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Star Slammer : La Prison des Etoiles


Star Slammer : La Prison des Etoiles

Titre original :Prison Ship

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Fred Olen Ray

Année : 1986

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h25

Genre : Morgenstern Spanking

Acteurs principaux :John Carradine, Ross Hagen, Aldo Ray, Sandy Brooke, Marya Gant

Kevo42
NOTE
2/ 5


Via une faille inexplicable de l'espace-temps, je me suis retrouvé en possession d'un documentaire sur les conditions de vie dans les pénitenciers de femmes en 2100 et des brouettes (ce n'est pas précisé, certainement car cela doit être évident pour les gens de cette époque).

 


Dans l'emballage de cette VHS - un drôle de support ma foi pour un objet du futur - un bout de journal tout chiffonné contenant une interview de la directrice d'une sympathique institution carcérale. N'étant pas égoïste, j'ai décidé de partager avec vous cet entretien :

 


Salut, les p'tits louveteaux !


Journaliste : Bonjour, Mme Exene. Vous êtes directrice de la Véhémence, vaisseau prison dont la réputation n'est plus à faire, et vous nous faites l'honneur de nous accorder un peu de votre précieux temps et je vous en remercie.
Directrice Exene : Tout le plaisir est pour moi.
Journaliste : Pouvez-vous nous raconter un peu la genèse de cette entreprise ?
Directrice Exene : Oh, c'est une drôle d'aventure, croyez-moi. Voyez-vous, je suis directrice de prison. J'ai des plaisirs simples : torture de prisonnière à base de limaces, relation saphique avec ma sbire borgne, rien que du très classique. Or, voilà qu'un jour arrive un jeune homme à l'air tout fou, suant et baragouinant. Je le fouette un peu pour qu'il reprenne ses esprits et voici ce qu'il me raconte : « Pardon madame de vous importuner, je m'appelle Fred Olen Ray, réalisateur de documentaires tels que "Alienator" ou "L'invasion des cocons". Je réalisais récemment un reportage pour le Jour du seigneur sur un spatio-rabbin, prêcheur dans les colonies minières. Tout se passait bien, il y avait des nains, une carrière et même une mineuse en débardeur qui nous a gentiment proposé du caillou fondu à l'acide sulfurique. Mais arrive soudain un de ces salauds de collecteurs d'impôt, un dénommé Bantor d'après ce que j'ai compris. Pas le temps de se présenter qu'il tire sur tout le monde, tue les nains et surtout évapore mon rabbin, tout ça pour finir par se faire plonger la main dans la rongeasse. Résultat, la fille va en taule et mon film dure 5 minutes ». Là, je lui dis que je compatis mais que je ne peux rien faire pour lui, et il me répond que si en fait : « La prisonnière s'appelle Taura et elle a été transférée dans votre vaisseau pénitentiaire. Je voudrais faire un documentaire là-dessus. On fera un raccord avec un juge sur fond bleu, et le tour sera joué. Le tout ressemblera à du Depardon, et avec un peu de chance, je pourrai le vendre au Droit de savoir ».

 





Des nains, une carrière, un rabbin : ça commençait pourtant bien.


Journaliste : C'est n'importe quoi votre histoire.
Exene : Tout-à-fait d'accord. Mais voyez-vous, l'administration pénitentiaire a peu d'argent, alors on crache pas sur un petit bonus.
Journaliste : Oui, on le voit bien dans le film : trois gardes pour toute la prison, heureusement peuplée de moins d'une dizaine de prisonnières, deux salles différemment éclairées pour faire croire qu'il y en a plus, et des couloirs à gogo, on sent que les fins de mois sont difficiles.

 


Festival plans couloir.


Exene : Ne m'en parlez pas, je le disais hier encore à l'Empereur et à sa femme, mais ils ne m'écoutent pas.
Journaliste : D'ailleurs, j'ai été étonné de vous voir si proche. Non seulement il est rare de voir un directeur de prison minable parler au chef de la galaxie, mais en plus, il semble habiter à deux pas de la prison.
Exene : Je vous répondrai que j'ai de bonnes relations. Vous croyez que je suis là pour mon talent ? Quant à la distance, je me déplace avec un nouveau moyen de locomotion, ça s'appelle le stock-shot. Très très rapide.

 



D'un vaisseau spatial au palais de l'Empereur en tram : aucun problème.

Des maquettes trop réussies pour être honnêtes.


Journaliste : Mais revenons, je vous prie, à notre sujet : la condition des femmes en prison. Ça n'a pas l'air si dur.
Exene : Oui, nous tenons à ce qu'il y ait une bonne ambiance. Nous organisons des activités pour qu'elles apprennent à se connaître, on les laisse faire de petites fêtes. Nous avons mis fin aux cellules minuscules et aux menottes qui font mal aux poignets, même face aux gardiens. C'était tellement déprimant. Je suis pour l'autonomie en prison !

 





Ça commence par un coup de poing, ça termine dans la gnôle : bienvenue en prison !


Journaliste : Euh, ce n'est pas dangereux ?
Exene : Pensez-vous ! Ces gourdes passent leur temps à se battre l'une contre l'autre. Et vu comme elles sont empotées, pas de risque. Et puis, quand l'une se rebelle, on la jette AU MONSTRE.
Journaliste : Ah oui, il est terrifiant. Toutes ces dents, ces tentacules ! Mais il n'est pas très vif, non plus. A vrai dire, pardonnez ma franchise mais je l'ai trouvé un peu risible. On a l'impression que les prisonnières font à peine l'effort de l'éviter, et même qu'elles retiennent leurs coups pour ne pas lui faire mal.

 


Greeeuaaaargh ! [note de Nanarland : le MONSTRE en question a probablement été récupéré dans les poubelles du film "The Deadly Spawn"]

On a eu chaud aux miches...


Exene boude en entendant cela.
Journaliste : Il y a aussi des rats géants dans votre prison. Très dangereuses ces bestioles. Si j'ai bien compris, il faut les étrangler pour les tuer. Heureusement qu'ils sautent en tendant gentiment leur cou.
Exene : Oui bon, si vous êtes désagréable, on va peut-être s'arrêter là.
Journaliste : Excusez-moi, j'aimerais encore aborder quelques points. Tout d'abord, j'aimerais que vous m'ôtiez un doute de l'esprit. La façon dont s'habillent les prisonnières, et, sauf votre respect, vous-même, entre érotisme et vulgarité, suggérant les nichons sans vraiment les montrer, c'est une consigne de M. Olen Ray, non ?
Exene : Je ne vois pas de quoi vous parlez.

 


Journaliste : Euh, la casquette, cet énorme décolleté plein de lourdeur mammaire ?
Exene : J'ai beau être directrice, je n'en reste pas moins femme. Vous avez quelque chose contre la coquetterie ?

 






Festival Marya Gant.


Journaliste : D'accord, d'accord. J'aimerais qu'on parle un peu de la fin. Sans vouloir trop en dévoiler à nos amis lecteurs, il y a quelques points à éclaircir. Tout d'abord cette scène érotique avec un sbire était-elle nécessaire ?
Exene : Oh, c'est à cause de ce grand fou de Fred Olen Ray ! J'ai commencé avec un beau blond, et le réalisateur a insisté pour filmer nos ébats, disant que ça plairait aux spectateurs. Mais je suis très pudique, alors j'ai dit d'accord à condition que je garde mes vêtements...

 



Une scène si chaude que les crânes en fument.


Journaliste : Ah, d'accord. Maintenant, parlez-nous de la tentative d'évasion qui a eu lieu.
Exene : Ah oui, quelle catastrophe ! Ça faisait des années que je disais à ma hiérarchie : payez des cours de tir à mes deux gardiens. Mais non, personne ne m'écoute. Résultat, même à bout portant, incapables de toucher leur cible ! Quelle image donnons-nous de notre profession ?

 


Journaliste : Une image bien pitoyable, je vous l'assure. Et cette bataille spatiale, j'ai rarement vu plus ridicule. Juste des vaisseaux qui se foncent dessus sans manœuvrer, des pouffiasses qui appuient sur des boutons n'importe comment, un thème musical qui tente de pomper tout John Williams en une fois, ça ne vous choque pas ?
Exene : Monsieur le journaliste, avez-vous déjà essayé de piloter un stock-shot de maquette ? Je vous le dis par expérience, ça n'est pas aussi facile que ça en a l'air. Un peu de compassion, je vous prie.
Journaliste : Une dernière question. L'officier Bantor a une trajectoire bizarre : collecteur des impôts psychopathe, grand brûlé de la main, puis justicier sado-maso, et enfin schizophrène hallucinant le père Fourras, ne ferait-il pas n'importe quoi pour vous voler la vedette ?

 






Festival Ross Hagen.

Le père Fourras est déception et colère : "Tu sais où je vais te la mettre la clé ?"


Exene : Tout-à-fait, et je l'ai d'ailleurs châtié pour cela. Personne ne me vole la palme du cabotinage. Pas même l'héroïne supposée du documentaire.
Journaliste : Le mot de la fin pour nos lecteurs ?
Exene : Et bien, j'espère que vous prendrez beaucoup de plaisir à suivre nos aventures : misère des décors, monstres en carton-pâte, prisonnières gloussantes, figurants ridicules (voir les images bonus), bastons en mousse, nous avons essayé de trouver le juste milieu entre mollesse routinière et franc n'importe-quoi.
Journaliste : C'est très réussi, en effet. Merci beaucoup.

 


Merci les filles, c'était super !



- Kevo42 -
Moyenne : 2.94 / 5
Kevo42
NOTE
2/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.25/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Tourné en 1984 mais sorti en 1988 d'après IMDB, ce film est disponible en France en VHS, chez A.T. (Antarès et Travelling) Productions. La jaquette porte ce doux slogan : "Le premier film de science-fiction sado-maso", ce qu'il n'est évidemment pas.

 


Attention à cette édition de "Horizon Home Video", qui propose un mystérieux "Cosmos Invasion" avec le visuel de l'édition allemande de Star Slammer. Cette édition VHS contient en fait "La Guerre des Robots", de Alfonso Brescia (remarquez, vous n'y perdrez pas au change…).

 


Il est par ailleurs ressorti en DVD aux États-Unis, chez "Image Entertainment" puis en blu-ray chez "Kino Lager", dans des éditions aux visuels similaires vierges de tout bonus. Faut dire que ça coûte des sous ces choses-là...

 



Images en plus