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Power Elite

(1ère publication de cette chronique : 2005)
Power Elite

Titre original : Power Elite

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Carribou Seto (alias David Huey)

Année : 2002

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h34

Genre : Nanar Elite

Acteurs principaux :Mel Novak, Ron Hall, Olivier Gruner, Damian Foster

Barracuda
NOTE
3.5/ 5

Formant le fer de lance de l'invasion de la France par Cine Excel (France qui, il faut bien le dire, ne demande que ça) grâce à leur star bien de chez nous, « Power Elite » et « SWAT : Warhead One » (S : WO) représentent les deux faces d'une même pièce. Bien qu'ils puissent tout à fait s'apprécier indépendamment, on ne peut saisir toute la nanardise de l'un sans avoir vu l'autre.

Réalisés par le même homme, avec les mêmes acteurs et visiblement durant la même période (mais sortis à trois ans d'intervalle), ce sont deux films jumeaux qui se complètent mutuellement. Dans le premier cas, nous avions une bombe nucléaire volée par des terroristes, dans « Power Elite » il s'agit d'une arme chimique et à chaque fois, ça se passe sous le nez d'Olivier Gruner. La principale différence finalement, c'est que si le titre de « SWAT » se justifiait, celui de « Power Elite » ne correspond résolument à rien.



Olivier Gruner, Damian Foster et Mel Novak.

Cette fois-ci, notre héros incarne le capitaine Trenton, pilote de chasse dans la Navy et membre de l'équipe des "Blue Angels", la formation de voltige de l'aéronavale américaine. Après un accident au cours d'une démonstration, rendu extrêmement confus par le mélange d'images de synthèse "made in Cine Excel" et de stock-shots dépareillés de vraies démonstrations des "Blue Angels", Trenton quitte l'armée et devient vigile dans un laboratoire.

Comme par hasard, ce labo fabrique des armes chimiques "à des fins d'études" et l'une d'entre elles sera volée sans qu'il puisse l'empêcher. Parallèlement, le président Jonathan Caine (Mel Novak), ancien chef de Trenton dans les Blue Angels, doit bientôt signer un traité interdisant les armes chimiques. Les terroristes qui ont volé l'arme, vous vous en doutez, ont d'autres projets et s'empressent de le kidnapper... Elément notable : bien que sorti en 2002, il s'agit d'un film pré-11 Septembre et les terroristes en question ne sont pas des islamistes mais des Américains d'extrême droite aux mobiles d'ailleurs assez obscurs.


Des stock-shots des vrais Blue Angels...



...et les images de synthèse de Cine Excel. C'est encore plus pitoyable en mouvement.

Dans le rôle de Trenton, le Français Olivier Gruner, ancien des commandos de marine, ancien champion du monde de kickboxing, apparaît extrêmement bien conservé à 45 ans. Sans être un grand acteur, il n'est jamais ridicule et s'en tire plutôt honorablement ici. Il a surtout l'air complètement démotivé par les personnages interchangeables qu'on lui fait jouer d'un film à l'autre et les budgets faméliques de Cine Excel. Il faut quand même une sacrée force de caractère pour arriver à garder son sérieux quand on fait le clown dans un jardin public censé représenter les sauvages forêts d'Amérique. Les fusillades poussives ne suffisent pas à le réveiller et il n'a l'air dans son élément que dans les scènes de combat à mains nues.


Parterres soigneusement alignés, bordures bien délimitées... Pas de doute, nous sommes bien dans le jardin du producteur !

Mel Novak ayant pour une fois décidé de la jouer sobre, c'est Damian Foster qui est désigné pour incarner le joker nanar du film, le personnage de Taylor Malone. Ex-meilleur ami de Trenton devenu garde du corps du Président, surnommé "La Fouine" par moi en raison de sa moustache, c'est une sorte de Gaston Lagaffe du contre-terrorisme qui n'aurait pas conscience de sa propre maladresse. En permanence raillé et méprisé par ses camarades, on s'attendrait à ce qu'il prouve sa valeur et gagne leur respect par un acte de bravoure particulièrement audacieux, mais en fait non. Pendant tout le film il reste un loser, et rien n'explique le changement d'attitude des autres envers lui qui finit tout de même par s'opérer.



Festival La Fouine !



Le sbire derrière Olivier Gruner nous offre une séance d'Actor's Studio inoubliable.

Sorti trois ans avant, « Power Elite » n'atteint pas le niveau de son petit frère « S : WO » mais reste tout de même un divertissement nanar tout à fait appréciable, avec son quota de moments forts. Les effets spéciaux tout d'abord, largement aussi ratés, quoique moins employés ici. On retiendra surtout une incroyable scène de saut à l'élastique où, pour la première fois, Cine Excel expérimente le mannequin en mousse numérique, qui sera repris dans « SWAT ». « Power Elite » nous offre également une fantastique fusillade entre trois acteurs filmés en gros plans et des stock-shots de terroristes. Croyez-le ou non, ce sont les stock-shots qui gagnent, mais pour paraphraser « Alien vs Predator », "Whoever wins, we laugh". Un mot sur les bruitages qui, pour une fois, participent pleinement à la nanardise. Je suis absolument certain d'en avoir déjà entendu la plupart dans des jeux vidéo, notamment « Street Fighter 2 ». Les grognement des sbires qui s'effondrent après avoir été frappés sont tout particulièrement drôles.



Quelques échantillons d'effets spéciaux "Cine Excel style".



Deux sbires à l'air particulièrement fin.



Un garde du corps du même niveau.

Pour tenter de masquer la pauvreté des décors, le film recourt à nouveau aux stock-shots, mais la pingrerie de Cine Excel dans ce domaine est telle que ce replâtrage ne fait finalement qu’empirer les choses. Quand on passe d'images riantes des torrents et de la nature indomptée du Wyoming à un plan sur deux terroristes cagoulés dans un terrain vague, le choc est rude... On aura quand même le plaisir de retrouver quelques lieux déjà utilisés dans « S : WO ».


"Bon, les gars, y en a marre des décors pourris, cette fois je veux du grandiose, du monumental, du spectaculaire, je veux... Le Golden Gate Bridge !"



Une corde rouge et un casque de chantier : l'illusion est parfaite !

L'interaction entre les deux films ne s'arrête d'ailleurs pas là, puisque outre quelques tics de réalisation, ils partagent carrément des plans entiers (ils nous refourguent même un bout de « Future War » à un moment !). Au passage ma théorie sur l'ajout a posteriori de la bombe atomique dans l'intrigue de « SWAT » se trouve confirmée par des images de ce dernier film, remises dans leur vrai contexte de « Power Elite ».


"Vous me reconnaissez ? C'est moi, l'escalier de “SWAT : Warhead One” !"



Cocorico ! Un stock-shot de TGV maladroitement photoshopé !

En conclusion, « Power Elite » constitue un spectacle moins régulier et moins intense que « SWAT : Warhead One » mais demeure néanmoins un nanar qui mérite votre intérêt. Sorte de brouillon pas encore abouti de ce qui deviendra, dans mon coeur au moins, un des meilleurs nanars du monde, il en retire un charme certain, un peu comme l'oeuvre de jeunesse d'un grand écrivain dans laquelle on discerne déjà un grand potentiel pas encore éclos.


Olivier Gruner montre qui est le patron, sous le regard narquois de La Fouine.



Les terroristes ont la manie bizarre d'armer leurs MP5 comme des fusils à pompe, avec le bruitage adéquat.



Oooh, la vue "à travers un oscilloscope", ils nous l'avaient pas encore faite...



Cadeau pour toi lecteur, un GIF animé d'Olivier Gruner !

- Barracuda -
Moyenne : 3.50 / 5
Barracuda
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Cine Excel arrive en France et c'est tout un pan du nanar new look qui déboule chez nous ! En fouillant bien les solderies vous devriez le trouver seul ou chez votre marchand de journaux dans un pack de chez "Fravidis", avec SWAT : Warhead One où Gruner sauve encore le monde.