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Redneck Zombies

(1ère publication de cette chronique : 2002)
Redneck Zombies

Titre original : Redneck Zombies

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Pericles Lewnes

Année : 1987

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Gore champêtre

Acteurs principaux :Lisa M. DeHaven, Tyrone Taylor, Anthony Burlington-Smith

John Nada
NOTE
2/ 5

Quelque part, dans un coin perdu de l’Amérique profonde, une famille de bouseux bien graves a la bonne idée de se servir d’un fût de déchets radioactifs comme alambic pour fabriquer la gnôle locale qui, sitôt concoctée, va être distribuée à tous les ploucs du coin. Du coup, ces derniers se transforment en zombies tout dégueux friands de barbaque humaine... ce qui tombe plutôt bien puisqu’un groupe de joyeux campeurs a justement choisi ce bled paumé et pourri pour faire une pause ! Après que quelques-uns des randonneurs se soient fait boulotter, le petit groupe (de plus en plus petit) commence à se demander ce qu’il se passe puis, tout doucement, s’organise. Pendant ce temps-là, de plus en plus de barjos des campagnes se bourrent la gueule avec le breuvage contaminé et vont grossir les rangs bigarrés des zombies...


Promenons-nous dans les bois..


...pendant que l'zombie n'y est pas...


...si le zombie y était... il nous man-ge-rait !

Même si Redneck Zombies, produit à l’origine par Full Moon Pictures, n’a été que tardivement distribué par Troma, c’est un film qui se révèle dans l’esprit en parfait accord avec la firme à l’origine des Toxic Avenger : un maximum de gags débiles, du mauvais goût lourdissime et du bon gros gore qui tache, le tout bénéficiant bien entendu d’un budget minime. Le fait d’avoir entièrement été tourné en vidéo confère à ce petit nanar un côté très cheap, qui s’avère malheureusement souvent préjudiciable. Loin d’y gagner en réalisme, les effets sanglants, pourtant pas trop mal exécutés, manquent cruellement d’impact et demeurent beaucoup trop superficiels en l’absence d’un éclairage judicieux et, surtout, du grain irremplaçable de la pellicule. Même si, d’un autre côté, l’usage de la vidéo permet de temps en temps quelques effets réussis, notamment lorsqu’il s’agit d’illustrer les légers changements de perception que rencontrent les bouseux après avoir ingurgité l’alcool radioactif, le spectateur se voyant gratifié de quelques scènes en caméra subjective psychédéliques à souhait où le terme « effet spécial » reprend tout son sens.


Buvez, soyez éliminé...

Tout au long de leur film, les auteurs nous balancent quelques bon gros clichés (jeunes campeurs niaiseux volontiers portés sur le sexe doublés d’impénitents consommateurs de drogue, militaires qui déclenchent toute la catastrophe et qui ne se rattrapent pas vraiment par la suite) ainsi que de nombreux clins d’œil, tantôt en hommage direct à Massacre à la Tronçonneuse (scène de l’auto-stoppeur, séquence du repas chez le boucher), tantôt en références un poil plus subtiles à Délivrance ou aux grands classiques de films de morts-vivants, la trilogie de George Romero en tête.


"Subtil", je ne vois pas d'autre mot pour qualifier ce film.

L’ensemble est régulièrement ponctué de dialogues foireux comme je les aime [Le p’tit malin du groupe (il porte des lunettes) : « Ce baril contenait des produits chimiques qui se sont mélangés à l’alcool... A mon avis, ça a dû les transformer en horribles maniaques ! »] et respecte convenablement le quotas de scènes rigolotes, comme lorsqu’un des jeunes campeurs, qui poursuit des études vétérinaires, se retrouve obligé par ses potes de pratiquer une autopsie sur un plouc zombie, le hic pour l’étudiant étant que, quelques heures auparavant, il a pris un acide, parce qu’ « il faisait beau » et qu’il souhaitait s’extasier sur les merveilles de la nature. Du coup, en pleine montée psychotropique, l’apprenti médecin légiste commence à triper sérieusement sur l’intérieur du zombie qu’il dissèque, les couleurs, ce qu’il y trouve, tout ça et, hilare, abreuve ses compagnons de commentaires moyennement pertinents. Cependant, quand il en extirpe les restes de sa copine, il gerbe copieusement dans le ventre du cadavre. Cette autopsie s’avérera salutaire puisqu’elle permettra au groupe de découvrir qu’on peut venir à bout des ploucs zombies avec... du déodorant ! (ils craignent aussi les coups de pied dans l’entrejambe !!).

Et on applaudit bien fort !


Quels bulleurs ces zombies...

Dans ce nanar d’un amateurisme vibrant, on trouve également un psychopathe qui, même zombifié, continue de prendre en photo ses victimes, un adôôôrable bébé zombie dont la maman, aimante et attentionnée, a mis de la gnôle dans le biberon, ainsi qu’un message anti-tabac aussi marquant qu'inattendu diffusé par un marchand de tabac ambulant atteint d’un virulent cancer de la bouche. Le visage dissimulé sous un sac tel Elephant Man celui-ci hante mélancoliquement la cambrousse, attendu ça et là par des jeunes bouseux qui trépignent d’impatience, quelques piécettes d’argent de poche dans la pogne, comme des gosses qui guettent le marchand de glace. Une séquence plutôt bien sentie pour un film de cet acabit.


Faut que le ministère de la santé engage ce type !


Prise de tête

Selon ce que vous en attendez et les conditions dans lesquelles vous pourrez être amenés à la regarder, cette gaudriole zombiesque pourra aussi bien vous enthousiasmer par ses délires de potaches que (et il semble que ce soit un peu plus souvent le cas) vous assommer par son ineptie et sa franche nullité. Disons qu’il faut pouvoir supporter ce genre de film : un samedi soir, avec un bon pote au rire communicatif et quelque substance non remboursable par la sécu, l’amateur devrait pouvoir y trouver son compte...


Vraiment trop affreux

L'icono de cette chronique provient pour l'essentiel des sites www.tatotime.com (depuis disparu) et www.badmovies.org.

- John Nada -
Moyenne : 1.00 / 5
John Nada
NOTE
2/ 5
MrKlaus
NOTE
0/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Le DVD américain de chez "Troma" (non zoné) est une petite merveille d'interactivité débile comme Lloyd Kaufman aime à nous gratifier : on a donc une avalanche de bonus drôlement idiots comme l'interview zombie du réalisateur, la visite de Ron Jeremy à poil dans les studios, un test d'intelligence etc.

En France, c'est la petite maison "Uncut Movies", grande promotrice de la cause du gore, qui a pris en charge le film avec une VHS assez soignée mais désormais épuisée. Hélas, la faiblesse du marché francophone et le fragile équilibre des finances de ce petit éditeur passionné font qu'aucune réédition DVD française du film n'est prévue pour l'instant.