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Cyber Tracker 2


Cyber Tracker 2

Titre original : Cyber Tracker 2

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Richard Pepin

Année : 1995

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h37

Genre : Cyber-pompage

Acteurs principaux :Don 'The Dragon' Wilson, Stacie Foster, Tony Burton, Jim Maniaci, Anthony De Longis

JeanBulbe
NOTE
4/ 5



J'ai découvert ce matin ce Cyber Tracker 2 dans la vidéothèque d'un pote à moi qui m'a carrément donné ce futur monument historique. Peut-être pas aussi trempé que White Fire (que je n'ai pas vu, soit dit en passant, et dont je subodore un spectacle de choix), il vaut tout de même son pesant de cacahouètes.



Accrochez-vous, je tâcherai de me montrer explicite et précis, bien que la débauche luxuriante d'explosions et le bordel scénaristique m'aient quelque peu empêché de suivre le déroulement de ce deuxième opus (dont je ne connais l'origine, et je doute de sa qualité, c'est dire combien le concept d'une suite tient autant de l'imprudence que de la provocation). Je vais ainsi essayer de vous décrire une poignée de scènes, parmi celles que j'ai à peu près comprises, et dans l'ordre chronologique pour vous permettre d'avoir une vision globale de ce nanar haut de gamme.


La jaquette de la VHS française, pour comprendre la description ci-dessous



Parlons tout d'abord de la jaquette, qui représente à elle seule un grand moment de ringardise, et dont le maquettiste responsable mérite de deux choses l'une : ou qu'on lui assène une franche accolade amicale (celle qu'on donne aux raconteurs des bonnes blagues des familles qui font bien rire), ou qu'on lui envoie un grand coup de pied au cul pour lui apprendre à mieux travailler.

Sur un fond de ferraille en fusion jaune cocu, où l'on reconnaît Don "The Dragon" Wilson (lui même mentionné aux côtés de son visage menaçant), apparaît ce que l'on pense être à juste titre le fameux cybertracker, une espèce de resucée de Robocop entiché d'une mitrailleuse à canons circulaires à la place du bras droit, d'un petit flingue dans la main gauche, d'un émetteur récepteur à viseur autour de sa tête chauve, d'une armure à faire pâlir Bioman, et d'un pagne fait du même métal. Oui, vous avez bien lu : UN PAGNE, comme Rahan, mais EN METAL... caché par le titre du film... prudence commerciale ? J’en doute encore : au-dessus du titre apparaît la mention "une nouvelle génération de terreur !". Vu la gueule du robot chauve aussi effrayant qu'un suppositoire, je pense que les distributeurs ne se souciaient guère de la crédibilité du visuel. En revanche, il est vrai que le film dans son essence (son huile essentielle de nanar, devrais-je dire), puisse représenter "une nouvelle génération de terreur". Je m'explique.


La copie carbone de Robocop



L'ouverture du film se situe apparemment dans un futur proche, après un générique de quinze secondes pompé sur Terminator (et les références ne s'arrêtent pas là), Don "The Dragon" Wilson (que j'appellerai simplement "Don" par aisance) se dirige en hors-bord vers un entrepôt tout sale (il faut voir comment le pauvre acteur est incommodé par la vitesse du bateau, le vent faisant claquer ses joues contre son visage, les paupières frétillantes : ces premières secondes vous mettent d'emblée dans le bain).


Don "The Dragon" Wilson, roi de la savate dans la tronche, mais acteur passable.



Un trafic de fausse monnaie a lieu entre notre héros (oui, il mérite cette appellation) et deux méchants en lunettes noires qui parlementent, les mains croisées devant, impassibles, et dont la répartie ferait capituler Michel Audiard. Le deal se conclut, Don propose aux truands de vérifier la somme dans la mallette qu'il vient de leur donner, et là, c'est le coup de théâtre : la valise s'ouvre, les billets giclent dans un bruit strident (hum hum) qui signale aux flics, postés à l'extérieur de l'entrepôt, qu'ils peuvent intervenir pendant que les malfrats se bouchent les oreilles tellement le bruit est strident.


Des flingues, des airs soucieux (ou constipés), d'interminables couloirs... on est bien dans la S.F. fauchée !



Et ici commence le début d'une démonstration de ce que sera le film une heure et demie durant : tout est rassemblé comme pour prouver qu'il s'agit bel et bien d'un film dont le ton se voulait sérieux... Et vas-y que je te sulfate aux cartouches à blanc, que je te louperais un éléphant dans un corridor, et que quand bien même je tire n'importe comment, et que je te monte les scènes d'action à coups de pioche, et des galipettes, et des ralentis foireux (hommage (?) à "A Toute Epreuve" de John Woo), et des coups de latte à dix mètres de l'objectif, et des explosions d'une voiture unique qu'on filme sous plusieurs angles qu'on dispatche un peu partout sur cinq minutes pour donner l'impression que c'est pas la même qui explose (pas conne la guêpe)... et voilà que débarque notre boîte de conserve préférée: le Cybertracker 9 (parce que y'en a eu 8 avant, que j'aurais bien aimé voir question de me fendre un peu plus la gueule) qui sort de la voiture de Robocop, entouré des flics de Robocop dans l'entrepôt de Robocop (si, si, c'est les mêmes je vous dis !) et qui zigouille tous les méchants car en fait le Cybertracker est un flic, eh oui ! Comme Robocop ! Une fois le massacre fini (au cours duquel le cyber lit ses droits à un cadavre, en vue subjective comme le fit Robocop en son temps), Don remercie son ersatz de collègue en lui demandant de l'appeler Eric, ce à quoi le robot lui sort un discours à la con comme quoi son programme ne lui permet pas d'user de familiarités avec ses collègues d'autant plus que c'est son supérieur (et c'est la deuxième fois qu'il le lui demande. La première fois aussi Don s'était fait remballer...).


Et encore des couloirs. Ca sent le remplissage.



C'était le début.

C'est après que ça part en live. En gros, la femme de Don est journaliste, elle se méfie des robots, et elle est chargée d'interviewer un gouverneur. Mais elle est remplacée par un robot à son image qui va zigouiller le gouverneur, donc la vraie femme de Don (qui s'échappe des griffes des malfaiteurs responsables du meurtre) va être poursuivie par notre Cybertracker qui veut à tout prix lui infliger la peine capitale (d'où la "nouvelle génération de terreur"). Mais ce n'est pas tout, car les malfaiteurs vont maintenant vouloir zigouiller la femme de Don pour ne pas qu'elle leur porte préjudice. Pour cela il va leur falloir envoyer à ses trousses un cyborg à l'image de Don qui va devoir d'abord zigouiller le vrai Don pour pouvoir s'attaquer à sa femme. Le Cybertracker va une nouvelle fois retourner sa veste et devenir gentil et aider les gentils (parce qu'en fait le chef de Don, qui a tout compris à l'histoire et qui va s'allier aux gentils, va programmer le Cybertracker pour être gentil et... inutile). Et un autre méga robot va débarquer pour zigouiller le Cybertracker gentil. Et alors la fin j'ai rien compris. Non seulement les malfaiteurs étaient dirigés par le chef d'une entreprise de robots et son assistante brune aux gros nichons, mais en plus y'a deux robots qui débarquent alors qu'on les croyait morts et enterrés. LE BORDEL !!!


La gentille, avec un gros flingue.



Pour illustrer, je vous propose ces quelques scènes de bravoure désopilantes :

- Le Cybertracker-qui-fut-gentil qui part aux trousses de la femme de Don est habillé non pas en armure mais en bomber... comme Terminator... avec son crâne d'oeuf ça fait un effet magique.

- S'ensuit une poursuite dans un caniveau géant... comme Terminator.

- L'appart de Don est équipé de la dernière technologie high tech, dont une femme-hologramme qui pense et des bougies qui s'allument toutes seules quand on s'apprête à se lancer dans une partie de jambes en l'air... mortel !


La méchante, avec un gros flingue (oh eh... on va pas toujours finasser dans les légendes des photos !)



- Un programme d'entraînement en arts martiaux sous forme de jeux vidéo, vous savez, les lunettes virtuelles ! Du coup il faut voir la cousine (ou la petite soeur ou la petite voisine, je sais pas...) qui fait des kicks dans le vide contre un adversaire virtuel dont la lenteur est celle d'un gastéropode... fantastique !

- Un personnage farfelu à lunettes qui ponctue ses phrases de "merde", qui évidemment meurt dans une explosion à la manière de Dyson dans... Terminator 2, le dernier mot qu'il prononce est... "MERDE" évidemment.


On sent tout de suite qu'on est dans un film finaud.



- Un massacre dans un commissariat de police... façon... ?

- Un face à face de légende entre deux cybers qui s'entament au flingue et qui se finissent à la main, le tout dans une cacophonie de "bing" et de "bong" métalliques.

- Des corps à corps de tapettes en pleine simulation de peur de se faire très mal.

- Un gunfight à la John Woo dans une église (il s'agit donc bien d'un plagiat brouillon) dans lequel on s'amuse à faire exploser tout plein de statues de la vierge parce que ça fait classe... et surtout pour pomper The Killer.

- L'explosion d'une église en plastique et carton véritable (avec les petites flammèches et tout !).

- Les bruits mécaniques du Cybertracker redevenu gentil (et qui revêt donc son pagne et son armure) extrêmement crispants, disgracieux et indiscrets, qui énerve même un des personnages qui le fait remarquer, et à qui la femme de Don réplique, je cite "c'est un tracker, pas une ballerine". L’image du Cybertracker en tutu qui se forme dans l'esprit du spectateur est irrésistible... fallait pas dire ça ma cocotte !


Gzzzzz boum ! Gzzzzz boum !



- La batterie électrique du Cybertracker extirpée de l'armure : les gentils le réaniment d'un bon coup de poing sur la carcasse.

- Un plagiat de... Alien (si si !) : la scène de la tête du robot qui parle avec la tête arrachée du faux Don (issue d'une gigantesque explosion) qui révèle ainsi aux gentils la cachette du méchant, avant de se transformer en une misérable postiche dont la peinture qui a servi à dessiner les yeux est d'une évidence éblouissante.


Prise de tête ce film...



- Le méchant qui a posé des bombes partout dans son usine mais qui attend les gentils pour le coup de latte final.

- Don et sa femme qui aident le Cybertracker à monter les escaliers, c'est pas mal non plus...

- ET ENFIN... le gag de la fin... devinez, mes amis... oui c'est bien ça : Don qui demande au Cybertracker de l'appeler Eric... mais cette fois-ci le "Eric" qui sort évidemment de la bouche du Cyber est une bouillie verbale cyborgienne à hurler de rire, d'autant plus qu'elle est surmontée d'un rictus épouvantable.

Quant à la musique, semblable à celle que compose Jean Michel Jarre dans ses mauvais jours (ils sont nombreux !), je ne vous ferai pas l'affront de vous citer les films auxquels elle se réfère. Je pense avoir été suffisamment explicite à ce sujet.



Voilà. Ouf. Procurez vous ce film : si vous aimez le nanar moderne, vous serez servis à la bêche.
- JeanBulbe -
Moyenne : 2.63 / 5
JeanBulbe
NOTE
4/ 5
Peter Wonkley
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
Drexl
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Comme son premier opus, "Cybertracker 2" a fait l'objet chez "Entertainment Inc." d'un petit DVD bas de gamme pour bac à soldes que vous devriez pouvoir trouver dans vos supermarchés pour le prix d'un pot de moutarde.

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