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Shock'em Dead


Shock'em Dead

Titre original : Shock'em Dead

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Mark Freed

Année : 1991

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1H33

Genre : Glam-a Gogo

Acteurs principaux :Aldo Ray, Troy Donahue, Stephen Quadros, Traci Lords, Markus Grupa, Karen Russel

Nanja Monja
NOTE
3.5/ 5


Ami lecteur, souviens-toi... Souviens-toi de la fin des années 1980... Cette époque bénie où le summum de la classe était de foncer sur l'autoroute avec une cassette de Poison ou de Mötley Crüe à fond dans l'autoradio... Toute une génération réunie dans l'adoration des guitar heroes qui jouaient plus vite que leur ombre, parés d'atours chatoyants, fluos et moulants de préférence...

"Shock 'Em Dead" est l'histoire d'un jeune loser dénommé Martin. Quand il ne se fait pas houspiller par son patron à la pizzéria, ou par le propriétaire de la caravane dans laquelle il habite, Martin joue de la guitare. Mal. Tellement mal que, lorsqu'il tente d'auditionner pour un groupe, il ne fait que se couvrir de ridicule.


"Allô ? Je t'appelle pour te dire que t'es nul !"


Parlons-en, de ce groupe, car on ne peut pas dire qu'ils aient de leçons à recevoir en termes de ridicule. A commencer par le chanteur, Johnny, dont les accoutrements indescriptibles, les manières improbables et la voix insupportable (ce qui serait normalement handicapant pour un vocaliste) le rendent tout de suite éminemment sympathique au nanardeur.


"Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !"


Il est secondé par un batteur à la chatoyante tignasse permanentée, un claviériste proprement inexistant ne s'exprimant qu'à travers les pouêts de son instrument, et un bassiste, Greg, dont le seul intérêt scénaristique est d'être le boyfriend de la manageuse Lindsay, interprétée par l'ancienne star du X Traci Lords. Au niveau musical, la soupe qu'ils nous servent est tiédasse, et d'une laideur acoustique sans nom, à l'image de la piteuse version du légendaire Purple Haze de Jimi Hendrix qui ouvre le film dans un massacre sonore annonciateur des tueries à venir.




Une esthétique "Helen & the boyz" friendly.


Le problème de Martin, c'est qu'il a perdu son emploi en allant auditionner, et que sans argent, il ne peut plus payer son loyer. Totalement désemparé, il se raccroche à son dernier recours : une sorcière trans-vaudou drag queen qui lui propose d'exaucer son vœu le plus cher. La réponse de Martin ne se fait pas attendre : « être la plus grande rock-star de tous les temps ». Ainsi soit-il ! Ce miracle nous vaut une magnifique scène d'envoûtement qui projette notre loser dans un monde parallèle, où il rencontre un être étrange, au visage dissimulé dans l'ombre d'une ténébreuse crinière, équipé d'une paire de sextoys groupies et d'une enivrante guitare à deux manches (Michael Angelo Batio, du groupe Nitro). Le surhomme lui transmet immédiatement ses pouvoirs via un éclair nanar.


La star du tripotage de manches, déjà au firmament du nawak dans l'hyper nanar clip "Freight Train".


A son réveil, Martin a ce dont il rêve : un manoir gigantesque (avec un water bed, of course), des femmes peu vêtues à son service, une pièce remplie de guitares, et surtout une virtuosité inégalée. Pour bien nous faire comprendre qu'il n'est plus un ringard, il perd également ses grosses lunettes, et gagne en échange une perruque noire du plus bel effet. Rebaptisé Angel Martin, son premier réflexe sera de retourner voir le groupe pour leur prouver qu'il est l'homme de la situation.


"Woah, je suis tellement fort que ma guitare se branche toute seule !"


A partir de là, le film va enquiller les descentes de manche vertigineuses et les plans shredding les plus imbuvables en toute impunité. Pour le plus grand bonheur des amateurs de guitare, son tout nouveau talent est l'excuse rêvée pour étaler des gros plans sur les mains de notre héros, ce qui donnent à l'ensemble une étrange allure de vidéo pédagogique pour apprenti musicien. Au passage, inutile de préciser que lesdits gros plans ont l'avantage de ne pas révéler trop expressément que c'est une doublure (le même Batio) qui joue. Quant aux faux raccords du type guitare débranchée-branchée, ils sont évidemment légion.




Concours de grimaces.


"Ouéééééééééé !" (ce plan revient à l'identique quatre fois de suite).


Vous le voyez venir : c'est bien joli de devenir un dieu de la guitare en deux temps trois mouvements, mais il doit y avoir un revers à la médaille. Pour faire vite, Angel Martin, à l'instar de ses nouvelles égéries, est maudit : il doit tuer des gens pour survivre, car il ne peut ingurgiter de nourriture, devenue un véritable poison pour son corps démoniaque. Dès lors commence une relative hécatombe dans le casting, qui fera malheureusement disparaitre Johnny, au moment où ses tenues de scène dépassaient l'indicible pour atteindre l'impensable. Qu'importe, puisqu'Angel lui a volé la vedette dans le groupe et que cela leur a garanti une tournée en ouverture de « Creeping Flesh ».




"Je vais l'étriper ce braillard à la con !"


Seulement voilà, comme le laisse deviner la jaquette qui met en valeur Traci Lords, Angel tombe amoureux de Lindsay, tout en tentant simultanément de la tuer pour survivre. Cohérence des personnages, quand tu nous tiens. Il est d'ailleurs rigolo de noter que l'ex-hardeuse, bien que largement mise en avant sur le matériel promotionnel, sera une des rares actrices à ne pas dévoiler son anatomie dans le film.


Lindsay est sous le charme du ténébreux Angel.



Son fiancé Greg se rend compte qu'il se passe quelque chose de louche, mais tardant à prendre la mesure du danger que représente le guitariste maudit, il se ne décide à lui régler son compte qu'au terme d'une bagarre dont la mollesse n'a d'égale que l'invraisemblance.








Quoiqu'il en soit, ce qui se passe à l'écran n'a que relativement peu d'importance par rapport à l'allure générale du film et aux pics de délires visuel et sonore qu'autorise ce flamboyant style hard-glam californien, surtout quand il est conjugué à une phénoménale absence de moyens et de talent. Au final, malgré sa trame hautement prévisible, cet étrange projet DTV qui voulait réunir musique metal et bande horrifique échoue lamentablement sur tous les plans, et offre au spectateur curieux, qu'il soit novice ou endurci, bon nombre d'éléments nanars propres à le réjouir tout au long d'un visionnage agréable. "Shock'em Dead" rocks !


Quelques looks gracieux pour finir en beauté, starring Troy Donahue.

 

- Nanja Monja -
Moyenne : 3.00 / 5
Nanja Monja
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation

Le film n'a jamais bénéficié d'un massacre en règle par une équipe de doubleurs français, mais les acteurs sont déjà suffisamment convaincants pour ne pas avoir besoin d'en rajouter. Pendant longtemps le film avait semblé oublié mais a fini par bénéficier d'un véritable revival avec le temps. Une édition DVD 20ème anniversaire puis une édition blu ray 25ème anniversaire chez "Martini Ent" permet de retrouver le film hélas uniquement en anglais et en zone 1/A. La qualité du transfert est de l'aveu même de l'éditeur la plus correcte possible au vu de l'état des masters originaux mais il y a une bonne volée de bonus pour se consoler: commentaires audios, scènes coupées, interview du cast et même enregistrement des auditions.

 


Une réédition VHS en 2000 qui fait la part belle à la poitrine de Traci Lords, dont on ne voit pourtant miette dans le film.


Le DVD australien.


Un CD de remix du score du film.