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Riposte Immédiate

(1ère publication de cette chronique : 2003)
Riposte Immédiate

Titre original :Death Before Dishonor

Titre(s) alternatif(s) :Vengeance sans compromis (Québec), La riposte imminente

Réalisateur(s) :Terry J. Leonard

Année : 1986

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h31

Genre : American Hero Vs. Nasty Terrorists

Acteurs principaux :Joanna Pacula, Fred Dryer, Brian Keith, Sasha Mitchell, Mohammed Bakri, Peter Parros, Joseph Gian, Paul Winfield, Rockne Tarkington

John Nada
NOTE
1.5/ 5



Nous sommes en 1986, âge d'or du cinéma reaganien bas du front riche en héros américains sévèrement burnés. La Guerre Froide n'est pas terminée, les Américains traumatisés par la défaite au Viêtnam ont besoin de se rassurer sur leur puissance, et Hollywood le sait. Ainsi, en 1986, Chuck Norris emmène la Delta Force casser du terroriste arabe (Delta Force), alors qu'un an auparavant, on s'en souvient, lui et ses deux mini-Uzis israéliens avaient déjà sauvé l'Amérique de l'invasion (Invasion USA). En 1986, John Rambo vient de regagner à lui seul la guerre du Viêtnam (Rambo 2, la mission) et se prépare à aller aider le peuple Afghan contre les Soviétiques (Rambo III), tandis que Rocky vient de mettre K.O. cette raclure communiste d'Yvan Drago, chez lui, à Moscou (Rocky IV). En 1986, Braddock/Chuck Norris met les pieds où il veut et c'est souvent dans la gueule (Portés Disparus 1, 2 et bientôt 3). Bref, en 1986, l'Amérique faut pas la faire chier et un film comme Riposte Immédiate est lui aussi là pour le faire savoir. Riposte Immédiate, c'est l'histoire d'une vengeance, celle d'un sergent de l'armée américaine qui va s'en prendre au groupe de terroristes responsables de la mort de ses hommes et qui ont kidnappé son cher colonel...




Un héros, un vrai (il est Américain).


Le leader terroriste Abu Jihad [Note : Coïncidence ou pas, "Abou Jihad" fut le nom de guerre de Khalil al-Wazir, dirigeant arabe palestinien, co-fondateur du Fatah et chef de l'aile militaire de l'OLP] a installé son camp à Djemal, où le rejoignent Maude Wynter et Karl Gavril, deux assassins notoires revenant juste de Chypre où ils ont massacré un diplomate israélien et toute sa famille. Du côté des gentils, Charles Halloran, colonel dans les US Marines Corps, reçoit l'ordre de se rendre dans cette même ville de Djemal pour y assurer la protection de l'ambassade américaine, faisant appel au passage au tonique sergent Jack Burns et à sa compagnie de soldats d'élite (« parmi eux figurent trois hommes particulièrement rompus à tous les combats : James, Ruggiero et Ramirez » nous précise la jaquette).

Un film avec de gentils Marines américains et de méchants terroristes arabes (double pléonasme).


Hin, hin, hin !

Peu après leur arrivée, la violence éclate à Djemal, conséquence de la politique étrangère américaine dans la région (le soutien inconditionnel à Israël en premier lieu). Le colonel Halloran et Ramirez sont enlevés et emmenés au camp d'Abu Jihad, où ils sont savamment torturés. Désobéissant aux ordres qu'ils ont reçus, Jack Burns et ses hommes lancent une attaque contre le camp rebelle... mais un piège leur a été tendu et l'opération échoue lamentablement ! Pour la suite de l'histoire, je me contenterai de resservir l'accroche du dos de la jaquette, qui constitue une savoureuse synthèse du scénario et rend bien compte de l'esprit bourrin du film : « Ils ont fait sauter son ambassade, kidnappé son supérieur et assassiné ses hommes. Maintenant, pour le sergent Jack Burns, la politique étrangère sera une affaire personnelle ».



TP de Physique-Chimie au lycée de Djemal...




Une méchante occidentale acquise à la cause terroriste (elle est un peu coco sur les bords).


D'emblée, le ton est donné, n'est-ce pas ? Côté "esprit va-t-en-guerre", le titre français semble à la hauteur, mais n'en demeure pourtant pas moins sacrément en-dessous du summum que constitue le titre original, Death Before Dishonnor, soit en bon français La mort plutôt que le déshonneur (un motto que les US Marines aiment à se tatouer sur le biceps).


Dans un premier temps, le film se complaît dans une touchante célébration de la vie militaire. On y voit le sergent Jack Burns (Fred Dryer, beaucoup plus familier sous les traits du lieutenant Rick Hunter) entraîner sans relâche ses hommes pour en faire de vrais tueurs, on y bizute joyeusement les nouvelles recrues dans une ambiance bon enfant (décorations plantées dans le torse, sur lesquelles chacun donne un grand coup en passant, hoho, casques remplis de bière et descendus cul sec, haha... l'armée, c'est tout une putain de culture, quoi !).


La Budweiser, ça se boit le casque à ras bord.


Concrétisation logique et attendue de ce qu'on y trouve auparavant, le film se montre beaucoup plus radical dans sa seconde partie, fortement imprégnée d'un esprit sans concession à la Delta Force : derrière chaque Arabe se cache un méchant terroriste et l'éradication totale semble se présenter comme étant la seule réponse vraiment adaptée.
Pour accomplir cette tâche il y a donc le sergent Burns, un vrai bon soldat, droit dans ses bottes et le regard clair, qui possède un sens aigu de l'honneur et agit d'instinct en se fichant pas mal des complications diplomatiques qu'il peut provoquer. Burns il est toujours près à inculquer le respect des anciens à ses hommes, Burns il n'aime pas les bureaucrates planqués à Washington, tous ces foutus politiciens qui font rien qu'à magouiller, parce qu'après « ce sont toujours les hommes qui paient la facture avec leur sang ».



Fanatique de la bannière étoilée, dévoué corps et âme à la cause de son pays, on apprend rapidement dans le film que, comme son père, le sergent Burns a poliment mais fermement refusé toutes les opportunités de monter en grade qui lui ont été proposées pour les services exemplaires déjà rendus à la patrie, et ce afin de rester sur le terrain avec ses hommes, par pur amour de l'actionLes Burns ont peu d'appétit pour le métier d'officier » explique-t-il).




Bref, un film sans aucun esprit critique, à la fois ultra-pompier et ultra-extrémiste à l'image de son sloganFace au terrorisme, pas de concession ! ») et de certaines de ses répliques les plus chouettement craignos (« Pour un pays qui marche encore au chameau, les nouvelles vont vite »). Dans son livre Reel Bad Arabs paru en 2001, Jack Shaheen cite d'ailleurs ce film comme l'une des quatre productions hollywoodiennes les plus racistes envers les Arabes... de quoi donner une idée du contenu d'une œuvre à la fois drôle et consternante, qui semble avoir été commandée par des vétérans du Viêt-nam frustrés et revanchards. L'occasion de passer quelques bons moments pour les amateurs de chucknorrisseries reaganiennes, et les nanardeurs un peu endurcis.

L'affiche allemande, dont le titre reste bien dans l'esprit ("Héroïque Amérique").

- John Nada -
Moyenne : 1.94 / 5
John Nada
NOTE
1.5/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.75/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Le 33 tours de la Bande Originale.

Une édition DVD simple est sortie chez "Westar Pictures" sous le nom de "La Riposte Imminente". Une VF au format 16/9 avec son Dolby Digital 2.0 Surround (pour avoir l'impression que gentils GI's et méchants terroristes font la guerre dans votre salon) mais sans bonus ni version originale.

Un blu-ray américain soigné existe chez "Scorpion Releasing" avec des interviews du réalisateur et de l'actrice Kasey Walker, hélàs c'est du zone A en anglais.

Pour mémoire, rappelons qu'il existe des éditions VHS de Vestron Video / Delta Video (celle d'origine par Vestron Video International est noire et pourpre, la ré-édition figure ci-dessous).


Le dos de la jaquette a probablement été volé à Rick Hunter.

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