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She

(1ère publication de cette chronique : 2003)
She

Titre original : She

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Avi Nesher

Année : 1985

Nationalité : Italie / Etats-Unis / Israël

Durée : 1h25

Genre : Glaive et Sandahl

Acteurs principaux :Gordon Mitchell, Harrison Muller, Sandahl Bergman, Quin Kessler, David Goss

Hern
NOTE
3/ 5

La jaquette et la présence de Sandahl Bergman laissaient augurer glaives, guignols aux gros biceps en peau de bête, un peu de sang écarlate et pas mal de coups de pompe dans le fondement...


Je rappelle à ceux qui ont hiberné durant leur adolescence que la dame dont j'ai évoqué le nom précédemment n'est autre que Madame Conan, ceci explique sans doute un peu plus mes attentes (en plus de l'énorme épée qui trône sur la jaquette). Je me rappelle encore avec émotion des fantastiques scènes de vols rocambolesques alors qu'Arnold se promenait en slip léopard et Sandahl, non pas en sandalettes les mauvaises langues mais en jeans collants (hé oui). Diable ! les années 80 n'ont pas fini de nous faire rêver.


Sandahl et le héros, David Goss (qui ne tourna que 3 films : ce « She », « Armed Response » avec David Carradine et Lee Van Cleef et « Hollywood Cop » d'Amir Shervan avec Cameron Mitchell et Jim Mitchum, avant de jeter l'éponge et de fonder un groupe de musiciens en costumes historiques reprenant des chansons de la Guerre de Sécession !)


Comme souvent lorsque le monde s'écroule, le scénario tiens sur un timbre poste : le héros ou en tout cas ce qui tient lieu de héros a une soeur, un vilain pas beau lui pique pour des raisons qui nous sont entièrement étrangères mais qui doivent sans doute avoir des bases dans l'esclavage sexuel propre aux époques post-apocalyptiques (il semblerait que lorsque la civilisation baisse les bras et balourde des bombes atomiques à tout va, on assiste à un retour en force de l'esthétique peau de bête sado-maso, en plus des gros camions qui roulent la citerne remplie de sable dans le désert).




Des Amazones ! Du bondage ! Un grand film !


Toujours est-il que le héros et son faire-valoir rigolo vont tout mettre en oeuvre pour remettre la main dessus, et poursuivre ce qui ressemblait fort à une errance sans but. On a les loisirs qu'on a, les bowlings semblent fermer leurs portes avec la civilisation (au profit d'un retour à la mode des jeux du cirque des Romains comme on le verra par la suite).


Le comparse est campé par Harrison Muller Jr, un multirécidiviste du post-apocalyptique (« 2020 Texas Gladiators », « Final Executor » etc.)


Chemin faisant, on rencontre la vraie héroïne du film, She et sa bande d'Amazones. Par des astuces scénaristiques inédites telles que l'amour improbable des principaux protagonistes, une orgie antiquo-rock'n'rollo-vampiresque (!), un savant fou de la cours du Roi Soleil et son sbire en tutu rose (!!), une incarnation de Popeye le marin qui bourgeonne (!!!) et j'en passe, notre valeureux guerrier retrouve sa soeur et s'en va. Point final.




Le gardien du pont. A chaque fois qu'on lui coupe un membre, les deux parties repoussent.


Les plus futés d'entre-vous – ou bien ceux qui ne lisent pas en diagonale – auront sans doute relevé quelques passages un peu obscurs dans mon résumé fort succinct de l'intrigue. Que les choses soient bien claires : on ne regarde pas un film d'héroic-fantasy post-apocalyptique du milieu des années 80 pour être tenu en haleine par des rebondissement psychologiques et une intrigue éminemment originale : on attend des balaises avec des épées de plus de douze kilos, des femmes peu vêtues car vêtues de métal et le métal c'est lourd, des têtes qui roulent dans la poussière, un monstre en carton-pâte ou deux ne feraient pas de mal non plus (y'en a un peu plus je vous le mets aussi, ça vous fera environ une livre, vous le donnerez au chat...).


Sandahl se donne à fond dans ce rôle, c'est même la seule qui fait semblant d'y croire.


Un vampire.


De là à se retrouver avec un numéro de music-hall par un vrai faux marin, voir déambuler le sosie de Demis Roussos en tutu rose (oui oui vous aviez bien lu la première fois, un tutu rose, le truc collant avec des volants en dentelle...) dans une forêt envahie par une fumée jaunâtre et une bande de nazillons vraisemblablement soit très fans de Mad Max II soit ayant un tailleur extraordinairement facétieux (mes camarades de Nanarland suggèrent un manque de moyens niveau costumes compensé par une imagination hors norme, j'ajouterais aussi un peu de j'm'en-foutisme). J'en ai perdu mon latin et il est heureux que le scénario dans les grandes lignes ne soit pas complexe parce de toute façon après dix minutes on a bien du mal à comprendre ce qui peut bien se passer à l'écran


Gordon Mitchell, chef des méchants Nyourks, qui semble se demander ce qu'il fait là.


Faut avouer qu'avec les troupes qu'il a...


Une fois cette étape passée, ce film est extrêmement plaisant à regarder tant on se demande constamment ce qui va bien pouvoir se passer dans la minute suivante. Une fin qui ne jurerait pas dans un épisode de l'Agence tout Risques (ne manque que le cigare et la réplique tueuse relative aux plans qui se déroulent sans accrocs) achèvera de rendre la vision de ce chef-d'oeuvre du non-sens un impondérable du nanar. Et si vous avez des amis qui boivent un peu trop ou qui fument des cigarettes qui font courir nu dans la rue en parlant aux pigeons, je conseille une séance collective : ils auront toutes les raisons de s’interroger sur leur état psychique chaque fois que le scénario dérape, c'est à dire toutes les trois minutes environ.




Les mutants lépreux. Oui, je sais, on a du mal à y croire.




Le savant fou local. La question se pose assez vite : ce film a t-il été fait sérieusement ou pas ?

Addendum :

A l'origine, SHE (titre original She: A History of Adventure ou Elle en Français)est un roman sorti en 1887 par l'écrivain britannique Henry Rider Haggard, que l'on connaît aussi pour être l'auteur des aventures d'Allan Quatermain. Cette adaptation de 1983 n'est d'ailleurs qu'une parmi la bonne dizaine d'autres qui sont sorties entre 1899 et 2001. Dans le lot notons les films suivants :

La version de 1925 avec Betty Blythe.

La version de 1935 avec Helen Gahagan.

La version de 1965 avec Ursula Andress

La version de 2001 avec Ophélie Winter

- Hern -
Moyenne : 3.20 / 5
Hern
NOTE
3/ 5
Labroche
NOTE
2/ 5
Mayonne
NOTE
2.5/ 5
John Nada
NOTE
3.5/ 5
Rico
NOTE
4/ 5
Nikita
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
4.25/ 5
Barracuda
NOTE
3/ 5
Jack Tillman
NOTE
4/ 5
Wallflowers
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

 

En 2019, un blu-ray américain est sorti assez confidentiellement chez "KL Studio Classic" un éditeur de bonne réputation spécialisé dans les rééditions de  films de patrimoine, avec en bonus une interview d'Avi Nesher. A première vue c'est du toutes zones même si on ne trouve que la version anglaise.

L'ancien petit DVD anglais zone 0 tout simple qui existe chez "Pegasus" se trouve aussi encore trouver en ligne facilement.

Sinon pour bénéficier d'une version française, il faut retrouver la VHS d'époque de chez "Sunset Vidéo".


Toute l'équipe de She vous remercie d'être passé les voir...

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