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Robot Jox


Robot Jox

Titre original : Robot Jox

Titre(s) alternatif(s) :Les Gladiateurs de l'apocalypse, Robojox

Réalisateur(s) :Stuart Gordon

Producteur(s) :Charles Band

Année : 1990

Nationalité : Etats-Unis/Italie

Durée : 1h21

Genre : Fulguropouët

Acteurs principaux :Hal Yamanouchi, Paul Koslo, Jeffrey Combs, Gary Graham, Anne-Marie Johnson

Nikita
NOTE
2/ 5



 
Centre Mondial du Cinéma
Département des Ressources Humaines
Cher Monsieur Stuart Gordon,

C’est avec intérêt que nous avons étudié votre film, « Robot Jox », superproduction financée par Monsieur Charles Band. Ce film étant l’un des plus ambitieux de votre filmographie, il était de notre devoir d’en effectuer le visionnage dans le cadre de votre candidature à un poste de Réalisateur de Premier Plan.



Nanti d’un budget de 10 millions de dollars, tourné en Italie, « Robot Jox » était l’une des figures de proue du studio Empire de Charles Band et devait contribuer à hisser la carrière de son producteur, ainsi que la vôtre, à des niveaux plus prestigieux.



Le héros (les 2 photos).


Un étonnant sosie de John Goodman.



Nous nous voyons hélas dans l’obligation de prendre en compte un certain nombre de facteurs allant à l’encontre des ambitions affichées de votre œuvre. Nous convenons de l’ambition initiale du scénario, qui mêle parabole politique et science-fiction : dans un futur où les guerres n’existent plus, les conflits entre les grands trusts qui se partagent le monde se règlent par des combats singuliers entre robots géants.


Le méchant.



Votre film est centré sur l’opposition entre Achilles, héros du film, et son adversaire Alexander. Traumatisé par la chute de son robot sur un gradin de spectateurs, Achilles ne veut plus combattre et est remplacé par une combattante issue d’une nouvelle génération génétiquement modifiée. A ce conflit psychologique s’ajoute une histoire de trahison et d’espionnage industriel, un traître s’étant infiltré dans l’équipe d’Achilles.





Nous devons malheureusement signaler que l’étroitesse du budget qui vous a été confié par Monsieur Charles Band ne vous a pas permis de restituer l’idée de départ avec toute l’ampleur artistique voulue. Si l’aspect général des robots est plutôt réussi, leur animation laisse grandement à désirer pour un film réalisé au début des années 1990. Les transparences sont grossièrement visibles et rappellent par moments un film des années 1960. De surcroît, le point de départ manque de crédibilité : pensez-vous réellement que, dans le cadre d’un combat de robots géants, les gradins du public seraient disposés si près des combattants ?





Si la critique du capitalisme déshumanisé manipulant les valeureux combattants et un début de réflexion sur la folie guerrière permettent de donner à votre histoire une certaine ampleur, il est de notre devoir de souligner que cela ne suffit pas à rattraper les faiblesses de l’ensemble, plombé par un scénario un peu trop « léger » et un manque d’ampleur budgétaire qui en limite grandement la crédibilité artistique. De nombreux costumes et décors semblent avoir été recyclés du tournage de « Cosmos 1999 » ou d’une quelconque série télévisée de science-fiction et l’environnement général de S-F n’y gagne pas en réalisme.



De surcroît, nous ne saurions trop vous conseiller de faire attention à votre utilisation des comédiens ressortissant de minorités ethniques : faire interpréter tous les mutants par des Noirs ou des Métis pourrait être mal interprété par des esprits « politiquement corrects » mal intentionnés.



Un peu de placement produit dans le futur : on a vu bien pire depuis, dans « Minority Report » notamment.



Certaines négligences de votre part nous amènent en outre à nous interroger sur votre degré de concentration durant le tournage et surtout le montage du film : remplacer une actrice noire, lors d’une scène de combat, par un cascadeur blanc plus grand qu’elle de 30 centimètres et ne lui ressemblant pas, même de très loin, le tout sans faire le moindre effort pour cacher la substitution, relève au mieux de l’inconstance, au pire du désir de bâcler.




Nous sommes de plus assez surpris par un ton étrangement monocorde dans la conduite du récit, alors que nous eussions attendu, de la part du réalisateur de « Re-Animator », un peu plus de nervosité dans la narration. Tout est ici empreint d’une mollesse qui contribue à décrédibiliser d’autant votre récit.


Jeffrey Combs (à gauche), habitué des productions Charles Band, fait une apparition clin d’œil dans un rôle de parieur.


Dans le futur, ce sont les bagnards qui commandent !


A noter la présence de deux gueules du bis italien : Hal Yamanouchi (« Le Gladiateur du Futur », « 2020 Texas Gladiators », « Sinbad »...) et Alex Vitale (le méchant de « Strike Commando »).



Nous avons été de surcroît informés que Monsieur Charles Band aurait l’intention de réutiliser vos robots pour trois ou quatre films sans aucun lien avec « Robot Jox », cette volonté de rentabiliser à tout prix pouvant être interprétée comme un manque de confiance envers le produit fini.



Tous ces facteurs, étudiés de manière impartiale par notre commission, orientent dangereusement votre œuvre vers le statut dit de « nanar » et nous amènent à ne pas répondre favorablement à votre candidature à un poste de Réalisateur de Premier Plan et ce, malgré l’intérêt de votre dossier. Nous vous conseillons de roder votre méthode de travail avec davantage de séries B : votre prochain tournage avec Christophe Lambert sur le projet « Fortress » devrait vous fournir l’entraînement nécessaire.

En vous priant d’agréer, Monsieur Stuart Gordon, l’expression de nos sentiments distingués.

Addendum :

Il convient de mettre en perspective le film par rapport à la campagne de publicité tapageuse qui accompagna son tournage. On nous annonçait du jamais vu, qui ne se concrétisa guère à l'écran, la fin du tournage et la post-production ayant été victimes de la faillite des studios Empire. Charles Band, homme peu disposé à gaspiller, réemploya les maquettes de robots dans plusieurs autres productions, notamment « Synthoid 2030 » (« Crash and Burn »), qui compta parmi les premières productions de son nouveau studio Full Moon. Signalons aussi l'existence d'un « Robo Warriors », réalisé par le philippin Cirio H. Santiago sur un scénario de Stuart Gordon, et reprenant peu ou prou les mêmes robots.

 

- Nikita -
Moyenne : 2.38 / 5
Nikita
NOTE
2/ 5
MrKlaus
NOTE
2.5/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
Drexl
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Un DVD est disponible en zone 1 chez "MGM" (voir jaquette en tête de chronique). Pas l'ombre d'un bonus mais des sous-titres français, c'est déjà ça. En 2015, "Shoot! Factory" nous a offert un blu-ray avec pas mal d'interviews d'époque et de documents d'époque. Hélas l'édition est en zone A et épuisée en plus ! Résultat on l'a vu traîner à plus de 100 euros sur des sites de vente d'occasion !

 


Toujours pas de DVD français pour ce film qui a connu chez nous trois éditions VHS : deux sous son titre original chez "Vidéodis" en Belgique et chez "Cinéma Plus" au Canada, une autre sous le titre « Les Gladiateurs de l’apocalypse » en France chez "Fox".