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Surf Nazis Must Die !

(1ère publication de cette chronique : 2003)
Surf Nazis Must Die !

Titre original : Surf Nazis Must Die !

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Peter George

Année : 1987

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h23

Genre : Tragi-comédie post-apocalyptique

Acteurs principaux :Berry Brenner, Gail Neely, Dawn Wildsmith

John Nada
NOTE
1/ 5


Une édition DVD anglaise.


La deuxième moitié des années ’80 constitue une période d’essor pour la "Troma Team Company", boostée par les succès pas vraiment attendus de "The Toxic Avenger" et "Class of Nuke’em High" ("Atomic College") qui permettent aux nouvelles productions déconnantes de la firme d’atteindre désormais sans trop de mal le million de dollars de budget (ce qui reste évidemment très modeste). Cette année 1987 doit être celle de la confirmation et du développement pour Troma qui maintient plus que jamais sa ligne de conduite, continuant à donner leur chance à de jeunes réalisateurs parfaitement inconnus et permettant ainsi au novice Peter George de se retrouver aux commandes de ce projet pour le moins insolite qu’est "Surf Nazis Must Die" !

 


L’histoire se déroule dans le futur, après qu’un gigantesque tremblement de terre ait dévasté tout le Sud-Ouest des Etats-Unis. Les plages de Californie deviennent dès lors occupées par des gangs de surfeurs qui s’affrontent pour la suprématie des lieux. Les plus forts, ce sont les surfeurs nazis, et comme ni SOS Racisme ni la LICRA n'ont l'air d'avoir survécu au cataclysme, les filous se ne gênent pas pour diffuser leur propagande auprès des mouflets du coin. 

 


Surfeurs nazis : « Who are the rulers ?
Mioches : Surfers !
Surfeurs nazis : And who rules the surfers ?
Mioches : Surf Nazis ! Surf Nazis ! »


Sur la plage comme sur les vagues, les surfeurs nazis luttent contre des gangs rivaux, tels les surfeurs samouraïs ou les surfeurs culturistes. Comme Adolf et ses potes sont six et que les bandes adverses sont généralement des trios qui semblent bêtement ignorer que l’union fait la force, les surfeurs nazis rouent tout le monde sans problème

 


Ainsi, les nostalgiques de la mèche de travers et de la moustache en timbre-poste maintiennent leur suprématie sur les lieux, ce qui, en pratique, donne lieu à des scènes assez hallucinantes : des surfeurs aux combinaisons frappées de la croix gammée qui font des saluts nazis tout en surfant sur de grosses vagues, histoire de bien montrer qu’au niveau de la maîtrise posturale et du reste, ce sont eux les boss ! Evidemment, la morale va rester sauve (ben oui, quand même). 

 


Quelques éléments de la Surf Nazis Team.


C’est en assassinant un jeune black que la Surf Nazis Team signe sa perte, le garçon en question s’avérant être le fils unique d’Eleanor Washington, une mama bien râblée qui aura tôt fait de crier vengeance. Adolf et sa compagne Eva (logique), Dominatrix, Brutus, Mengele et Smeg y passeront tous les uns après les autres jusqu’à la séquence finale vraiment pas sérieuse qui nous montre cette grosse mama noire bien joufflue façon Whoopi Goldberg traçant en moto sur une route déserte, riant bien fort du tour qu’elle a joué à chacun d’entre eux (déchiquetage à coups de grenades, décapitation avec un hors-bord etc.).

 



Eleanor Washington, croisement improbable entre Whoopi Goldberg et Charles Bronson.

MOUAHAHAHAHA !!!!!


Alors, que vaut-il donc ce foutu film au concept si génialement barré ? Et bé... pas grand-chose, malheureusement. Le plus fun reste justement le concept (titre, affiche), avec peut-être aussi la musique, tantôt tonique, tantôt éthérée, toujours chouette. Niveau délire, un tel projet avait un potentiel énorme qui n’a quasiment pas été exploité, et c’est bien pour ça qu’il a déçu presque tout ceux qui l’ont vu. Certes, avec un titre pareil, personne ne s’attend à voir un chef-d’œuvre (à moins d’être vraiment le dernier des crétins, du genre à agiter la tête quand on vous présente un éventail) : tout ce que le peuple demande, c’est que le titre et le visuel de la jaquette tiennent leurs promesses, à travers une petite œuvre trash et délirante faite par des sales gosses pour des sales gosses. Le hic, c’est qu’outre une narration incroyablement lente, Surf Nazis Must Die ! se réduit à une simple histoire de vengeance tristement conventionnelle sous des aspects certes assez fous.

 


De l'hémoglobine, de l'hystérie et des plans nibards : trois constantes dans les productions Troma, inscrites en gros dans leur cahier des charges.


Le problème vient du fait qu’on attendait forcément autre chose d’une production Troma, qui avait jusque-là habitué ses fans à nulle autre restriction en matière d’inspiration démentielle que celle du budget. Né d’une idée complètement chtarbée paradoxalement abordée avec un sérieux aussi certain qu’incompréhensible, Surf Nazis Must Die ! constitue à l’arrivée une sorte de film hybride dans lequel personne ne trouve vraiment son compte, un demi-nanar piteux doublé d’une sorte d’ovni cinématographique, la première, l’unique tragi-comédie post-apocalyptique sur fond de surf et de néo-nazisme californiens. Quand on y pense, peut-être que ça n’est déjà pas si mal après tout...

 


Le genre de bastons qui doit bien faire se gausser le public de Hong Kong...

- John Nada -
Moyenne : 0.75 / 5
John Nada
NOTE
1/ 5
Kobal
NOTE
0.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Un DVD français sorti chez "Troma" permet d’apprécier enfin nos joyeux nazis surfeurs dans toute leur splendeur. Bon, la qualité de l’image et du son (seulement en VO) ne sont pas top mais il y a plein de bonus (hélas non sous-titrés, eux…). Scènes coupées, interviews délires etc. Troma Power !

 


« The beaches have become battlefields... The waves are a war zone ! »

Une VHS allemande.

"88 films" l'a sorti recemment en blu-ray (sans VF ou sous-titres hélas) avec pléthore de bonus sympas: scènes alternatives, interviews des responsables et une image et un son restauré.