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Les Roues de Feu


Les Roues de Feu

Titre original :Wheels of Fire

Titre(s) alternatif(s) :Les Guerriers du futur

Réalisateur(s) :Cirio H. Santiago

Année : 1985

Nationalité : Philippines

Durée : 1h26

Genre : Roues laides dans la farine

Acteurs principaux :Don Gordon Bell, Gary Watkins, Laura Banks, Joe Mari Avellana

Nikita
NOTE
2.25/ 5

Salut les aminches ! Vous la connaissez, celle du monde après la guerre nucléaire, où les barbares font la loi, mais heureusement un héros solitaire va venir nous sauver ? Oui !?! Bon, j’men fous, je vous la raconterai quand même… Bon, alors, c’est le monde, après la bombe atomique. L’humanité vit au milieu d’un vaste champ de ruines et de carrières abandonnées, parcourant les étendues dévastées à bord de véhicules aussi peinturlurés que tunés.


Un semblant de gouvernement, fatalement technocratique et incompétent, tente vaille que vaille de maintenir un semblant d’ordre grâce à ses soldats déguisés en footballeurs américains, mais les communautés pacifiques vivent sous la menace de barbares dépenaillés, crasseux et violeurs. Et en plus, ça se passe aux Philippines, dans les mêmes paysages que : « Apocalypse Warriors / Equalizer 2000 » , « Apocalypse Warriors / Raiders of the Sun », « Dune Warriors » et, pour certaines scènes, « Les Nouveaux Conquérants ». C’est dire si ça ne rigole pas.



Tracer (Gary Watkins, une sorte de fusion entre Mel Gibson et Tom Berenger), un des plus costauds parmi les durs de durs qui zonent dans les ruines fumantes de la civilisation, tombe par hasard sur sa sœur Arlie, accompagnée de son nouveau petit ami.


S’ensuivent des bastons et des poursuites absolument pas justifiées par le scénario, qui amènent Tracer à tâcher de tirer sa sœur du pétrin : à peine notre héros et ses compagnons ont-ils échappé à leurs poursuivants qu’ils tombent sur la bande de Scourge, le plus méchant des seigneurs de la guerre.



Cette crevure de Scourge.

Le copain d’Arlie montre son cul aux poursuivants : il n’aurait pas dû faire ça…

Ayant semé leurs poursuivants, les deux djeunz s’arrêtent dans une carrière pour faire crac-crac alors que les barbares sont à deux kilomètres. On parie qu’ils vont se faire serrer ?

Gagné !

Le premier plan intéressant d’une longue série.

Je vous avais bien dit qu'il allait le regretter !

Arlie est capturée et emmenée dans le camp de Scourge pour y être copieusement violée (son fiancé, qui a pourtant tenté de s’en tirer en la livrant aux affreux, étant lui-même prestement sodomisé avant d’être laissé pour mort : c’est la « Les Nouveaux Barbares »’s touch). Tracer décide de tout mettre en œuvre pour libérer sa sœur ou, à défaut, faire la peau de l’infâme Scourge. Stinger, une mercenaire coiffée comme une figurante de « Mad Max au-delà du dôme du tonnerre » et Spike, une jeune télépathe, le rejoignent à tour de rôle dans sa quête : le bien triomphera-t-il du mal ? Tracer arrêtera-t-il de jouer les durs pour laisser parler le romantique qui est en lui et culbuter Stinger ? Les sbires de Scourge se lasseront-ils un jour de violer Arlie ? Cirio H. Santiago va-t-il trouver une idée originale au lieu de copier sur son voisin comme un sale ?


Tracer, faut pas lui baver sur les rouleaux.


Quand il est fâché, il trucide les sbires par paquets de douze.

We don’t need another heroin…

Don Gordon en chef des sbires de Scourge.

Ce qui est formidable avec les films post-apocalyptiques réalisés par Cirio H. Santiago pour le compte de Roger Corman, c’est qu’on aurait pu les écrire. Abbas Kiarostami est porté aux nues par une certaine critique pour ses films-gigognes dont chacun porte des éléments du précédent et du suivant. Ceux de Cirio sont encore plus forts : non seulement chaque film Santiaguesque comprend des éléments du précédent, mais il les incorpore aux idées des autres. Rien ne se perd, c’est merveilleux. Ainsi, « Les Roues de Feu », l’un de ses premiers post-apocalyptiques, a-t-il « prêté » certains plans à d’autres films postérieurs, notamment « Dune Warriors », sans parler des lieux de tournage ni des costumes.


Des plans recyclés tels quels dans « Apocalypse Warriors / Raiders of the Sun ».

Une carrière vue dans tous les post-nuke philippins. La fusée, c’est la navette bricolée par les survivants utopistes pour aller chercher un havre de paix dans l’espace…

« Les Roues de Feu » est donc l’un des premiers sous-« Mad Max 2 » de notre ami Cirio. Pourtant, et, c’est vraiment merveilleux de le constater scène après scène, il n’y a rigoureusement aucune idée qui n’ait déjà été vue ailleurs, que ce soit au cinéma ou en BD. D’épais grumeaux de clichés surnagent mollement au milieu d’une grosse tambouille fumante charriant tous les remugles vus et revus dans les séries B du monde entier, au point que le film ressemble parfois à un pari qu’aurait fait Cirio H. Santiago : chiche que je peux faire un film entier sans une seule idée à moi ? (Il a plus tard fait encore plus fort en mélangeant tous les genres du cinéma bis dans « Les Nouveaux Conquérants », mais ceci est une autre histoire).





Des mutants souterrains sortis de « La Machine à remonter le temps ».

Un gladiateur d’une folle gaîté.

Deux marques permettent cependant à ce film d’émerger du lot des post-nuke du Tiers-Monde : tout d’abord, et de manière plutôt anecdotique, la présence d’un nain. Il s’agit là d’une sorte de signature de Cirio H. Santiago, qui avait probablement des parts dans un cirque et se démerde pour mettre un ou plusieurs nains dans ses films, même et surtout quand rien ne vient en indiquer la nécessité. Ensuite, de manière plus sérieuse : le cul. Car pour être réalisateur nanar, on n’en est pas moins homme, et Cirio nous le prouve en étalant une magnifique collection de plans nichons : des ronds, des épais, des en poire, des loches, des nibards, des nénés, quoi !


Passe-partout ne chante plus, il flingue !

Il faut dire que pour interpréter Arlie, Cirio a choisi Lynda Wiesmeier, une actrice qui pour être totalement inconnue n’en a pas moins de gros seins et a fait ses classes dans « Malibu Express » d’Andy Sidaris. Cette précédente expérience – et un titre de playmate du mois en 1982 – l’ayant sans doute rodée dans l’art d’exhiber ses charmes, notre ami Cirio saisit le moindre prétexte pour la faire déborder de son soutien-gorge, principalement dans les multiples scènes où elle se fait violer.


Car Arlie va passer l’essentiel du film à se faire houspiller dans tous les sens par Scourge et sa bande de gros lourds mal lavés : on n’est pas chez ce pudibond de Godfrey Ho, qui ne montrait qu’un viol dans « Golden Ninja Warrior ». Ici, vous n’aurez pas un viol, mais trois, quatre, cinq, avec en prime une scène où Arlie se trouve attachée en topless sur le capot de la voiture de Scourge ! « Les Roues de Feu », un film qui traite les femmes à leur juste valeur !

Plus rythmé qu’ « Apocalypse Warriors / Equalizer 2000 », « Wheels of Fire » a pour principale qualité une action assez soutenue, que sa linéarité extrême ne rend cependant pas soporifique. Gary Watkins est de surcroît un héros plutôt moins mauvais que la moyenne de ce que l’on a l’habitude de voir dans les bisseries du bout du monde. Mais ces qualités, si elles garantissent un spectacle acceptable pour ceux qui se contentent du basique, ne doivent pas nous faire négliger les autres atouts du film : scénario rachitique, manichéisme crétinoïde, scènes de cul bassement racoleuses toutes droit sorties d’un vieil exemplaire de « Salut les Bidasses ! », pillage d’idées, dialogues ringards.


Le film est certes mieux réalisé et globalement moins mauvais que d’autres, mais il n’en reste pas moins assez bas sur l’échelle de la série B d’exploitation des années 1980. Il faut cependant noter que ce film eut apparemment l’insigne honneur de sortir en salles en France : heureux temps où notre beau pays pouvait bénéficier d’une œuvre variée et de qualité sur grand écran ! Sans constituer un indispensable du nanar, « Les Roues de Feu » est une introduction assez sympathique au monde de la série Z philippine. A voir si vous en avez l’occasion !


Le mannequin Henry Strzalkowski en tenue post-nuke, prêt pour le défilé des « Roues de Feu » collection automne/hiver nucléaire (photo publiée avec l'aimable autorisation de l'acteur).

- Nikita -

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Cote de rareté - 5/ Pièce de Collection

Barème de notation
Sorti dans les salles françaises (c'est l'un des rares post-nuke de Cirio H. Santiago a avoir connu cet honneur) sous le titre des « Guerriers du Futur », le film a ensuite bénéficié de trois éditions VHS sous le même visuel (chez "Delta Vidéo", "Canal Vidéo" et "Eagle Vidéo"), deux utilisant le titre de la présente chronique, et une le titre anglais de « Wheels of Fire ». On le trouve donc en chinant avec ardeur et un peu de chance. Pas de DVD français pour le moment.