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R.O.T.O.R.

(1ère publication de cette chronique : 2005)
R.O.T.O.R.

Titre original :Blue Steel

Titre(s) alternatif(s) :Galaxy Heroes

Réalisateur(s) :Cullen Blaine

Année : 1989

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Flic ou Robot

Acteurs principaux :Richard Gesswein, Margaret Trigg, Jayne Smith, James Cole

ROTOR
NOTE
4/ 5

Crevons l'abcès immédiatement : oui le visuel est pompé sur celui de Road Warrior (1979).


Robotic
Officer
Tactical
Operation
Research
L’ordre et la sécurité sont aujourd’hui une des préoccupations majeures de nos sociétés. Qui n’a jamais rêvé de vivre dans un monde de paix et d’harmonie où la peur serait définitivement absente ? Utopie inconcevable ou réalité envisageable ? L’homme, aidé par sa raison et par la science, arrivera-t-il un jour à chasser ses vieux démons qui gangrènent inéluctablement un monde vieux et décadent, un monde où la morale est bafouée dans l’indifférence la plus totale ? Tant de questions qui assaillent nos esprits embrumés par la peur et l’angoisse, et tant de questions qui ne trouveront jamais de réponses ! Et pourtant, quelque part au fin fond du Texas, un homme à l'oeil vif et au profil aquilin avait tenté, il y a de cela 15 ans, de montrer le chemin de la rédemption à une humanité déjà perdue, mais personne à cette époque n’était encore prêt à écouter son message. Aujourd’hui, en 2005, qu’est donc devenu ce cri lancé par un visionnaire incompris ? Est-ce que, à l'instar de Nietzsche, ce n'est qu'au troisième millénaire que l’on pourra enfin comprendre ce qu’il avait à nous dire ?

La VHS japonaise.


Et bien non, désolé Cullen mais ton film, c’est un nanar et puis c’est tout ! Non mais qu’est-ce que tu crois ? Que tu allais nous éblouir avec cette histoire de robot-flic à moustache qui pète un câble et se met à tuer pour un rien ? Mouahaha, non mais laisse-moi rire Cullen, laisse-moi rire ! Et puis avoue-le, ton idée tu l’as pompée sur Robocop, hein !? Franchement, faire une histoire de policier robot deux ans à peine après un succès planétaire comme Robocop, fallait oser. Bon, passons pour le repompage d’idée, après tout c'est commercialement compréhensible et dans ce domaine les Italiens ont fait bien pire que toi.

 

Notre héros.

La victime du méchant.

La copine du héros.

Le méchant Robot-Flic.

Le politicien véreux.


Mais quand même, regarde ce scénario Cullen, regarde le ! Qu’est-ce qui t’a pris bon sang ?! Des robots, des scientifiques, un cow-boy champion de la robotique et commissaire à ses heures perdues, des laboratoires de haute technologie, des politiciens véreux, des poursuites en voiture, des combats ridicules, j’en passe et des meilleures, et tout ça en même pas 1h30 ! C’est pas possible, tu avait bu ou quoi ?! Je veux bien croire que tu avais de l’ambition mais la crédulité des spectateurs a des limites. A vouloir en faire trop on sombre souvent dans le ridicule, il faut parfois jouer la carte de la sobriété. Tiens, regarde Lelouch, le réalisateur français qui paye ses spectateurs, et bien il a filmé un homme et une femme qui parlent pendant 2 heures et ça a eu du succès, et oui ! Et en plus, qui dit ambition boursoufflée dit souvent gratuité et incohérence, et je dois dire que là-dessus tu n'y es pas allé de main-morte.

 

A noter que les femmes dans le film se battent aussi bien que les hommes. Voire mieux.


Et à part ça, ça va, tu t’es bien marré à écrire les dialogues ? Où est-ce que tu as bien pu chopper tout ce charabia philosophico-scientifique ! Toi mon coquin faut que tu arrêtes de regarder Matrix, ça te monte à la tête toutes ces inepties ! Tiens, au hasard, explique-moi ce que ce charabia veut dire : « Il fonctionne du fait de la mémoire moléculaire de l’alliage du châssis qui affecte la matrice cérébrale». Je t’écoute… Hé ben tu sais pas, ça m’aurait étonné tiens ! Ah, sinon je savais pas non plus que tu étais poète. C’est joli la poésie, ça donne tout de suite un style, ça fait "artiste" la poésie. Sauf que c’est pas donné à tout le monde de faire de la poésie, et en tout cas pas à toi. Non mais écoute ça : « Le vent frais des petits matins d’octobre soufflait sur le ranch, les bêtes rentraient pour le fourrage du matin, les rayons légers du soleil matinal rentraient par les fenêtres de ma chambre »… Tu te fous de nous là ? Et encore ça ce ne sont que deux petits exemples parmi la foultitude de phrases pétries de ce genre de bons mots stylisés et de charabia pseudo-scientifique que compte ton film.

Richard "La Classe américaine" Gesswein

 

Pouvez-vous être plus républicain que ce gars-là ?

 

Non Cullen, désolé de te le dire, mais ton histoire de robot à deux balles on n'y croit pas une minute. Faut dire aussi que niveau mise en scène c’est pas non plus tip top fun. Je sais pas si tu as déjà été dans un laboratoire de haute technologie, mais ça m’étonnerait qu’on puisse faire du bon boulot avec deux ordinateurs tout pourris, un oscilloscope et quelques bidules pleins de boutons rouges qui clignotent. En plus tu n’as même pas l’excuse de pouvoir dire que tout le budget est passé dans les effets spéciaux vu qu’ils sont eux aussi tout pourris. La scène du robot animée image par image où on le voit faire de la gymnastique pour épater la galerie est d’un ridicule ! Tu t’en rends compte, j’espère !?

 

De la technologie de pointe...

...servie par une équipe de choc.

Bon, en tout cas on sait que le budget n’est pas non plus passé tout entier dans le salaire des acteurs. Qu’est-ce que c’est que ce casting, aucun des acteurs n’est connu ! Qui c’est ce Richard Gesswein qui joue Coldyron ? Le producteur ? Ouais, et bien il aurait mieux fait de rester dans l’ombre. Pendant tout le film on a l’impression qu’il a la chiasse : quoi qu’il dise ou quoi qu’il fasse il a toujours cette grimace invariablement ridicule. Et la scientifique à la fin qui se prend pour Rambo ? Mon Dieu, j’ai jamais rien vu de pareil ! Si seulement elle avait su jouer, ça aurait détourné l’attention de sa coupe de cheveux mais son jeu est encore plus horrible que ses attributs capillaires !




Ah, et enfin ROTOR, le grand ROTOR, l’effroyable ROTOR, le robot invincible qui perd tous ses moyens au moindre coup de klaxon. Honnêtement, j’ai jamais vu méchant plus con. Mais bon, après tout il a des excuses vu qu’il n’est pas complètement fini. En tout cas j’adore l’idée de montrer toute la puissance du robot en le faisant traverser une dizaine de rangées de chaises, ça c’est original, ça montre tout de suite à qui on a affaire : un robot qui ne craint rien, et surtout pas le ridicule ! Et puis son pouvoir de « sensor recall », ça aussi fallait y penser ! Je sais pas si c’est scientifiquement possible mais en tout cas ça en jette, c’est drôlement bath ! Non, sérieusement, à qui tu vas faire croire qu’un robot, même ultra perfectionné, puisse capter sensoriellement ce qui s’est passé une heure avant, et en plus juste ce qu’il veut savoir ? On a beau être en 1989, il reste encore des choses que la science est incapable de faire Cullen...

 

Un robot ultraperfectionné mais... méchant.

 

Il y aurait encore tant de choses à dire sur ce film qu’on pourrait y passer des heures. Dialogues, scénario, acteurs, musique, mise en scène : chaque élément contient son taux de nanardise, mais comme souvent le tout est plus grand que la somme des parties et cet enchaînement d'éléments ringards nous offre un film certes vraiment très mauvais mais tellement sympathique à voir qu'il constitue un "must see" pour tout nanardeur qui se respecte ! Allez Cullen, je te fais un bisou et te dis un grand merci pour ce film.

 

- ROTOR -
Moyenne : 3.63 / 5
ROTOR
NOTE
4/ 5
Nikita
NOTE
3.5/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
4/ 5
Barracuda
NOTE
4.5/ 5
Wallflowers
NOTE
3.5/ 5
John Nada
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Encore un film longtemps oublié. L'édition DVD et Blu-ray de "Scream Factory" est belle mais ne comporte hélas pas de V.F. On le trouve aussi en double programme avec le film "Millenium".


Toujours aux Etats-Unis on le trouve parfois sur les coffrets 50 ou 100 films de chez "Mill Creek Entertainment". Bon malgré des jaquettes rutilantes ne vous attendez pas à de la qualité, c'est souvent un transfert vidéo compressé à la brutale.

A noter qu'un blu ray existe aussi en Espagnol :

 

Très peu d'info sur l'édition douteuse ci-dessous ("Frolic" ? Vraiment ?) mais le double-programme méritait qu'on en parle ici.


En France, c'est régime VHS avec tout d'abord une édition sous son titre original chez "GCR Distribution". Il est à noter que ce film est également sorti au début des années 90 sous le titre Galaxy Heroes chez "Panorama Studio". Hein ? Qui ça ? Si on gratte un peu le nom de cet éditeur, on retrouve les rois de la jaquette volante, j'ai nommé "Initial", toujours prêts à maquiller des produits déjà périmés...

Belle arnaque qui consiste à voler le visuel de la série "Captain Power" !

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