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Reactor

(1ère publication de cette chronique : 2006)
Reactor

Titre original :Deadly Reactor

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :David Heavener

Année : 1989

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h25

Genre : Y v'nait d'un vide-grenier

Acteurs principaux :Stuart Whitman, David Heavener, Darwyn Swalve, Norman Bernard, Alyson Davis...

Kobal
NOTE
1.75/ 5


Reactor est un film scénarisé et réalisé par David Heavener, avec dans le rôle principal David Heavener et dont l'auteur des chansons est David Heavener. Ce qui avait de quoi effrayer quand on connaît l'attrait maladif du monsieur pour les navets (remember « Ninja Instinct » et consorts).
Mais ô surprise, David a finalement réussi à faire un film qui s'approche du nanar par bien des aspects.


Peu de temps avant le drame.


Oubliez le résumé de la jaquette, il est faux. En fait, l'Apocalypse a encore une fois sévi, et il ne reste désormais plus de par le monde que les méchants et les gentils (texto). Ce qui nous donne une bande de bikers complètement dégénérés qui harcèlent des Amishs hyporéactifs. Et par la même occasion, qui violent et tuent la famille de notre bon héros, Cody. Ce dernier n'a alors plus d'autre choix scénaristique que d'abandonner son pastorat pour devenir un improbable et mystérieux cowboy justicier, tendance l'homme sans nom (mais qui le donne quand même quand on lui demande, poli le gars), qui se la pète grave mais qui en contrepartie n'est pas crédible pour un sou. Bref, David Heavener a vu du Leone, et il va prouver au monde ébahi que lui aussi, il peut jouer du Clint Eastwood post-apo ; Reactor, ça sera son « Steel, le Justicier d'Acier » à lui.


C'est la foire aux nichons chez les méchants.


Qu'y a-t-il donc de bon dans cette œuvre ? Et bien les méchants sont une petite merveille dès le début du film : ils passent leur temps à éclater de rire de la manière la plus sardoniquement grasse qui soit ou bien à ricaner bêtement sans raison ; et pas de soirée Tupperware avec eux, non, plutôt une fiesta autour d'un feu de camp avec étalage de nibards arrosés de whisky, dans une chaude ambiance de mouahahas graveleux. Menés de main de fer par Hog, un gros lard de 2m06, digne père adoptif de la bande et roi du viol à base de bisous dans le cou, ces bikers méritent largement le titre envié de rois des débilos. A l'opposé de cette euphorie exacerbée, les Amishs sont d'une niaiserie absolue, passant ainsi leur temps à danser en cercle autour d'une chanteuse à guitare comme si les glorieux lendemains radieux étaient enfin arrivés (on n'a pas dû les informer de l'Apocalypse et des maraudages de barbares). Pacifistes suicidaires, ils ne réagissent à rien, même quand leurs femmes se font violer, et cultivent consciencieusement l'apathie faciale.




Cette dernière qualité ne peut que leur faire adorer Cody, lui qui est passé Maître Suprême dans l'art de la diplégie faciale. On ne peut pas croire une seconde à son rôle de sous-Lorenzo Lamas du pauvre (ou de sous-Joe Lara, on en vient à se perdre dans cette chaîne alimentaire des acteurs de 3ème zone), consternant au plus haut point. Ne prenant aucune initiative (il aurait mieux valu nommer son film « Areactor »), il va et vient, enfermé dans un mutisme censé donner plus de poids à ses rares déclarations. Héros solitaire à deux pésos, libéré de ses voeux christiques, il défend l'idéologie bible + guns + alcool + cigarillo = bras vengeur de Dieu avec la classe. C'est dire si l'on ne peut douter de l'impénétrabilité de celui-ci.



Dans la famille recyclage de justicier, je voudrais le sous-Chuck...


Mais le véritable héros nanar de Reactor, honteusement sous-exploité, c'est le gus avec la moustache et les pecs poilus au vent, sosie de Freddy Mercury. Il exhibe en permanence ses attributs musculaires grâce à un décolleté plongeant vertigineux et constitue une réjouissance permanente pour l'œil du nanardeur. D'ailleurs, l'éditeur vidéo ne s'y trompe pas en le mettant bien en avant sur la jaquette, au détriment de Cody dont on voit à peine un bout de barbe. Aussi inutile que tous les personnages qui ne sont pas David Heavener, il entretient une relation avec un ancien ami chinois qui dépasse les clichés les plus ringards de l'amitié trahie puis retrouvée puis brutalement reperdue suite à deux balles bien placées (on félicitera tout de même ce dernier de réussir à nous faire un coup de pied retourné juste après les deux impacts en pleine poitrine).



Derniers détails ridicules pour convaincre les nanardeurs endurcis : une scène d'amour cul-nu dans les roseaux (prouvant que même les Amishs font de la bronzette topless), l'embuscade la plus minable jamais vue dans un film de ce genre et une musique d'une nullité hallucinante, complètement à-côté de la plaque (c'est dingue le nombre de cordes foireuses que David peut avoir à son arc).


Libérées les p'tites Amishs (et téméraires aussi car l'eau est radioactive).

Un extrait de la nullissime fusillade.


Si je dis bien « nanardeurs endurcis », c'est que ce Reactor (alias "Deadly Reactor" en VO) reste un film fauché au possible. Le dernier tiers du métrage s'étire sans fin vers les 85 minutes tant désirées : il ne se passe quasiment plus rien. A tout moment, le film pourrait s'achever, mais non, on dilue autant que faire se peut jusqu'à obtenir un film aussi concentré qu'une pilule d'homéopathie. Heureusement que de temps à autre, un élément nanar ressurgit pour faire patienter car sinon, j'aurais pu conseiller de s'arrêter là dans le métrage. M'enfin bon, la fin vaut le coup d'oeil pour son côté hautement incompréhensible (alors que tout le déroulement était limpide jusque là), faisant presque souhaiter un commentaire audio de David Heavener pour qu'il explique ce qui lui est passé par la tête à ce moment-là (un souffle d'air chaud ?). Dans un autre registre, les cinéphiles profiteront de ce nanar pour reconnaître un Stuart Whitman en bout de course qui donne dans le professoral ès vigilante avant de se faire rapidement dégager d'une balle dans le buffet.


I'm a poor lonesome David...


Vous voilà donc averti sur les qualités et les défauts de Reactor, inhérents à ce sous-sous-sous-genre. A vous de voir si vous vous sentez le courage d'affronter le vide cosmique des beaux yeux de David Heavener.


Si ça vous donne pas envie, ça, alors je ne peux plus rien pour vous.



- Kobal -
Moyenne : 2.08 / 5
Kobal
NOTE
1.75/ 5
Rico
NOTE
1/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Quelques éditions DVD premier prix ont fini par emerger de ci de là . Chez les Allemands de "Knm (Major Babies)" ou au Royaume Uni chez un micro éditeur tellement discret qu'il ne met son nom sur la jaquette...

En France, en attendant mieux, il faudra donc se contenter des 2 éditions VHS de chez "FIP".