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Entretien avec
Phoebe Dollar

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Phoebe Dollar

Icône un peu trash de la série B et Z made in Hollywood, Phoebe Dollar nous est surtout connue pour ses rôles dans les films de Jeff Leroy (Hell's Highway, Alien 3000, Creepies, Unseen Evil 2...) dans lesquels elle a côtoyé aussi bien la star du porno Ron Jeremy que le métalleux Lemmy Kilmister. Loin de ne constituer pour elle qu'un début de carrière purement alimentaire, le cinéma underground à très petit budget est au contraire une forme d'expression artistique que la belle revendique haut et fort. Une carrière qui ne fait que débuter et sur laquelle Phoebe revient sans langue de bois et avec toute la franchise d'une authentique "fille du Sud".

Interview menée par Nikita et la Team Nanarland en août 2008.


Une des raisons qui nous poussent à vous interviewer est que nous en savons très peu sur vous. Pourriez-vous nous parler de vous, de votre carrière, et de vos débuts dans le cinéma ?

Je suis née en 1972 en Caroline du Nord et je suis fille unique. Mon père est fan de cinéma, alors nous avons passé l'essentiel de notre temps libre en famille à regarder des films. C'est comme ça que je me suis mis à adorer le cinéma. Pour mon premier boulot professionnel en tant qu'actrice, j'ai joué dans une pièce qui s'appelait King of Honkey Tonk Heaven. Après, je me suis installée à Wilmington parce qu'on y tournait des films. J'ai fait plein de petits trucs, comme dans The Crow avec Brandon Lee, où j'apparais pendant une seconde. Ma scène, c'est le gros gunfight à la fin, quand il essaie d'attraper le méchant, lequel m'agrippe pour m'utiliser comme bouclier et me lance sur Brandon. Je l'ai fréquenté une semaine avant sa mort. C'était un moment très sombre. En tout cas, au bout d'un moment, j'ai compris que je ne pourrais pas progresser dans une petite ville, parce que pour les grands rôles ils font venir des acteurs de Los Angeles. C'est pourquoi je me suis installée à L. A.

Une apparition non-créditée de Phoebe dans The Crow (1994).

A l'époque, j'étais encore très naïve. J'ai fait des auditions mais j'ai un caractère rebelle qui fait que j'avais du mal à composer avec les gens. J'étais aussi opposée au syndicat des acteurs et à son monopole, et à la manière dont ils contrôlaient tout. Alors je leur ai dit merde, sans me préoccuper du lendemain. C'est comme ça que les choses arrivent, quand on n'en a plus rien à faire. Ron Jeremy a conseillé à Jeff Leroy de me faire passer une audition pour son film Hell's Highway. Alors j'ai rencontré Jeff, et j'ai d'abord fait une mauvaise audition pour le personnage de Sarah, et j'ai donné tout ce que j'avais pour le rôle de Lucinda. J'ai dit à Jeff que je ferais le film si je pouvais jouer le diable. Je voulais jouer des personnages sombres parce que je trouvais les « gentilles filles » ennuyeuses, donc il m'a donné ma chance. C'est comme ça qu'ont débuté notre collaboration et notre grande amitié. Je l'adore ! Aujourd'hui, je pense pouvoir dire que je dois ma carrière à Ron et Jeff.


Dans plusieurs films, comme Hell's Highway ou Goth, vous jouiez des personnages de méchantes diverses et variées. Quel intérêt spécifique portez-vous à ce type de rôles ?

J'aime jouer des rôles sombres, et ça a fini par me coller à la peau. Ça ne m'a pas posé de problème parce que c'est le genre de rôle que je recherchais. Je les aime parce que je peux aller chercher mon côté obscur et jouer ça de façon très réaliste. Ce que j'apporte à ces personnages n'est pas du jeu d'acteur, mais une part de moi que je ne peux pas exprimer dans la vie réelle, car sinon je finirais en prison. Ça fait peur, hein ? Mais je m'amuse bien.

L'essentiel de votre filmographie est composé de films d'horreur, de science-fiction, gore, ou simplement violents. Pourriez-vous nous parler de l'intérêt que vous portez à ces genres ? Vous considérez-vous comme une actrice « gothique » ?

Mon intérêt pour les films d'horreur, gore, etc. vient du fait que vous pouvez jouer avec votre côté obscur et qu'il n'y a pas de limites à votre imagination. Avec le surnaturel ou tout type de « fantasy », tout est possible. De plus, le public de ce genre d'oeuvres est très indulgent avec les problèmes de budget, et donnera sa chance au film s'il est créatif et imprévisible. Je ne me considère pas comme une actrice gothique. On m'a fait jouer des rôles comme ça à cause de mon physique, mais je n'ai pas de problèmes à le comprendre. J'aime le décorum et la musique gothique, mais je ne suis pas comme le personnage que je joue dans Goth, bien que je puisse la comprendre.

Vous avez beaucoup collaboré avec le réalisateur Jeff Leroy. Comment l'avez-vous rencontré ? Pourriez-vous nous parler de vses méthodes de travail ? Comment le définiriez-vous, en tant que cinéaste ?

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai rencontré Jeff en faisant une audition pour Hell's Highway. Je lui ai proposé qu'on fasse un film ensemble, donc c'est comme ça qu'on a collaboré sur Charlie's Death Wish. Lui et moi, on bosse bien ensemble. C'est mon réalisateur préféré parce que je le connais bien et je sais ce qu'il veut. En plus, on est très copains, donc on s'amuse bien à travailler ensemble et on se fréquente en dehors des plateaux. Tout ce que je sais sur le cinéma, je l'ai appris de Jeff. Sa méthode, c'est de faire à peu près tout lui-même, et de faire avec ce qu'il a. Comme réalisateur, c'est un homme-orchestre. En outre, c'est un excellent monteur. Je le définirais comme un Sam Peckinpah contemporain. Un rebelle. Toujours attaché à ce que son prochain film soit meilleur que le précédent.

Jeff Leroy (et Phoebe Dollar dans le fond), sur le tournage de « Werewolf in a Women's Prison » (2006).

A en juger par plusieurs de vos films, on pourrait vous considérer comme une actrice de « série B ». Vous préoccupez-vous d'intégrer un jour la production dominante, ou bien préférez-vous, comme le font par exemple les gens de Troma, demeurer une indépendante pure et dure ?

Ça ne m'intéresse pas de faire partie du modèle dominant. Je resterai toujours une indépendante. Pour rendre service à un ami, je pourrais travailler sur une production grand public, mais je ferai toujours mes films en indépendante. Ce dont je suis fière sur Charlie's Death Wish, c'est que rien n'a été changé sur le film, à la demande de qui que ce soit. Je ne pourrais pas mettre mon âme dans un projet, pour le voir ensuite galvaudé par d'autres personnes. J'admire les cinéastes indépendants comme Roger Corman. J'aime faire des films non syndiqués, en dehors de tout ce bordel. Certains acteurs sont suffisamment indépendants pour faire à la fois des films syndiqués et non syndiqués. Erik Estrada a été le premier à faire ça. Bien sûr, le syndicat des acteurs n'aime pas voir ses membres tourner en freelance. J'aime utiliser des musiciens parce qu'ils ne sont pas membres du syndicat et que ce sont d'excellents acteurs. Meilleurs que la plupart des acteurs, d'ailleurs. Ils ont l'habitude des performances, et ils sont très naturels, ce qui fait que leur jeu est particulièrement fluide. C'est pour ça que j'attends beaucoup du film Sunset Society : j'ai surtout utilisé des musiciens et ils ont vraiment assuré !

Quels sont les canaux de distribution pour vos films ? Comment jugez-vous l'état actuel du marché du cinéma, et comment les compagnies à petit budget travaillent-elles aujourd'hui ? Comment peut-on actuellement sortir du lot dans le milieu du cinéma de série B ? Plus généralement, de votre point de vue d'actrice, comment décririez-vous le travail sur ces productions ?

La distribution, c'est n'importe quoi ! Ils essayent de vous voler votre film ! On s'est fait piquer Charlie's Death Wish. La société avec qui je travaillais pour le marché américain l'a exporté en Allemagne, alors qu'ils n'avaient aucun droit de le faire. Brain Damage, la société qui s'occupait de la distribution internationale, l'a refilé sur le marché américain, dans un pack de six films complètement nazes. Quand j'ai découvert le pot aux roses, on m'a dit que c'était un accident. Mais bien sûr ! Brain Damage avait aussi écrit le titre sur le boîtier à l'insu de son plein gré. J'avais travaillé avec cette boîte sur Hell's Highway et Goth, alors je pensais pouvoir leur faire confiance, mais non : le mec de Brain Damage est comme les autres, si ce n'est pire ! Les réalisateurs indépendants se font tout le temps voler leurs films, et c'est dégueulasse, il faudrait faire quelque chose. Faire un procès, ce n'est pas la solution, parce qu'on est à une si petite échelle que l'avocat, sauf si c'est un parent ou un vieil ami, ne va pas s'investir plus que ça là-dedans. Il sait qu'il ne touchera pas assez pour que ce soit intéressant. Les distributeurs aussi le savent, alors ils en profitent pour sucrer les films des réalisateurs les moins fortunés. Et puis, ils ne respectent pas leurs engagements : si on leur demande, ils disent « Oh, ça ne marche pas bien » et pendant ce temps, vos films sont en vente partout sur amazon, netflix et tous ces sites de vente en ligne, mais vous ne voyez pas arriver un kopeck. Alors, la leçon que j'en ai tirée, c'est que si d'emblée on ne vous paie pas cash la somme qui vous convient, il vaut mieux rester chez soi. Et surtout, il ne faut pas compter sur les retombées financières, parce qu'on n'en verra jamais la couleur !!! Il faut se distribuer soi-même, au moins on sait ce que ça rapporte vraiment.

Je pense que la manière de sortir du lot dans le monde de la série B, c'est de faire un bon film, malgré le petit budget. Un bon scénar, de bons acteurs, un bon directeur photo, réalisateur, monteur, etc. Utiliser des pros dans tous les domaines, pas seulement les acteurs. On s'amuse bien à collaborer à des projets comme ça. On est tous égaux et tout le monde donne de sa personne. Les gens ne prennent pas de grands airs, ils sont là parce qu'ils ont envie d'être là, et pas pour le pognon. C'est comme une fête, ha ha ! J'essaie de toujours faire en sorte que tout le monde s'amuse sur le plateau. L'ambiance est détendue et je ne leur demande pas trop d'heures sup, donc ça reste marrant d'un bout à l'autre. Il n'y a rien de mieux que d'être sur un plateau, à jouer ou à réaliser : c'est un vrai shoot d'énergie, et c'est addictif.

Comment percevez-vous les films d'horreur contemporains ? Quels sont vos films préférés (anciens et contemporains) dans ce genre, et en général ?

J'apprécie les films d'horreur contemporains quand ils sont surprenants, ou quand ils ont de l'humour, même si c'est de l'humour subtil. Je déteste les films d'horreur où ils font marcher les acteurs pendant une demi-heure dans des couloirs en roulant des yeux terrifiés. Pour moi, ça veut dire « on n'a rien à raconter, alors on fait du remplissage ». Mes films préférés dans le genre sont Tueurs nés, The Devil's rejects, Evil Dead, Zombie Honeymoon, Les Tueurs de la lune de miel. Mon film préféré de tous les temps, c'est Autant en emporte le vent. J'aime avant tout les films décalés, les films underground et les films cultes !

On retrouve souvent dans vos films des rôles de femmes tueuses, que vous interprétez parfois vous-mêmes. Parleriez-vous à ce sujet d'un propos « féministe » ?

Le thème des femmes tueuses dans mes films, c'est un hommage au pouvoir des femmes. Bien sûr, c'est extrême, mais je préfère représenter des femmes qui prennent les choses en main, plutôt que des victimes. Ceci dit, je ne suis pas féministe : la plupart des féministes détestent les hommes. Pas moi : j'adore les hommes. Je pense que les femmes fortes sont sexy et plus marrantes à jouer que des rôles de femmes passives.

Pourriez-vous nous parler de votre travail comme scénariste sur Charlie's Death Wish ? Etiez-vous contente du film ? Avez-vous écrit d'autres scénarios ? Le film rend notamment hommage à Charles Bronson : est-ce l'une de vos idoles ? Quels sont vos acteurs préférés ?

Je suis l'auteur du concept de Charlie's Death Wish mais pas du scénario. Jeff m'en a laissé le crédit, par gentillesse. J'avais commencé à l'écrire mais Jeff est tellement rapide qu'il a tout écrit du premier jet alors que j'en étais encore à dix pages. Je n'ai pas écrit d'autres scénarios. Mon premier vrai scénario, c'est Sunset Society. Je suis très contente de Charlie's Death Wish. Rien n'a été changé, c'est exactement comme Jeff et moi l'avons voulu. Un distributeur voulait changer la musique, et bien sûr j'ai dit « pas question ! ». J'aime travailler en dehors des pressions syndicales à cause de la liberté artistique. Je suis très flexible si je travaille sur le projet d'autres réalisateurs, parce que c'est leur vision, mais pour mes propres projets, c'est ma vision et je ne veux pas qu'on y touche.

J'aime la façon dont Charles Bronson prenait les choses en main dans la série des Un Justicier dans la ville, alors c'est de ça dont je me suis inspirée. C'était aussi un grand acteur. La plupart de mes acteurs préférés sont morts. Marlon Brando, Clark Gable, Gary Cooper, Jean Harlow, Myrna Loy. Parmi les acteurs vivants, mes préférés sont Gary Oldman, Jack Nicholson, Harry Dean Stanton, Steve Buscemi, Christian Bale, Juliette Lewis, Dominique Swaim, Rose McGowan, Heather Graham...

Pourriez-vous nous parler de la participation de Lorenzo Lamas à Alien 3000 ? Jeff Leroy a-t-il eu du mal à avoir un acteur aussi connu ? Il nous a semblé que ses scènes avaient été tournées en peu de temps, en décalage avec le reste du tournage, sans qu'il croise la plupart des autres acteurs ? Est-ce le cas ?

La participation de Lorenzo Lamas à Alien 3000 a été minimale. Ça n'a pas été dur de l'avoir parce qu'à ce moment-là il n'avait pas beaucoup de boulot. A mon avis, ça le gênait plutôt par rapport à l'impact négatif que ce film pouvait avoir sur sa carrière, mais il a été très cool et professionnel, et il s'est comporté comme s'il avait été sur un film important à gros budget. Et sinon : bien vu, il n'a effectivement pas tourné ses scènes en même temps que les autres. Il les a tournées après nous.

Vous avez joué plusieurs fois avec la star du X Ron Jeremy. Est-ce un ami à vous ? Quel genre d'homme est-il ? IMDB note votre participation au documentaire Porn star: the legend of Ron Jeremy comme étant votre premier crédit à l'écran, bien que cela ait sans doute été des images tirées du tournage de Hell's Highway. Avez-vous travaillé sur ses autres films ? (Non, pas comme actrice dans ses films porno, mais comme assistante ou autre. Nous posons cette question car vous semblez assez proches professionnellement)

Ron Jeremy est un ami proche : en fait, il fait presque partie de ma famille. Mon père l'a rencontré à New York quand j'avais six ans. Ils avaient un ami commun. C'est quelqu'un de formidable, sa famille et ses amis sont ce qui compte le plus pour lui. Il est toujours adorable avec ses fans. C'est quelqu'un d'authentique. Je n'ai jamais travaillé sur aucun de ses films porno, en fait je n'en ai vu aucun et je n'en ai pas envie. Je connais le côté non-porno de Ron. J'aime travailler avec lui sur ces séries B, parce que nous sommes proches. Je voulais que tout le monde voie qu'il est capable d'incarner un vrai personnage, au lieu de mourir au bout de cinq minutes, comme dans la plupart des films grand public qu'il tourne. Je voulais que les gens voient que c'est un très bon acteur. C'est tout ce qui l'intéresse, il adore jouer la comédie.

Nous avons été déçus de voir que dans Werewolf in a Women's Prison, vous n'apparaissez que quelques minutes, sans avoir grand-chose à faire. Avez-vous fait cette apparition par amitié pour Jeff Leroy ?

J'ai fait ça pour rendre service à Jeff. En fait, je n'avais pas envie de jouer là-dedans. Ce n'est pas mon type de film. Bien qu'étant actrice, je ne me vois pas tenir un rôle ou jouer une scène qui me déplairait. C'est pour ça que je n'ai jamais fait de scènes de nu. Je ne voulais même pas être au générique. Je pense que c'est un film marrant pour ce que c'est, mais c'est seulement parce que Jeff y a apporté sa patte et son sens de l'humour. Sans lui, ce film aurait été très mauvais.

Phoebe passe un sale quart d'heure dans Werewolf in a Women's Prison (2006).

Pourriez-vous nous parler de votre film actuellement en post-production, Sunset Society, avec Lemmy Kilmister de Motörhead dans le rôle du méchant « Ace ». Comment s'est passé votre début comme réalisatrice ? Quelles sont vos ambitions pour ce film ?

Sunset Society, c'est mon bébé. Je l'ai produit, écrit et réalisé. J'adore réaliser et je n'étais pas sûre d'aimer ça au début. C'est tellement excitant de voir ce que vous avez dans la tête prendre vie avec les acteurs. Lemmy est un mec très drôle et adorable. J'ai laissé les gars improviser et j'ai obtenu des prestations incroyables. Ce sont déjà des artistes, donc le film fonctionne en les laissant être eux-mêmes et porter les scènes. Je pense que tout le monde va être épaté par la prestation de Dizzy Reed. Tracii Guns est très bien lui aussi. J'ai vraiment eu de la chance de les avoir. Je crois qu'ils ont passé un bon moment et c'était très important pour moi. J'ai appréhendé le rôle de réalisateur en utilisant ce que j'ai appris de Jeff. J'ai expliqué les personnages aux acteurs et je les ai laissés libres. Ca a été assez naturel pour moi. En ce moment, je fais le montage. C'est quelque chose d'incroyable, c'est comme ça que le film prend vraiment forme, c'est comme de faire un puzzle de 100 000 pièces. J'adore ça ! J'adore tout ce qui a trait aux métiers du cinéma. Je pense que je proposerai ce film à des festivals. Je vais peut-être le distribuer moi-même, mais certainement pas le laisser à un distributeur comme j'ai fait avant, à moins qu'on me fasse une offre trop intéressante pour être refusée. Le film va sans doute être obscur et difficile à voir. On pourra peut-être l'avoir via MySpace ou YouTube. Ce film compte tellement pour moi que même si je ne le montre que dans des projections privées, ça ira pour moi. Je ne pourrai le confier à personne, alors je vais sans doute m'en occuper moi-même. Je pense que ça a le potentiel d'être un film culte grâce aux gens qui y participent, et grâce à son caractère unique.


Merci de nous avoir accordé un peu de votre temps.

Merci de vous intéresser à moi et à mon travail. J'ai bien apprécié cette interview. Portez-vous bien !

- Interview menée par Nikita -