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Werewolf in a Women's Prison

(1ère publication de cette chronique : 2010)
Werewolf in a Women's Prison

Titre original : Werewolf in a Women's Prison

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Jeff Leroy

Année : 2006

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h25

Genre : Poil au nichon

Acteurs principaux :Phoebe Dollar, Victoria De Mare, Vinnie Bilancio, Domiziano Arcangeli, Al Burke, Sean Cain

Kevo42
NOTE
4/ 5

 

Attention, cette chronique contient un fort taux de plans nichons et de viande hachée. Nous déconseillons donc sa lecture aux mineurs de moins de douze ans, aux intégristes irascibles et à toute autre personne que la vue du faux sang ou d'un téton pourrait rendre chèvre.

Dans un futur proche, la Nuit Excentrique a atteint un tel succès qu'il a fallu la déplacer de la cinémathèque au Palais omnisport de Bercy. Alerté par ce succès, la télévision a eu vite fait d'en récupérer les animateurs. Si Peter Wonkley a été recruté par le Grand journal, où ses « Il le faut » tonitruants en ont fait un chroniqueur respecté de tous, Rico et Wallflowers ont préféré partir sur la première chaîne présenter la nuit de l'étrange. Restés fidèles à la cause des mauvais films sympathiques, le mystérieux lutteur masqué accompagné de Mr. Klaus ont signé avec NRJ12 pour présenter « L'été de tous les records nanars », émission suivie par des millions de spectateurs.

Ceci est leur histoire.




Voix off : Bonjour mesdames et messieurs, et bienvenue sur le plateau de cette émission présentée par Le lutteur masqué et Mr. Klaus !

« L'été de tous les records nanars ! »

Le lutteur masqué : Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre nos aventures à rendre jaloux tous les Pierre Sled et Barry White du monde, et nous vous en remercions, public adoré !

Ce soir, nous sommes à Campuna, riante dictature sise quelque part au sud des États-Unis, au pénitencier pour femmes, dans une ambiance survoltée. Allez les filles !


Ouéééé !



A cette occasion, nous sommes sponsorisés par la vodka Campuna, la vodka qui met le feu aux loups-garous !


Vodka Campunia, la vodka de luxe...


Une douche de fraîcheur....


Pour mettre le feu à vos soirées !



Notre candidat aujourd'hui n'est pas un inconnu, puisqu'il s'agit de l'illustre Jeff Leroy. Tous ses films ont jusque là atterri sur Nanarland, un exploit hors du commun dont même Bruno Mattei ne peut se vanter ! Il a couvert bien des genres, du film d'araignée géante au vigilante movie, et nous revient aujourd'hui avec un nouveau film nommé "Werewolf in a women's prison", avec lequel il va essayer de placer la barre encore un peu plus haut dans diverses catégories nanardes.

On vous demande d'accueillir, et d'applaudir, le grand Jeff Leroy !!!

Jeff : Merci pour cet accueil, c'est tellement gratifiant de voir son travail reconnu.

Le lutteur masqué : Et comment ! Vous avez de nombreux fans partout sur le globe, à tel point que nous diffusons cette émission en mondovision ! Maintenant Jeff, nous savons que vous êtes un homme de défi, alors ne nous faites pas attendre, et dites-nous tout de suite quels records vous allez tenter de décrocher avec votre film.

Jeff : Merci monsieur Le lutteur masqué. Sur ce film, je joue mon va-tout : je tente les catégories "croisement de genres bis les plus antinomiques", "pourcentage de plans nichons par actrice", et enfin, last but not least, "plus grand nombre et plus grande variété de trucages pourris par plan".

Le lutteur masqué : Merveilleux ! Voilà qui nous promet une émission pleine de suspens et de rebondissements. On se retrouve tout de suite après un premier plan nichon.


Oh non, un plan nichon ! Plutôt me cacher les yeux que de voir ça !



Le lutteur masqué : Voilà, de retour sur notre plateau, où on va tout de suite mieux comprendre les tenants et aboutissants de ce "Werewolf in a women's prison", via la première épreuve : le croisement de genres bis le plus improbable !

Jeff : Absolument, Señor Luchador, après mes précédents exploits, j'ai subi une intense période de doute et de remise en question qui a duré au moins deux jours. J'avais un peu l'impression d'avoir fait tout ce qui était possible en matière de série Z, d'être allé au bout du truc quoi. Je me sentais vidé, et un matin que j'étais ivre de Budweiser tiède, je me suis décidé à ouvrir le courrier des fans. Là, je lis la lettre d'un certain Nanar-Addict, qui m'expliquait sa passion pour les films de prison de femmes, et me confiait son rêve, son fantasme presque, de me voir réaliser une œuvre de ce genre. Premier coup de silex dans mon cerveau. Mais pour qu'il y ait étincelle et donc flamme, il faut deux pierres s'entrechoquant. C'est alors que je me suis assis devant la télé, et, zappant au hasard, je tombe sur "Hurlement 2", un chef-d'œuvre soit dit en passant, et paf ! Étincelle, ampoule qui s'allume, bombe atomique dans mon cerveau : je devais faire un film de loup-garou dans une prison de femmes. C'était tellement beau comme concept que j'en ai directement fait le titre, et un t-shirt aussi, parce que ça claque trop. En fait à la base je voulais le broder sur ma casquette, mais ça rentrait pas.

Le lutteur masqué : Et bien c'est absolument fantastique tout cela, mais rentrons dans le vif du sujet. Mr. Klaus, pouvez-vous nous rappeler les conditions de l'épreuve de l'hybridation cinématographique interdite ?

Mr. Klaus : Et bien, c'est très facile. Les deux genres doivent être mêlés de façon cohérente à partir de matériaux filmés lors de la même session. J'insiste particulièrement sur ce dernier point : la semaine dernière encore j'étais à Hong-Kong, invalidant les essais d'un mec bizarre qui avait mixé des films de ninja avec tout un tas de trucs, en jurant ses grands dieux ne jamais avoir intégré d'autre pellicule dans ses films. Nous nous sommes montrés impitoyables avec lui. Même chose pour le film de crocodile de son ami Tomas Tang. Notre patience a des limites mais il ne faut pas exagérer.

Le lutteur masqué : Très bien, vous avez bien compris monsieur Leroy. Maintenant, racontez-nous de quoi il en retourne dans ce film.

Jeff : Ça commence comme dans un film d'horreur classique. Un couple, un petit feu : ils campent. La femme, comme toutes les femmes, a peur des bruits de la forêt. L'homme, comme tous les hommes, sort pour la rassurer. Le loup-garou, comme tous les boogeymen, arrive et lui tranche la gorge. Classique.


Attention derrière toi !


Oh, trop tard ! (on notera le magnifique jet de sang avec lequel Leroy, fin cinéphile, rend hommage à "Devil Story").



Mais attention, la jeune femme se défend, et elle enflamme le loup-garou, qui vient se perdre dans le lac en contre-bas de la falaise. Victoire épique, si j'ose dire.



Le lutteur masqué : Excusez-moi, mais ne tue-t-on pas les loups-garou avec des balles en argent ?

Jeff : Et des loups-garou avec des yeux qui projettent de la lumière rouge comme les phares d'une audi tunée, vous en avez vu beaucoup ? Je suis un artiste, moi. Les codes, je les transgresse, il faut tuer les règles pour mieux les réinventer. Et puis on sait pas s'il est mort : il n'est plus important, il sort de l'histoire, et puis voilà.


Ça doit être pratique pour lire la nuit.



Bref, le film ne s'arrête pas là. La jeune fille est mordue, condamnée elle aussi à la malédiction, la MALÉDICTION, LA MALÉDICTION !!!!

Elle se réveille donc en prison.

Le lutteur masqué : Pardon, j'ai raté un épisode. Elle est condamnée pour meurtre de loup-garou ?

Jeff : Non, de son amant, bien sûr.

Le lutteur masqué : Sans procès.

Jeff : Ça se passe à Campunia, vous savez, une dictature sud-américaine nanarde où la justice n'existe pas, surtout pour les chica putana américaines. De toute façon, je n'avais pas les moyens de faire un film de procès en plus. Les gens ont payé pour voir des filles à poil se faire déchiqueter par une bête poilue, pas pour voir un épisode de Perry Mason.

Bon le reste, vous pouvez imaginer : c'est un film de prison de filles, ce qui implique :


Relations de domination saphique et sadique.


Bastons entre meufs.

Une bagarre intense à retrouver en vidéo ici.




Un directeur corrompu et sexuellement déviant.


Des sévices.



Tout ce que vous voulez, vous l'aurez.

Et en plus, je vous donne de la colère lycanthropique, à vous déchirer en deux à travers les barreaux. C'est pas beau, ça ? Et ça me permet en plus de reprendre le final de "King Kong" : la bête exposée au public qui se rebelle, je trouve que c'est une belle métaphore de notre société.

Le lutteur masqué : Dites-moi, tout ceci a l'air magnifique, mais je vois Mr. Klaus tiquer.

Mr. Klaus : Tout-à-fait. Pour que le record soit homologué, il faut que les deux intrigues soient vraiment liées, et pas juste juxtaposées. Or là, on dirait qu'une fois en prison, on oublie complètement notre histoire de campeur mort. Qu'avez-vous à répondre à cela, monsieur Leroy ?

Jeff : Ah, ah, je vous attendais sur ce terrain ! Au début, je voulais faire passer toutes les émotions du personnage par le jeu de notre actrice : le deuil, l'incompréhension de sa condamnation et la révolte contre l'injustice, l'angoisse et la rage de se défendre liée au milieu carcéral, la naissance d'un sentiment lesbien, et enfin la peur de se transformer en loup-garou et d'égorger des gens, ce qui est mal. Mais bon, l'actrice joue comme une patate, pour ce prix-là, il fallait choisir entre le talent et les gros seins.


Festival Victoria de Mare !



Alors j'ai recouru à un projet expérimental de l'armée américaine : le Matteiscope. Vous savez que le cinéaste italien copiait des scènes de films célèbres, et les intégrait comme il le pouvait dans ses films ? La machine que nous utilisons permet d'ouvrir une fenêtre spatio-temporelle et de copier des films avant même qu'ils aient été réalisés.

Le lutteur masqué : Dîtes-moi, c'est merveilleux, mais dans ce cas pourquoi ne pas avoir copié "Avatar", vous auriez gagné des millions !

Jeff : Non, c'est de science nanarde que nous parlons ici, pas de contes de fées. Si vous avez déjà vu "Déjà-vu", vous savez que ce genre de machine a forcément des limites. La nôtre, c'est qu'on ne peut copier que des films en compétition lors du festival de Cannes.

Le lutteur masqué : Oh...

Jeff : Ne soyez pas déçu. En prévisionnant "Un Prophète" de Jacques Audiard, j'ai trouvé l'idée parfaite. Notre héroïne va discuter avec le mort (son mec, donc) et comme ça, on pourra comprendre ce qui lui passe dans la tête. Et on aura même pas besoin de louer un studio pour enregistrer une voix-off ! Bon, le film d'Audiard est bien, mais une gorge coupée, ça faisait pas assez fantôme, alors on a rajouté la putréfaction du gars au fur et à mesure [Note de Nanarland : cette idée semble surtout inspirée par "Le loup-garou de Londres", de John Landis].


Un fantôme attachant...


Voire même légèrement gluant.



Le lutteur masqué : Euh, un fantôme qui pourrit ?

Jeff : Ah pardon, c'est le deuxième effet du Matteiscope. On peut copier dans le futur, mais on remplace les personnages par des zombis. Bon, là c'est un fantôme zombi philosophe. Ça vous va, comme ça ?

Le lutteur masqué : On se tourne vers le juge...

Mr. Klaus : Le record du premier film de loup-garou / prison de femmes est homologué !

Voix-off : Excellent, on se retrouve après une page de publicité pour le service « prison girls gone wild ».


Épuisé par votre travail ?


La prison de Campuna est l'endroit idéal pour vos vacances !


Dans une ambiance conviviale...


Nos hôtesses se mettent en quatre pour vous satisfaire !


Attention : La direction n'assumera aucune responsabilité en cas d'attaque de loup-garou.



Le lutteur masqué : Dîtes-moi, c'est merveilleux, je suis sûr que notre public est ravi devant son écran. Maintenant, abordons un challenge qui intéressera notre public masculin. C'est un défi très très relevé dans lequel vous vous lancez, puisqu'il s'agit du pourcentage de plans nichons par personnage féminin. Expliquez-nous cela.

Jeff : Oui, vous savez, en tant que réalisateur, je suis obligé de me mettre à la place des spectateurs. Et moi, quand je regarde un film de prison de femmes, j'attends du nichon, et je suis souvent déçu. J'ai donc décidé d'en mettre le plus possible, les plus volumineux possibles, et le plus longtemps possible. En somme, "Citius, altius, fortius", comme le disait le baron Pierre de Coubertin.

Le lutteur masqué : Tout cela semble très prometteur ! Ecoutons maintenant Mr. Klaus nous rappeler un peu ce qu'il y a à savoir sur le sujet.

Mr. Klaus : C'est relativement simple, en tant que discipline artistique désormais reconnue, le plan nichon bénéficie d'une notation rigoureuse basée sur l'originalité (par exemple, le nichon surgit au moment où s'y attend le moins) et l'exécution du plan (filmé plein cadre ou en périphérie, entier ou habillé).

Par exemple, un plan soutien-gorge, même très plongeant...



... compte moins qu'un nichon face caméra.

Le lutteur masqué : Succulent ! Bien, monsieur Leroy, vous connaissez les règles, qu'avez-vous à nous proposer ?

Jeff : Tout d'abord, j'ai eu envie de placer directement le spectateur dans l'ambiance avec un premier plan soutien-gorge au bout de 20 secondes, et un premier plan sans soutien-gorge au bout de 7 minutes.





Applaudissements soutenus du public masculin.

Le lutteur masqué : Une entrée en force, si j'ose dire !

Jeff : Ensuite, je distille gentiment de la poitrine avant d'effectuer mon spécial : l'effet nichon Koulechov !

Le lutteur masqué : Incroyable, racontez-nous cela !

Jeff : Vous savez que Koulechov entendait prouver que l'effet produit par un plan dépend de ceux qui l'entourent. Ainsi, le visage parfaitement neutre d'un homme semble tour à tour joyeux ou triste suivant le contexte dans lequel on nous le montre.

Pour mon film, la problématique était la suivante : je n'avais à disposition que cinq ou six filles prêtes à jouer le jeu, mais je devais donner l'impression au spectateur qu'il les aurait toutes vues à poil. J'ai donc décidé d'accumuler le plus de plans nichons possibles au milieu de mon film, qui, associés à des scènes de violence charcutière extrême, véritable maelström de sexe et de sang, créeront une impression durable sur le spectateur, ancrant le nibard dans sa mémoire émotionnelle.
Ainsi, grâce à quelques rappels placés à intervalles réguliers, le public a l'impression de constamment avoir du nichon sous les yeux, par un effet de quasi persistence rétinienne. Je parlerais presque d'effet d'aréole des seins, si vous me pardonnez l'expression.


Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le nichon.



Le lutteur masqué : Mais nous vous la pardonnons très aisément, monsieur Leroy. Vous êtes le digne héritier de l'expressionnisme russe si cher à Sergeï Eisenstein et Jim Wynorski ! Mais je vois que Mr. Klaus n'est pas aussi convaincu que moi.

Mr.Klaus : Tout-à-fait mon cher Superman ! Je dois avouer que c'est très bien joué, et que j'ai failli me laisser prendre par cette ruse, mais mon attention a été réveillée par la présence de la belle et vengeresse Phoebe Dollar, apparaissant lors de la dernière partie du film. Connaissant sa pudeur et sa force morale, je me doutais bien qu'on ne lui verrait pas l'ombre d'un téton. A partir de là, le charme était brisé. J'aurais tellement voulu avoir tort...


Phoebe donne tout ce qu'elle a.


Mais c'est peine perdue. Et pas même un téton...



Le lutteur masqué : L'heure est grave, monsieur Leroy. Avez-vous quelque chose à nous montrer pour vous sortir dans cette mauvaise passe ?

Jeff : Absolument. J'ai un joker. La scène de nudité la plus stupéfiante de tous les temps.

Le lutteur masqué : Très bien, on regarde ça.

La sueur humaine, des sensations pures.



Le lutteur masqué : C'est très impressionnant.

Jeff : Absolument, j'en ai même tiré une publicité.


- Ohlalala ! Qu'est-ce qu'il fait chaud, je boirais bien quelque chose !
- J'ai la solution.



La sueur humaine !


- La sueur humaine !?!
- Oui la sueur humaine ! C'est vachement bon, et très peu calorique ! Tu devrais essayer !



Slurp !


- Ah bah ça fait du bien, j'ai plus soif.



Voix off : La sueur humaine, la boisson pour nous, les femmes en cage !

Le lutteur masqué : Ça donne drôlement envie. L'avis du juge ?

Mr. Klaus : Pas de record, mais mention spéciale tout de même. C'était très réussi.

Le lutteur masqué : Formidable. Pas trop déçu, monsieur Leroy ?

Jeff : Et non, je savais qu'on ne pouvait pas compter sur une Texane, mais que voulez-vous, les fans la réclament.

Le lutteur masqué : Hé oui, que ne ferait-on pas pour eux... Il vous reste une occasion de vous rattraper. Le record en catégorie effets spéciaux miteux. Alors monsieur Leroy, vous êtes ici en terrain connu, non ? Décors en carton, cockpits d'avions de la taille d'une cave, araignées en mousse, images de synthèse dignes d'un Amstrad CPC, le tout montré fièrement, dans la durée, en gros plans : vous êtes le spécialiste du trucage minable !

Jeff : Merci, merci, c'est trop, vous me flattez. Pour ce film, la grande difficulté, c'était d'arriver à combiner un sujet modeste, le film de prison de femmes, et la nécessité de constamment enchaîner les effets bon marché. Pour y arriver, j'ai pas louvoyé et j'ai décidé de balancer systématiquement la purée de FX, même quand ce n'était pas nécessaire. Tenez, par exemple la scène du loup-garou au départ, j'ai mis des lumières dans les yeux du lycanthrope, comme ça, pour le fun. Et quand il tombe, je me suis dit qu'une cascade, c'était pas assez, alors j'en ai mis deux.



Le lutteur masqué : Pas mal, en effet, et ça ne sert vraiment à rien. Vous avez d'autres effets inutiles comme ça ?

Jeff : Oh oui, il y a notamment la prison avec une plaque en papier, ou la lune qui monte dans un effet qui nous a pris pas mal de temps : nos précédentes tentatives avaient toutes l'air trop naturelles.



Le lutteur masqué : Très impressionnant, mais dîtes-moi, pour le loup-garou et ses attaques, vous avez dû vous défoncer, non ?

Jeff : En effet. Dès le départ, nous avons fait le choix du costume grotesque avec pectoraux en mousse, c'était l'évidence. Le problème c'était le design. Nous avons longuement réfléchi, et décidé de nous affranchir du dessin du générique, et de ne mettre aucun nichon poilu sur ce costume. Vous comprenez, pour ne pas faire de concurrence...


Le dessin.


Le costume.


La transformation.


Le résultat à l'écran.



Le lutteur masqué : Le choix de la raison, assurément. Et pour le gore ? Ça saigne drôlement dans votre film.

Jeff : Oh, avec les deux personnes qui m'aident pour les effets spéciaux, c'était vraiment la bataille. L'un voulait des effets mécaniques, l'autre des trucages numériques. Pour moi, l'important, c'était que les deux s'enchaînent naturellement, et soient chacun si mauvais qu'on ne puisse les départager. On s'est donc appuyé en priorité sur des effets mécaniques, mais on a souhaité innover. Les mannequins en mousse ont fait leur temps, nous sommes au XXIème siècle, il est temps d'aller vers de nouvelles matières. Nous avons donc opté pour des poupées gonflables remplies de viande hachée, comme lors de cette scène tellement belle qu'elle est devenue le clou de notre bande-annonce.


C'est ce qui s'appelle avoir le barreau.



Le lutteur masqué : Magnifique, en effet. Mais dîtes-moi, en ces temps de crise, n'est-ce pas immoral de gâcher tant de viande ?

Jeff : Pas du tout. Après le tournage, nous la récupérions pour la servir en repas à l'équipe technique. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se récupère, c'est ma devise.


Vous reprendrez bien un peu de bidoche ?



Le lutteur masqué : Malin. Et pour ce qui est du numérique ?

Jeff : Cela nous permet de magnifiques effets sur le sang. Et c'est quasiment invisible ! Je suis bluffé à chaque fois que je vois ça !



Le lutteur masqué : Très bien, alors si on résume, on a du photoshop miteux, de la viande hachée à gogo, du numérique pourrave, le tout montré sans aucune retenue, et on a même une chaussette tueuse. Ça me semble un sans faute. Mr. Klaus ?

Mr.Klaus : Et bien, j'ai envie de dire qu'il manque le GIF animé façon "Birdemic", mais c'est tout de même très convaincant. J'accorde le record !

Le lutteur masqué : Formidable, voyons la réaction du public !




Le public en redemande !



Le lutteur masqué : Et bien, dîtes-moi, c'était encore une fois une sacrée performance Monsieur Leroy. Les Japonais, qui sont très fans de notre émission, sont emballés, et veulent vous donner de l'argent pour un prochain film. Des projets ?

Jeff : Et bien merci beaucoup. Avec le soutien des Nippons, je vais pouvoir faire la suite de "Creepies", et continuer mes expériences sur les maquettes.

Le lutteur masqué : Un véritable message d'espoir donc.

En conclusion, pour nos téléspectateurs, "Werewolf in a women's prison" est un film Z ultra généreux et sympathique, fier de sa bizarrerie et de sa laideur, tel un lépreux exhibitionniste. Jeff Leroy y repousse encore une fois ses limites, de sorte qu'on a envie de hurler : mais jusqu'où ira-t-il ?
Tant qu'il y aura des gens comme lui, notre émission aura une raison d'exister.


Et oui, il va falloir beaucoup boire pour oublier ce film...



Un énorme merci à Tsan pour ses magnifiques GIFs animés.

- Kevo42 -

Entretiens

Moyenne : 3.83 / 5
Kevo42
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4/ 5
Kobal
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Peter Wonkley
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5/ 5
Rico
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Hermanniwy
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Barracuda
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2/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation

 

Le film est sorti en DVD zone 0 aux États-Unis. Il annonce en bonus un commentaire audio de Jeff Leroy, Victoria Demare et Vincent Blanco, des photos de tournage et des plans nichons bonus. Une initiative fort appréciable ! On trouve également sur le net deux autres visuels : le premier semble avoir été un travail préparatoire, tandis que l'autre est un artwork douteux qui illustre des DVD pirates.

 

 

En 2017 Jeff Leroy a sorti une suite à ce chef-d'oeuvre, fort opportunement nommée "Dracula in a Women's Prison", toujours avec Victoria De Mare. Le visuel ne laisse planer aucun doute sur le sérieux de l'ensemble.