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Silk 2

(1ère publication de cette chronique : 2005)
Silk 2

Titre original :Silk 2, Circle of Fear

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Cirio H. Santiago

Année : 1990

Nationalité : Philippines / Etats-Unis

Durée : 1h15

Genre : Sous-Cynthia Rothrock

Acteurs principaux :David Light, Jim Moss, Henry Strzalkowski, Eric Hahn, Monique Gabrielle, Peter Nelson, Jan Merlin, Maria Clair

Wallflowers
NOTE
3/ 5



« Silk 2 » est typiquement le petit film policier 80’s sans complexes qu’on aime bien. Un savant cocktail d’action, de courses-poursuites en voiture, de sexe et d’intrigue soutenue comme on aime en voir au cinéma ou au vidéoclub.


Providentiellement pour les nanardeurs que nous sommes, « Silk 2 » a été réalisé par Ciro H. Santiago et interprété par Monique Gabrielle dans le rôle éponyme de Silk. Ce qui fait qu’on aura bien le même quota action/poursuite/sexe/intrigue soutenue, mais aux Philippines.


Quelle est la différence alors ? Vous allez vite comprendre. En à peu près 5 mn. Mettons le compte à rebours vu dans le film, qui ressemble quand même un peu à une minuterie d’autocuiseur, en guise d’indication temporelle. 


Compte à rebours lancé.


Déjà, Silk est « le flic le plus sexy d’Honolulu ». Vous avez donc compris que l’on prend ici à contre-pied la plupart des endroits où se déroulent les films policiers. Pas de buildings crasseux, pas de ruelles sordides, pas de smog… juste des gros touristes en bermuda et des vieux atteints d’héliotropisme sur du sable et des routes désertes. La référence à des séries comme « 2 flics à Miami » n’est pas très loin.


Monique Gabrielle (de son vrai nom Katherine Gonzalez).


Ensuite, on précise que c’est « le flic le plus sexy » mais c’est l’incarnation parfaite de la femme forte qui ne se laisse pas faire et qui n’a besoin de personne pour appliquer la loi. Elle est belle, maligne, courageuse et sait se battre. Bref, tout de l’héroïne.


Monique "don't mess with me" Gabrielle.


Malheureusement, si jamais vous vous attendiez à ce que Monique Gabrielle réussisse à incarner tout ça autant vous dire que vous allez être déçus. Le spectateur averti aura vite compris pourquoi on met en avant l’adjectif « sexy » dans ses qualificatifs. La raison est aussi simple que navrante : Monique Gabrielle est belle (très belle même si vous me permettez de donner mon avis) mais on va rapidement lui proposer de ne pas être grand-chose de plus. Par paresse intellectuel et d’enjeux scénaristique certes mais, également par son jeu d’actrice qui se contente de regards vagues face à ses partenaires, voire vide et de répliques assommantes dans ce (long) métrage de 75 minutes (générique compris).


Plus que 3mn57 avant l’explos… la cuisson de la pizza.


On le sait que trop bien dans les films policiers les criminels se doivent de décéder ou se faire arrêter de façon spectaculaire comme une poursuite sur les toits par exemple ou bien une fusillade en pleine rue qui font plein de débris partout. Ici aussi, sans doute pas une volonté de rendre Silk beaucoup plus badass que la plus badasse de vos copines, nous aurons une joie à nous délecter d’actions de bravoure de la super flic consistant, par exemple, à arrêter une voiture qui fonce sur elle en sautant à travers le pare-brise pour foutre un coup de tatane au conducteur, ou bien à tirer des coups de fusils tel Max Thayer dans « Commando Massacre » (technique consistant à tuer plusieurs personnes à la fois en un seul coup de feu).





Schéma analytique.


Promo chez Munition Shop : deux méchants tués pour une cartouche tirée.


Du coup le terme de « cocktail explosif » que l’on entend des milliards de fois dans la bouche des gens qui veulent vendre à tout prix des films d’actions aux chalands n’est pas forcément usurpé. Mais ce cocktail proposé est celui que les nanardeurs et nanardeuses consomme le samedi soir entre gens de bonne compagnie : un tiers de nanar, un tiers de ridicule et un tiers de non-sens. Vous agitez, rajoutez une olive et un trait de jus d’orange et vous obtenez la "boisson de la rigolade".* 




Soyons désinvolte...


Je vous jure que c’est tendance de boire du Saké en short.


Bon, toi le raciste anti-bermuda ça suffit, tu sors !


Silk, c’est l’aventure frénétique, la passion des tropiques et la moiteur érotique des fortes chaleurs. Vous aimez l’action ? Vous allez être servi : Silk tire (mal), se bat (mollement) et tout le monde en prend plein la gueule (de loin). Le truc c’est que Cirio H.Santiago mise tout sur le même cheval, et fait reposer le film tout entier sur les épaules de Monique Gabrielle quitte à passer moins de temps sur le reste. Un reste qui n’aide en rien sinon à pousser une intrigue en carton à propos d’un partenaire qui meurt la veille de sa retraite et du légitime désir de vengeance qui s’ensuit.


Attention ça va faire "ding !"...pardon "Boum !"


"Ho et puis merde à la fin !" s’est-il dit probablement (oui je suppute un peu) en préparant son film pas loin d’un club de strip tease " Au diable les scènes de poursuite, les scènes d’action, le jeu d’acteur, la caméra, les seconds rôles ! Après tout ce que les gens veulent c’est Monique Gabrielle à poil nom de Dieu ! ".


Des loulous effrayants...


...des touristes effrayés.


Un des loulous masqués se réfugie derrière une voiture bleue.


Super Monique échafaude un plan.


Si le loulou allait plus souvent au cinéma, il saurait pourtant que les voitures bleues n'ont qu'une faible espérance de vie aux Philippines.


Super Monique met son plan à exécution.


Tant pis pour toi, loulou !


…car vous ne le savez peut-être pas encore, mais entre son rôle de flic dans « Silk 2 » et sa figuration en tant que danseuse dans « Flashdance », Monique a tenu le premier rôle dans « Emmanuelle 5 »… ce qui veut dire que nous verrons dans ce film une exhibition décomplexée de protubérances mammaires qui ne servent aucunement à faire avancer l’histoire du film ou à aider à la compréhension de la psychologie des personnage. Dans le jargon, on appelle ça un « plan nichon ».


Une affiche égyptienne, qui s'empresse de rhabiller Monique !


Oui, mais n’en déplaise à mon camarade Nikita, nous n’allons pas montrer tout de suite ces fameux plans nichons. Sachez seulement que Monique Gabrielle y met du cœur à l’ouvrage (certains diront qu’elle n’a pas su lire la police de 8 dans son contrat) et nous gratifie d’une nudité faciale totale sous une douche.


Vous n'avez pas remarqué que le sens du minuteur a changé ?


Ainsi quand je parlais de scénario mince, j’étais dans le vrai. Un directeur de musée véreux expose des parchemins provenant du Japon antique avant de provoquer un faux vol afin de toucher l’assurance et de revendre les manuscrits au marché noir. Le coéquipier de Silk, alerté par un Japonais portant une perruque de chauve, enquête (Labroche doute, pensant que ce type est vraiment chauve, mais personne n'est vraiment catégorique sur ce sujet). Hélas pour lui, il meurt assassiné par un coup de couteau (pourtant porté à 15 bons cm de son flanc) par les sbires du directeur du musée véreux. Silk décide alors de se venger, aidé par l’assistant du faux chauve japonais, et en profite donc au milieu du film pour se foutre à poil, comme ça, pour le fun…


- Patron, Silk veut se venger…
- Quelle malchance ! Vite, allons la mater sous sa douche.


Comme c’est le cas de beaucoup de nanars, Silk découvrira le pot aux roses par des pirouettes scénaristiques dignes des meilleurs coups de chance possible alternées par des scènes où elle enlève ses vêtements avant de faire rétablir l’ordre dans une scène finale où tout le monde meurt dans une explosion. Tout ceci baignant dans une love story, autant invraisemblable que prévisible.




La plastique de Monique


Cirio H.Santiago semble avoir plein d’idées pour mettre la nudité de son actrice en avant. Il en reste qu’avoir des prétextes scénaristiques crédibles pour le faire c’est mieux. Mais la vraisemblance, Cirio H. Santiago n’en a cure. Le plus bel exemple reste sans doute celui-ci en images ci-dessous :


Sans commentaires.


Mais oui bon sang ! C’est L’IDEE du film ! Le combat AVEC plan nichon. Merci au rôdeur (le figurant, pas le chroniqueur de Nanarland) d’avoir eu la bonne idée de venir fouiller un appart alors que Monique prenait sa douche.


Plus que 30 secondes avant la fin de cette chronique.


Autant dire que c’est plutôt dense pour un film de ce calibre, Monique Gabrielle en Inspecteur Harry s’efforçant tant bien que mal de jouer correctement avec un scénario et un réalisateur qui fourmillaient d’idées merdiques mais nanardes avec le recul. Car Monique Gabrielle, elle est sympa, elle fait des efforts pour s’en sortir pour son « vrai » premier rôle. Mais avec tout le respect du monde on doit le dire : cette femme joue comme un manche de piolet.


Allô, Navarro j'écoute ?


Je vous rassure, Cirio H. Santiago (crédité "Cirio M. Santiago" sur la jaquette) est totalement responsable. Par exemple, qui aurait eu l’idée lumineuse de filmer la seule scène de sexe en foutant sur l’objectif un cul de bouteille ? Cirio, bien sûr. Sacré Cirio, non seulement ta scène de la confidence sur oreiller est minable, mais ta scène de cul est irregardable à part pour ceux qui ont une cataracte.


Je vous jure que la qualité pourrie de l'image n’a rien à voir avec mon incapacité à faire des caps dignes de ce nom.


Vous ne saisissez toujours pas la différence entre un bon et un mauvais cocktail d’action/poursuite/sexe/intrigue ? Jetez un rapide coup d’œil au jeu des acteurs… rapide, parce que cette chronique va s’auto-détruire dans peu de temps.


Petit florilège d’expressions faciales facilement identifiables :




La reddition penaude.


La satisfaction malsaine du bad guy de service.


Et puis de toutes manières, si vous aimez les films où les femmes-flic utilisent des fusils à pompe pour tirer sur des voleurs (avec une précision étonnante sur plusieurs mètres), vous aimerez sans doute « Silk 2 » au premier degré. Vous n’êtes pas obligé d’adhérer à ma thèse je vous rassure.

Vite ! Dépêchez-vous ! (ou coupez le fil bleu !)


Nanar Policier de bonne facture Silk 2 est à la fois très drôle mais aussi un peu gênant en pensant à la pauvre Monique Gabrielle pataugeant dans un maelström de situations crétines. Malgré ses efforts louables (et je suis sincère en disant ça) pour s’en sortir correctement, elle ne fait que se vautrer dans un film qui semble ne rien devoir lui apporter d’autre que la singulière considération d’une communauté : la nôtre. Et c'est déjà pas si mal.

  L’inspecteur Harry est mort, vive L’inspecteur Silk !


C’est fini… explosion de building imminente.


Boum ! Z'êtes tous morts ! Nan je déconne, c’est juste une maquette.


EPILOGUE : Apprenez à reconnaître les 2nd couteaux rouillés et les 3èmes canifs émoussés du cinoche philippin :




Regard glacé, visage taillé à la serpe : David Light, éternel méchant et individu plutôt douteux dans la vraie vie (à en croire l’interview de Nick Nicholson).


Retrouver Eric Hahn en figurant dans les prod's philippines, c'est un peu comme chercher Charlie dans "Où est Charlie ?"...


Henry Strzalkowski, ici en version sans moustache.


Jim Moss et sa moustache de sbire réglementaire.


Bien fait pour toi vaurien, seul l’honnête téléspectateur a le droit de mater Monique sous la douche !

 

* Pour le nom, on se cherche un peu.

- Wallflowers -

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Cote de rareté - 5/ Pièce de Collection

Barème de notation

Ce pur produit d’exploitation philippin, qui s’inscrit dignement dans la lignée de des « Attaque à Mains Nues » et « Silk » 1er du nom du même Cirio H. Santiago, a été édité en VHS chez "Gaumont Columbia Tristar", excusez du peu ! Pour un hypothétique DVD officiel quelque soit la nationalité, on attend toujours.

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