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Les Boys en Enfer


Les Boys en Enfer

Titre original :Jungle Heat

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Jobic Wong

Année : 1984

Nationalité : Hong Kong

Durée : 1h27

Genre : Post-Apocalypse Now

Acteurs principaux :Sam J. Jones, Lenny Bryce, Christopher Doyle, Bobby Ming, Chen Sing

Labroche
NOTE
4/ 5



« Les Boys en Enfer » prend pour cadre la fin de la Guerre du Vietnam. Un camp américain doit transbahuter des explosifs vers un autre camp, mais, pour des raisons économiques, le chef décide de ne pas envoyer ses soldats. Il préfère faire appel à des Vietnamiens, les former à la va-vite et les laisser prendre les risques à la place de ses troupes.


Les recrues de l'armée sud-vietnamienne : faut pas s'étonner qu'ils aient perdu...


Sam Jones, en officier sévère-mais-juste.



Signalons au passage que, dans cette production hongkongaise, la présence de l'armée américaine dans le cadre de la guerre du Vietnam est réduite à la portion congrue, le personnage blanc le plus présent étant l'officier incarné par Sam Jones (oui, le fameux interprète de "Flash Gordon") qui apparaît ponctuellement dans le récit. Le titre français semble nous promettre les aventures de troufions bien ricains (les fameux "boys" du titre), mais nous aurons à l'arrivée, en vedette, une bande d'asiatiques pur jus (qui, dans la VF, qualifient bizarrement de "viets" les ennemis, alors qu'ils sont vietnamiens eux-mêmes).


Les "boys" 100% américains promis par le titre français.



Le scénario est, en tout cas, étonnant : notre commando improvisé sera fait prisonnier par d'ignobles vietcongs sadiques lors du transport mais réussira à s'échapper. Il parviendra, lors d'un second voyage, à mener les explosifs à bon port mais sera refait prisonnier (par les mêmes hommes) lors du trajet retour . Une fois encore les membres du commando amateur réussiront à s'enfuir. Ce n'est qu'une fois rentré au camp que le héros s'apercevra qu'il a "oublié" son meilleur ami. Ils retourneront donc le chercher !


"Allez Sam, fais-nous rire, continue à nous raconter quand t'étais Flash Gordon..."



Voilà pour l'histoire. Quant au film, sa découverte par l'équipe du site fut l'occasion d'une bonne surprise : nous ne savions pas en effet à quoi nous attendre, ni si nous avions réellement affaire à un nanar : ce pouvait être, comme c'est souvent le cas, un navet pas drôle, ou bien tout simplement un film potable au premier degré. Or c'est bien d'un nanar qu'il s'agit, car la fréquence des éclats de rire aura été exponentielle lors du visionnage de ce film quasi-expérimental par sa bizarrerie et son incompétence technique ! Sous ses dehors de film de guerre routinier, "Les Boys en enfer" a des aspects parfois dadaïstes, grâce notamment à des séances de torture dérapant plus d'une fois dans le comique involontaire, par excès de sadisme.

Un peu de torture imaginative par Mr Jobic Wong :


Vous enterrez un gentil jusqu'au cou, puis vous lui faites un bon shampooing...


Vous lui incisez la tête puis vous lui versez une larme d'acide dans la blessure à vif...


Sous l'effet de la douleur, le sujet jaillit hors de sa propre peau !


On remarquera que par décence, le Vietnamien porte un slip sous la peau...



Quelques exemples en vrac :

- Deux camions se suivent. Les freins du premier lâchent dans une descente et le seul moyen pour l'arrêter est qu'un homme du camion de derrière accroche un câble à l'arrière de l'engin fou. Ce scénario ô combien éculé, mais toutefois respectable, est ici définitivement ringardisé par la mise en scène : on voit l'homme qui doit accrocher le câble se tenir d'une main au capot et de l'autre tenter de positionner la corde. L'image suivante, on voit juste l'arrière du camion de devant et une paire de main qui vient tranquillement nouer le câble, un peu comme si notre Vietnamien se penchait en avant, tel Michael Jackson dans « Moonwalker », en équilibre sur le pare-chocs avant du camion dévalant la pente en pleine vitesse !


De l'action idiote avec des camions.



- On voit aussi un homme se faire cribler de balles, s’écrouler puis se relever intact.


Pan, t'es mort...



- "Tony", le troufion sud-vietnamien en chef, et héros en titre du film, se fait accrocher par les mains : une barre de fer lui traverse la paume et il n'a d'autre choix que de s'auto-mutiler... Pensez-vous que cela l'empêche d'assener quelques vigoureux coups de poing bien sentis juste après ? Non bien sûr, on n’est pas héros pour rien. On ne le verra avec ses bandages que pendant trois petites minutes... L'équipe de visionnage a eu quelques difficultés à se rendre compte de ces incohérences pour une bonne raison, que j'appellerai « l'influence de Sam Jones sur le port de la moustache », vous allez comprendre…


L'infâme chef des communistes.


Un film très sadique avec moult tortures.


Des acteurs qui se donnent à fond.



Ce n'est en effet qu'au bout d'une bonne demi-heure que nous avons réalisé que ceux que nous croyions être les deux héros n'étaient en fait qu'une seule et même personne ! Car le personnage de Tony possède deux looks différents : dans certaines scènes il arbore un bouc et porte les cheveux courts, alors que dans d'autres il apparaît complètement glabre avec les cheveux mi-longs ! Et qu’on ne me dise pas qu’il s'agit là de signifier une quelconque schizophrénie latente comme ont pu le faire Lynch dans « Lost Highway » ou Fincher dans « Fight Club ».


Le héros avec moustaches et bouc (ça ne se voit pas trop, mais il a bien quelques poils sous le menton).


Le même, à droite, soudain devenu glabre.



Nous avons une théorie : à chaque fois qu'apparaît Sam Jones, le héros porte son bouc. Nous pensons donc que Sam Jones, en tant que guest-star de ce film, n'a été présent que quelques jours sur le tournage et pas plus (c'est ça le régime des stars).


Notre héros, moustachu de nouveau (il est très fort, car même sa coiffure a changé).


Redevenu glabre (si, si, c'est le même) !



Sapristi, sa pilosité est revenue alors qu'il était encore glabre au début de la séquence !


Ha, tout s'explique, c'est parce que Sam Jones est là.



L’essentiel du film était déjà en boîte, ne manquaient que les scènes dans lesquelles il devait apparaître. Jones arrive donc et exige de tourner toutes ses scènes le plus vite possible. Comme c'est une star, l'équipe s'exécute. Les scènes sont tournées. Alors que l'équipe visionne les rushes, s'ensuit ce dialogue :

- Jobic Wong (le réalisateur): « Bordel, mais qu'est-ce que c'est que ça ? Appelez-moi Bobby ! »

[Bobby Ming - le héros - arrive en courant]

- Jobic Wong: « Dis-moi Bobby, qui est-ce que tu vois là ? »

- Bobby Ming: « Ben c'est moi »

- Jobic Wong: « Et qu'est-ce que c'est que ça ? »

- Bobby Ming: « Ben c'est mon bouc, c'est joli non ? »

- Jobic Wong: « Tu te fous de ma gueule ou quoi ! On se tape trois semaines de tournage, monsieur est glabre, et là tu te laisses pousser le bouc parce que c'est joli et tu dis rien à personne !!! »

On entend au loin l'hélicoptère transportant Sam Jones qui décolle, Jobic Wong pleure à chaudes larmes...


Ingrédient indispensable dans tout bon film chinois qui se respecte : des acteurs blancs (ou "gweilos") séduisants et charismatiques.


Nichons et tortures. Et personne n'a pensé à inviter Dyanne Thorne ?



Il y aurait encore bien d'autres scènes à décrire tant le film en est truffé (le montage est phénoménal), mais il faut préserver le plaisir de la découverte (ainsi que celui d'écrire des chroniques de moins de dix pages...) !

Icono :www.cinema-nocturna.com et www.8ung.at/comics/
- Labroche -
Moyenne : 2.36 / 5
Labroche
NOTE
4/ 5
Mayonne
NOTE
4/ 5
Wallflowers
NOTE
1/ 5
MrKlaus
NOTE
2/ 5
Nikita
NOTE
1.5/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation
Il faut croire que ce bon has-been de Sam Jones garde encore quelques fans transis puisque ce film obscur a eu droit à une poignée d'éditions DVD dans divers pays (sauf la France bien sûr, vous vous doutez bien...). Ce sont toujours des éditions simples et bas de gamme facilement trouvables sur le net. Au Royaume-Uni chez "Quantum Moonstone" ou en Allemagne chez "New Ent. World" (avec une version allemande en plus).



En France il n'existe à notre connaissance que la version VHS de chez "René Chateau".



Sinon, il existe plusieurs autres films nommés en anglais "Jungle Heat" dont celui-ci en vente dans certains magasins spécialisés.



Si quelqu'un veut bien se dévouer pour nous apprendre s’il s’agit d’un remake ou non…