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Linda Blair

(1ère publication de cette bio : 2004)

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Si aux Etats-Unis il existe une actrice qui représente bien le concept de star déchue, c'est cette pauvre Linda Blair. En effet, passer de « L'Exorciste » à des films de kickboxing ou des sous-Rambos philippins peut être vraiment considéré comme un cassage de gueule grand style. Mais il faut bien avouer qu'on ne peut pas être habité par Pazuzu sans en payer le prix un jour ou l'autre…



Linda Blair a commencé très jeune en étant remarquée dès 5 ans dans des spots publicitaires. On la voit ainsi vanter de l'assouplissant, du savon ou de la moutarde ! Elle connaît bien sûr la gloire du jour au lendemain avec son rôle d'enfant possédée dans « L'Exorciste » de William Friedkin. Célébrée comme une actrice d'exception, elle enchaîne des rôles dans des productions sérieuses ou de prestige comme une apparition dans « Airport 75 » en enfant malade ou « Sarah T. - Portrait of a Teenage Alcoholic » dans où elle interprète une enfant battue et alcoolique.

Une suite de « L'Exorciste » est mise en chantier cinq ans plus tard, réalisée par John Boorman. Bien que l'accueil publique et critique à cette séquelle soit plutôt froid, Linda, devenue adolescente, fait partie des espoirs d'Hollywood. Malheureusement, ses premiers choix après « L'Exorciste » sont plutôt malheureux puisqu'elle enchaîne avec le tartignole «Rollerboogie», une comédie musicale adolescente gentiment ringarde sur fond de duels de patins à roulette. Je vous renvoie directement à la critique assez saignante de ce chef-d'oeuvre par l'ami Nada.


Pendant ce temps, elle s'amourache d'un des musiciens du groupe de rock sudiste pataud Lynyrd Skynyrd qui l'entraîne dans la folle vie des tournées de rock (pour comprendre revoyez « This Is Spinal Tap »). Elle participe aux tournées, leur dessine au passage des costumes de scène et commence selon les rumeurs à picoler plus que de raison dans les fêtes d'après concert (voir plus comme la suite semble le prouver). Hélas, le chanteur et une partie du groupe meurent dans un crash aérien au-dessus de la Floride. Après les obsèques, Linda, effondrée, réside quelques jours à Miami. C'est là qu'elle est arrêtée par la police dans un appartement aux côtés de dealers bien connus du milieu artistico-musical. Même si elle prétend être venue là pour négocier l'achat d'un chien (!), elle est mise en détention pour trafic de stupéfiants et le scandale fait évidemment grand bruit à Hollywood.

Bien que libérée au bout de quelques jours, elle est instantanément lâchée par la profession. Ses agents de l'époque ne veulent plus s'occuper d'elle et les portes des studios respectables se ferment les unes après les autres. Empêtrée dans les ennuis judiciaires et financiers, elle en est réduite à accepter les propositions de petits films d'horreur fauchés qui tentent de surfer sur les souvenirs de L'exorciste, puis dans les années 80 s'enfonce dans des productions toujours plus miteuses.


On la voit beaucoup rôder dans des films de prisons de femmes, sous-genre en vogue à l'époque, où de naïves oies blanches emprisonnées par erreur dans des établissements pénitenciers peu scrupuleux subissent moult turpitudes : directeurs sadiques, matonnes lesbiennes, bagarres sous les douches, humiliations et tortures… Des films sociologiques en somme. Elle tourne notamment le croquignolet « Les Anges du mal » (« Chained heat ») où la méchante Sybil Danning lui fait subir des trucs franchement pas racontables (où alors à voix basse, y a des viols, des coups et beaucoup de nudité mais il paraît que ça se termine bien). Linda répètera longtemps que ce film reste un des plus mauvais souvenirs de sa carrière. Pourtant, peu de temps après, elle tourne « Chaleur rouge » dans lequel elle visite une prison Est-allemande où c'est cette fois-ci Sylvia Kristel qui lui fait des misères. Décidément…

 


Joie de la vidéo, ce "Red Heat n°2" n'est autre "Chained Heat" réétiqueté de manière à le vendre une deuxième fois comme un film nouveau.



Et la suite n'est guère plus brillante, avec des trucs comme « Savage Streets », une bronsonerie où elle dégomme à l'arbalète les violeurs assassins de sa petite sœur et de sa meilleure copine. Le fond est atteint avec « Savage Island » où son nom s'étale en grand mais qui s'avère en fait n'être qu'un film de prison espagnol joyeusement tronçonné (« Orinoco, paraiso del sexo », avec la transsexuelle Ajita Wilson qui tourna par ailleurs dans les productions érotiques de Jean-Marie Pallardy) auquel le distributeur américain Charles Band a adjoint deux scénettes avec Linda pour le revendre à l'international comme le ferait un vulgaire Godfrey Ho.





On la voit encore dans tout un tas de films d'action minables, comme « Les Maîtres de la Mort » (« Silent Assassins ») où elle croise Sam "Flash Gordon" Jones pour affronter des ninjas ou encore dans des films d'horreur catastrophiques. Le simple résumé d'IMDB de « The Chilling », qu'elle tourne en 89, donne une idée du désastre : "The bodies at a cryogenic centre are defrosted by accident and turn into cannibalistic zombies".

 



Sa carrière ne décolle pas, malgré une tentative de come-back dans des productions d'un standing un peu plus élevé, comme « Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde » où Leslie Nielsen en fait des tonnes (enfin, comme d'habitude mais sans les frères Zucker pour assurer le scénario). Les critiques l'assassinent joyeusement sur son physique joufflu et sur la médiocrité de son jeu d'actrice. Les gens sont méchants… Elle multiplie les rôles minables : on la voit aussi se dénuder dans des polars érotiques pour dimanche soir sur M6. Elle va même faire un détour par les Philippines, paradis des has been, pour figurer dans un film de baston local, «SFX Retaliator» de Jun Gallardo, où elle croise Gordon Mitchell et Christopher Mitchum.




L'exécrable Nightforce (1987), dans lequel Linda croise James Van Patten, Richard Lynch, Chad McQueen et Cameron Mitchell.



Heureusement, elle se découvre enfin une passion qui va la relancer : la cause animale. En Brigitte Bardot américaine, elle s'investit dans la protection des bêtes et refait la couverture des magazines. De nouveau en pleine forme (après une sérieuse cure d'amaigrissement, mais il faut dire qu'elle est devenue végétalienne), elle est de tous les plateaux de talk show pour défendre les chats, les chiens, les hamsters et les singes géants (ah non, pas les singes géants désolé).



Sa carrière cinématographique ne s'est pas beaucoup arrangée, à moins que « Double Blast » - un genre de « Karate Kid » du pauvre - ou « Prey of the jaguar » - film de super héros de ce bon vieux tâcheron de David de Coteau - soient des chefs-d'oeuvre mais j'en doute. Finalement lucide sur l'état de sa carrière, elle participe à des conventions de fans et à des cours métrage autoproduits voire se prête à des parodies pas toujours finaudes comme «The Blair Bitch Project», grosse farce parodiant « Blair Witch ».


Linda Blair en 2005.



Retirée et heureuse dans son vaste refuge animalier qu'elle a construit en Californie, elle a créé la Linda Blair Worldheart Fondation pour permettre l'adoption des chiens abandonnés dans la région de Los Angeles, particulièrement des bull terriers et staffordshires à la mauvaise réputation. Linda préfère finalement vendre des régimes végétariens et défendre les animaux battus que s'acharner à retrouver une gloire cinématographique perdue. Encore une dont le cinéma a fait tourner la tête mais qui a su vaincre ses démons…


Son site internet

Sa fondation

 

- Rico -

Films chroniqués

Filmographie



2018 - Landfill

2016 - Surge of Power: Revenge of the Sequel

2016 - The Green Fairy (Documentaire)

2013 - WHOA! Comedy Short (Court)

2008 - All Is Normal

2006 - Teddy Scares (Court)

2006 - The Powder Puff Principle (Court)

2006 - All Is Normal

2006 - Will to Power

2005 - Hitters Anonymous

2003 - Monster Makers

2000 - Famous

1999 - The Blair Bitch Project



1997 - Marina

1996 - Scream (caméo non crédité)

1996 - Prey of the Jaguar

1995 - Sorceress / Temptress 2

1994 - Double Blast

1994 - Skins / Gang Boys

1993 - Zapped Again !

1992 - Fatal Bond

1992 - Calendar Girl, Cop, Killer? The Bambi Bembenek Story / The Heart of the Lie

1992 - Perry Mason : The Case of the Heartbroken Bride

1991 - The Secrets of Dick Smith

1991 - Désir mortel (Bedroom Eyes 2)

1990 - L'Exorciste en folie / Y-a-t-il un exorciste pour sauver le monde ? (Repossessed)



1990 - Dead Sleep

1989 - The Chilling

1989 - Bad Blood

1989 - Equipe de choc / Le Beau, la brute et le malin (W.B., Blue and the Bean)

1989 - How to Get Revenge

1988 - Up Your Alley

1988 - Grotesque

1988 - Bersaglio sull'autostrada / Moving Target

1988 - Présence démoniaque (Witchcraft / La Casa 4)

1988 - Les Maîtres de la Mort (Silent Assassins)

1987 - Night Force (Nightforce)

1987 - SFX Retaliator

1985 - Savage Island

1985 - Chaleur rouge / Red Heat (Red Heat)

1984 - Les Rues de l'enfer (Savage Streets)

1984 - Patrouille de nuit (Night Patrol)

1983 - Les Anges du mal / Enchaînées (Chained Heat)



1982 - Le Dévastateur (Ruckus)

1981 - Hell Night / Une Nuit en enfer (Hell Night)

1979 - Les Challengers (Roller Boogie)

1979 - Les Chevaux de la liberté (Wild Horse Hank)

1978 - L'Eté de la peur / Spiritika (Summer of Fear / Stranger in Our House)



1977 - L'Exorciste 2 : L'Hérétique (Exorcist II: The Heretic)

1976 - Victoire à Entebbé (Victory at Entebbe)

1975 - Sweet Hostage

1975 - Sarah T. - Portrait of a Teenage Alcoholic

1974 - 747 en péril (Airport 1975)

1974 - Born Innocent

1973 - L'Exorciste (The Exorcist)

1971 - The Sporting Club

1970 - The Way We Live Now