté lesdites chansons, les qualifient volontiers de "lénifiantes", "gnangnan", "nulles", voire "cucul la praline", mais ceux-ci ne comprennent pas que Cali compose avec son coeur, avec ses tripes... et heu... qu'entends-je ? "Ce qui sort des tripes, habituellement, c'est de la merde" ? Hooooooo ! Là, je suis choqué ! Oser comparer la production de Cali avec des eaux usées provenant d'une quelconque sanisette Decaux, c'est très vilain !






Mine de rien, filmé par Rob Zombie, ça donne "House Of 1000 Corpses" et c'est toujours mieux que ça.


Car Cali et tous ses amis vont vite ramener la joie de vivre, le bonheur, la félicité, les étoiles dans les yeux de l'enfant, la générosité, l'amour, la béatitude et mille pétales de cerisier en fleur dans la vie terne et désespérée de la petite famille décomposée. Car aucune déprime, aucun mauvais coup du sort, aucune tuile, aucun contrôle fiscal, aucune sommation avant passage de l'huissier ne peuvent résister aux petites joies simples véhiculées par le cirque et ses numéros de jonglerie, les amusantes facéties des clowns, la grâce des jolies écuyères, les tours des magiciens, le courage des dompteurs face à la sauvagerie de leurs fauves au pelage luisant et la bonhomie joviale de Monsieur Loyal. Car le cirque, les enfants, c'est une féerie de tous les instants, c'est un rayon de lumière qui transperce les ténèbres, c'est une belle fleur qui pousse sur un tas de fumier, c'est une giclette d'Harpic WC dans une cuvette de toilettes entartrée, c'est un plan-nichon inopiné qui surgit au détour d'un plan fixe dans un film de société roumain. En fait, le cirque, c'est véritablement MAGIQUE ! D'où le nom du cirque et le titre du film, d'ailleurs. Bien résumé, pas vrai ? Car tout le monde aime le cirque, aime rire, pleurer, s'émouvoir, trembler... Oui, tout le monde, même toi, mon petit Brandon, toi qui, au lieu de m'écouter raconter cette belle histoire pleine de gentils personnages, a passé ton temps vissé devant ta console X-Box à jouer à "Fourth Reich Warrior Massive Ultimate Extermination" alors qu'il fait beau dehors, que tu pourrais sortir faire une course de caisses à savon avec tes amis, cueillir des fleurs pour ta maman, apprendre un ou deux tours amusants avec des cartes à jouer ou faire des colliers de nouilles. Et je ne parle pas de Jennifer et Samantha qui n'ont pas arrêté de papoter et de glousser en parlant du dernier Twilight et de la taille du "kiki" de Robert Pattinson. Vous devriez prendre exemple sur Jean-Patrick qui est resté bien sage et attentif tout le temps pendant lequel je vous parlais de ce film. Hein ? Quoi ? Oui, je sais bien que Jean-Patrick est tétraplégique et qu'il ne communique qu'en clignant des yeux, mais c'est l'intention qui compte ! Ho, bon, allez, je vois bien que mon histoire ne vous intéresse pas. Et bien, vous n'en saurez pas la fin et ce sera bien fait ! Vous ne saurez donc pas si le gentil Cali et la gentille Marie Gillain se marient et font beaucoup d'enfants et vous serez bien embêtés. C'est ça, retournez-y, à vos japoniaiseries, à vos films violents avec des explosions et à vos jeux vidéos dans lesquels vous jouez des personnages qui vendent de la drogue ! Puisque c'est comme ça, je ne vous apprendrai pas comment siffler avec une feuille d'herbe ou à faire des tours de magie avec une pièce de monnaie. Non, je vais vous laisser barboter dans votre ignorance crasse et votre culture de violence. A la place, je vais emmener Jean-Patrick apprendre l'art du mime dans ma roulotte. En plus, comme il est muet, je suis sûr qu'il saura garder un petit secret, lui...


Dehors, les Romanos !


 

Addendum : la chronique de l'ApoCALIpse


Si cette chronique s'avère plutôt courte à la lecture par rapport à la production standard de Nanarland (et des habitudes verbeuses de votre serviteur), la raison en est simple : "Magique" est, en effet, une comédie musicale dans laquelle s'enchaînent chansonnettes et scènes de danse sans que cela n'apporte grand-chose à l'intrigue générale. Là où d'autres comédies musicales utilisent le support chanté pour accélérer le déroulement de l'histoire (du "Rocky Horror Picture Show" au récent "Sweeney Todd, The Demon Barber of Fleet Street"), ici, ce n'est absolument pas le cas. Composés, pour la plupart, par Cali, les numéros musicaux ne sont prétexte qu'à présenter les personnages ou, le plus souvent, à asséner - avec autant de subtilité et de finesse qu'un hippopotame en train de danser le jerk sur de la musique pop - quelques messages lénifiants à la teneur tellement politiquement correcte qu'ils parviendraient à convaincre un troupeau de Bisounours de voter pour un candidat nazi.


Constituant autant de variations sur le thème du "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et "C'est mal d'être intolérant et de tenir des propos où y'a pas de tolérance", la bande-son de "Magique" constitue une synthèse assez efficace de la production de son auteur : mièvrerie extrême, pauvreté culturelle et littéraire presque touchante à force de naïveté niaise et romantisme poétique sociocucul vis-à-vis duquel on pourrait, éventuellement, se montrer indulgent si l'auteur était un adolescent de 14 ans et non un grand dadais ayant dépassé la trentaine. Cali prend des risques incroyables : il fait rimer "rigolos" avec "beaux", "applaudir" avec "sourire", "rires" avec "souvenirs" et - attention les yeux - "espoir" avec "désespoir". Tant d'audace de la part de l'Assurancetourix de Perpignan laisse pantois (sauf qu'Assurancetourix, lui au moins, termine généralement le banquet du village gaulois attaché et bâillonné). Le pire étant peut-être la désarmante sincérité qui ressort de la bande originale. Nul doute que Cali pense probablement avoir composé une ode au bonheur et à l'amour là où il n'a fait qu'enfiler platement une impressionnante collection de clichés et de bons sentiments fleurant bon la fraternité de pacotille.


Bien, mais tout cela fait-il pour autant de "Magique" un mauvais film sympathique pour autant ? Question d'état d'esprit, en réalité. Non, vous ne verrez pas le moindre début de trampoline, la moindre moustache agressive, le moindre monstre en balsa et aucun potentat galactique ne pointe le bout de sa cape en lamé doré en éclatant d'un odieux rire de gorge méphistophélique à souhait. L'histoire demeure mignonnette et n'a aucunement la prétention d'être autre chose qu'un conte pour enfants moderne, revisitant le thème du cirque et de l'acceptation de l'autre.


Soit.
En outre, le casting du film, s'il n'est pas transcendant, demeure tout de même très professionnel. On peut ne pas aimer Marie Gillain pour ses éternels rôles de bobo dépressive, mais force est de reconnaître qu'elle ne manque nullement de talent. Antoine Duléry, visage jovial et lunaire, joue son personnage d'Auguste facétieux avec une certaine bonhomie, poussant la chansonnette ici, cabriolant là. Si "Magique" n'est clairement pas le film de sa vie, il n'en demeure pas moins que sa prestation n'a rien de honteuse. Le comédien débonnaire ne se prend clairement pas au sérieux et donne à voir une prestation tout à fait acceptable pour une diffusion du métrage un après-midi en famille durant les vacances de Noël. Le reste du casting québécois est à l'avenant et, si tous ne sont pas charismatiques, leur interprétation reste correcte. Quant à la réalisation de Philippe Muyl, sans casser trois pattes au mime Marceau, elle demeure académique, sans imagination, mais tout à fait satisfaisante. Le gamin, lui, est parfaitement insupportable, au point de vouloir parfois lui injecter des termites en intraveineuse, histoire de lui apprendre à vivre, mais au vu de son jeune âge et de sa faible expérience, il lui est beaucoup pardonné.


Bah, alors, quoi ? Qu'est-ce qu'il fait sur Nanarland, ce film, au final ?
Si l'on excepte que le réalisateur perd son scénario en route dès l'arrivée des enfants de la balle chez Marie Gillain (le film n'est alors plus qu'une enfilade de numéros chantés), il est inutile de maintenir un suspens faisandé plus longtemps, car il existe bel et bien un élément nanar de premier ordre dans ce film. L'élément nanar sus-cité vient de Perpignan. Ledit élément nanar adore slammer dans le public lors de ses concerts, voire slammer avec d'autres dignes représentants de la nunucherie chantante. L'élément nanar sus-mentionné adore sa Catalogne natale, est un thuriféraire de la nouvelle chanson française et adore Bono de U2 (Bono, pour sa part, n'a probablement rien à carrer de l'élément nanar en question). Bref, l'élément nanar numéro 1 de "Magique", qui réussit à lui seul à transcender cette petite comédie musicale gentillette et à en faire un vrai film pour Nanarland, c'est bel et bien Cali lui-même. Cali dont on ne sait pas tellement pourquoi un réalisateur a misé sur sa grande carcasse dégingandée pour lui confier un premier rôle. Cali a non seulement composé la musique du film, écrit les paroles des chansons de la bande originale, mais en outre, il joue. Mal. Très.


Cali trimballe son grand corps malade (j'en vois deux qui ne rient pas, au fond...) durant tout le métrage sans savoir réellement quoi en faire, Cali joue le "grand frère sympa" le plus antipathique du cinéma (au point qu'on adorerait voir l'autre grand frère, celui de TF1, débarquer à l'écran et l'obliger à faire 100 pompes en beuglant "Je pompe, je pompe, je suis con, y'a pas d'pétrole"), Cali coiffé de sa casquette de titi parigot tente de faire passer quelques émotions à l'écran sans jamais y parvenir, Cali ne sait pas quoi faire de ses dix doigts durant tout le film, Cali parvient à se montrer aussi expressif qu'un mannequin en mousse. Certes, mais il doit bien se rattraper sur les numéros musicaux, pas vrai ? C'est son métier, après tout. Et bien... même pas. Que Cali joue mal n'est pas tant un problème en soi, car, après tout, il s'agit de sa première performance en tant qu'acteur, mais le pire est qu'il chante également très mal. S'il peut faire illusion lorsqu'il est seul à l'écran, il se dégonfle comme une baudruche dès lors qu'il interprète un air en duo avec un autre comédien (à commencer par Antoine Duléry qui interprète la deuxième moitié du diptyque de clowns). Cali n'a pas de voix, Cali chante comme un coyote châtré. Cali fait TOUT. Cali n'est bon à RIEN !


Vous l'aurez compris, on assiste ici à un spectacle qui colle méchamment aux dents, au ridicule magnifié par l'inCALIfiable performance de l'illuminé de Catalogne nord-pyrénéenne. Un nanar qu'on recommandera prudemment, tant aux néophytes qu'aux nanarophiles les plus expérimentés : si la rugueuse impéritie du cinéma turc ou pakistanais ne vous a pas encore grillé le cerveau, la cuculapralinerie aiguë de Magique ! pourrait bien y parvenir...


Addendum :

Croyez-le ou non, le mode de narration très particulier de cette chronique a tenu lieu de prophétie puisque des années après sa mise en ligne, nous avons appris que Paul Cagelet, le nain québécois qui joue dans Magique ! le sautillant personnage d'Antoine, avait été arrêté par la police de Montréal pour détention et diffusion de matériel pédo-pornographique, et condamné à une peine de 15 mois de prison.

En 2016, les policiers avaient en effet découvert dans l’ordinateur de l’acteur près de 40 000 images et 300 vidéos de pornographie juvénile, « particulièrement explicites » et mettant en scène des jeunes âgés de 7 à 12 ans principalement. La juge a néanmoins souligné les efforts de réhabilitation de l’acteur de 52 ans, qui aurait rapidement commencé une thérapie après son arrestation et assuré devant la Cour qu’il aurait dorénavant un comportement exemplaire. Ahem…
Source : Radio Canada

- Zord -
Moyenne : 1.83 / 5
Zord
NOTE
1.5/ 5
Wallflowers
NOTE
2/ 5
Hermanniwy
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
Sorti au cinéma le 22 octobre 2008, Magique ! est resté une semaine à l'affiche, le temps de faire coucou, rameuter 76 759 spectateurs et puis s'en va. Un an plus tard, "Paramount Home Entertainment France" sort un DVD plutôt soigné, assorti des featurettes de rigueur (clip, making of, interviews promo).