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Overdose

(1ère publication de cette chronique : 2002)
Overdose

Titre original : Overdose

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Jean-Marie Pallardy

Année : 1989

Nationalité : France / Espagne

Durée : 1h30

Genre : La drogue c'est de la merde

Acteurs principaux :Gordon Mitchell, Jean-Marie Pallardy, Bruce Baron, Jess Hahn, Laura Albert

TantePony
NOTE
1/ 5


Autant le dire tout de suite, dans le paradigme nanardesque des œuvres de John-Mary, Overdose se situe loin derrière les joyaux que sont White Fire (alias Le Diamant alias Vivre Pour Survivre) ou Le Ricain (alias Kidnapped alias The Man From Chicago).

Tourné à la fin des années 80, Overdose désappointe par le manque de moustaches, de brushings et tous les autres ustensiles qui font la joie des nanarophiles. Qui plus est, on ne peut que déplorer l'absence de Robert Ginty, qui avait permis à White Fire de se hisser au rang de chef-d'œuvre.

Bien sûr, il y a l'acteur fétiche de Pallardy, Jess Hahn, mais on ne peut pas vraiment dire qu'il participe activement à faire de ce film un nanar. Au contraire, cet acteur (probablement un grand ami de Pallardy, ou alors victime d'une dette de jeu énorme envers John-Mary, sinon, une seule question : pourquoi ?) contribue à donner au film un aspect plus cohérent, voire plus "cinéma".



- Hey, les kids ! Faites comme moi, dites : "la drogue, j'en ai ras la casquette" !



Heureusement, John a choisi de donner le rôle du grand méchant à Gordon Mitchell. Et on ne peut que s'esclaffer de joie tant on est sûr que cet acteur ne peut décevoir. Voir à ce propos la scène où Gordon ne parle pas et dont tout le jeu se concentre dans le regard. On a dénombré pas moins de 25 regards différents, censés montrer les différentes émotions qui le traversent.



Il y aurait beaucoup à dire sur la teinture blondasse de Gordon Mitchell, qui nanardiserait n'importe quel acteur !



Enfin, grand élément que l'on se doit d'évoquer, et qui va pour sûr vous allécher : John-Mary en personne joue dans le film, de la même façon que dans White Fire et à la manière d'un Hitchcock français (oui monsieur, n'ayons pas peur des mots) puisqu'il nous fait une apparition modeste mais magique. Il joue le second du grand méchant et arbore une superbe barbe et des lunettes très tendance (ray-ban d'aviateur) qu'il ne quitte jamais (si ce n'est de façon superflue dans une scène où il a vraiment autre chose à faire que d'enlever et remettre ses lunettes, mais bref passons, l'incohérence est ce qui fait le charme de Pallardy). Son jeu est magnifique, et le peu de scènes dans lesquelles il apparaît valent quand même le détour.



Non ce n'est pas le père Noël, les enfants, c'est Jean-Marie Pallardy qui est très MECHANT !



Pourtant, une surprise de taille attend le fidèle de Nanarland qui découvre le film pour la première fois : l'un des odieux trafiquants n'est autre que Bruce Baron, l'un des plus emblématiques ninjas de l'écurie Joseph Lai / Godfrey Ho ! Comment l'homme des "Prédateurs du Futur" ou de "Flic ou Ninja" a-t-il pu arriver en fin de carrière sur le plateau de tournage de notre Pallardy national ? L'a-t-il rencontré à Hong Kong alors qu'il tournait quelques panouilles érotiques en Extrême-Orient ou lorsqu'il shootait quelques combats de complément à un "Bruce Contre-Attaque" avec Bruce Le ? Le monde du nanar est vraiment tout petit. En tout cas Baron joue plutôt sobrement avec une pointe de goguenardise dans le regard. Seul souci : l'accent anglais de Bruce Baron en VF, PIRE que celui de Lambert Wilson dans "Pas sur la bouche" ! Il n'est pas impossible que Baron, qui parle français, se soit doublé lui-même.



Bruce Baron se planque t-il des ninjas d'Interpol ?



Sinon, l'histoire ne vaut pas le coup qu'on s'attarde longtemps sur elle (trafic de drogue / fille droguée / manipulée par son petit ami trafiquant / désillusion / trouve le grand amour / méchants meurent avec un filet de pêche / fin) et l'actrice principale non plus. On remarquera simplement que le début qui voit l'héroïne se servir de son métier d'hôtesse de l'air pour transporter de la drogue a été honteusement copié par Tarantino dans son Jackie Brown...



Un film à message: la drogue, c'est nul !



Pour info, Laura Albert est une actrice américaine qui après une petite carrière dans la série B et Z ricaine, semble avoir fait un chemin appréciable comme cascadeuse (y compris dans de grosses prods, elle vient de faire les cascades automobiles du remake U.S. de "Taxi") ! Faut dire qu'après avoir échappé à Gordon Mitchell et embrassé Bruce Baron, elle ne doit plus avoir peur de rien !



Laura Albert, vague look alike de Rosanna Arquette



Un petit détail très amusant vient pimenter le déroulement de ce film ennuyeux : une sorte de musicien vient chanter entre certaines scènes. Ce troubadour moderne se prend clairement pour Lou Reed (de pacotille) et chante d'une voix nasillarde en jouant vraiment mal de sa guitare: " cocaina, oh cocainaaa, you're burning up my braaiiin, you burning me insaaaaaaane ", c'est vraiment très drôle.



Charly Marker, par ailleurs (semble-t-il) bluesman belge, véritable vedette du film.


Enfin, quelques scènes restent sympathiques. En général, on peut dire que dès que Gordon ou John-Mary sont à l'écran, on sourit, on rigole, on s'enthousiasme. Une grande scène : lorsque le beau gosse de service avoue à l'héroïne qu'il est ostréiculteur et qu'ensuite elle mâchouille une huître pendant au moins une minute. Enorme !


L'huître étant un animal terriblement suggestif à la vue, autant qu'aphrodisiaque au goût, on peut considérer cette scène de mâchouillage comme un summum de crypto-pornographie larvée.




Le bonnet du frère du héros est également un ustensile métaphorique (voire métaphysique). Vu que c'est une histoire de trafic de drogue, l'Auteur a voulu créer une fausse piste visuelle en faisant croire que c'est lui "le gros bonnet". Du reste, Jess Hahn (le père) porte également un bonnet dans une scène avec l'héroïne, ce qui est très troublant et contribue à créer une atmosphère de moite suspicion.


En conclusion, je dirais que ce film peut être vu par des nanarophiles purs et durs, qui ne se laisseront pas abattre par des scènes peu intéressantes et se délecteront du jeu de Mitchell et de Pallardy. Cependant, je conseille vivement aux novices du nanar de ne pas commencer par celui-ci, qui les décevrait immanquablement.




John-Mary est fâché. Quelle cruauté ! J'ose à peine imaginer ce qu'il ferait si un membre de Nanarland tombait entre ses mains...

- TantePony -
Moyenne : 1.61 / 5
TantePony
NOTE
1/ 5
Labroche
NOTE
0.75/ 5
MrKlaus
NOTE
2/ 5
Mayonne
NOTE
1/ 5
LeRôdeur
NOTE
3/ 5
John Nada
NOTE
2/ 5
Nikita
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5
Kobal
NOTE
1.75/ 5
Drexl
NOTE
1.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.25/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Le film est sorti en DVD pour partir droit dans les bacs à soldes, et on le trouve notamment à 2 € sur Cdiscount ! Mais le fin du fin est quand même l'incroyable opération réalisée par "Aventi" qui a sorti une édition collector 2 DVD de "Requiem for a Dream" avec en bonus... "Overdose" ! On imagine la tête de ceux qui ont découvert notre film de cette façon.




Tout le film peut se résumer en une phrase de Gordon Mitchell s'adressant à Bruce Baron : "Je vais t'arracher les couilles avec une fourchette et te les faire bouffer !"