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The Order


The Order

Titre original : The Order

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Sheldon Lettich

Année : 2001

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h29

Genre : Rabin des bois

Acteurs principaux :Jean-Claude Van Damme, Charlton Heston, Ben Cross, Sofia Milos, Brian Thomson

Eric Sloan
NOTE
3/ 5



Mais pourquoi les distributeurs persistent-ils à sortir les petits chefs-d’œuvre de JC directement en vidéo ? Après l'échec du très sous-estimé « Légionnaire », JC n'a pourtant pas hésité à se mettre en danger comme tout grand acteur afin de revenir au sommet de son art.

  
A noter ce blu-ray avec l'un des plus vilains copié-collé de l'histoire de la jaquette vidéo !



Dans « The Order », il n'hésite pas à casser son image de karatéka impassible pour adopter celle du karatéka-playboy-blagueur-qui-arrive-à-articuler-deux-mots-entre-chaque-baston. Efforçons-nous de décrypter quelque peu le scénario totalement surréaliste, dont l'incohérence peut concurrencer les plus grands opus de Terence Hill :

Le film commence par une petite séquence historique nous relatant la naissance d'une secte religieuse anti-religieuse, mais pas trop quand même, c'est-à-dire qu'ils sont pour la religion mais ils sont contre la Guerre Sainte.

Enfin bref, comme dirait Francis Lalanne, ils sont plutôt du genre « fais-moi l'amour pas la guerre ». Donc, ces gars-là, des Croisés, des Sarrasins, des Raëliens (quoique je suis moins sûr pour ces derniers...) ont décidé de tout faire pour que la guerre pour la prise de Jérusalem ne recommence pas.


Une société secrète très colorée, idéale pour animer une ouverture de magasin ou une foire à la saucisse.



Au cours de cinq minutes de reconstitution en manque de figurants, le quota théologique, historique et mystique est assuré. Les hors-d’œuvre sont engloutis, place maintenant au plat du chef : JC.

Une petite dizaine de siècles après la création de la secte (qui s'appelle The Order, ce qui tombe bien puisque c'est aussi le titre du film), on découvre JC, alias Rudy, en train de voler un oeuf de Fabergé. Le décor est vite planté : Rudy mène une vie facile de spécialiste en dépossession de petits bibelots en tout genre.


Notre International Movie Star, toujours sur la brèche.



On fait également la connaissance du père de Rudy, conservateur de musée qui n'ose pas ouvrir les yeux sur les activités illicites de son bambin. Sans transition on enchaîne avec une nouvelle scène de baston, dans un club de strip-tease cette fois-ci, qui se révèle être une excellente idée scénaristique puisque en un seul épisode on règle les problèmes suivants :
- Le quota cul, string, et femmes dénudées qui passent, l'air de rien, dans le champ de la caméra : indispensable pour une carrière en vidéoclub.

- On enfonce le clou niveau baston au cas où le téléspectateur ne connaîtrait pas JC ou aurait manqué la première scène de baston. On constate au passage que JC sait parfaitement se battre sur tous les types de terrain. Important puisque par la suite il est surtout amené à se battre en outdoor. Les puristes apprécieront.


C'est vrai quoi, quand on va voir un film de Jean-Claude, c'est pour voir du high kick dans ta face (quelqu’un me souffle « et aussi pour rigoler un bon coup », certes).



- On prend la peine de régler l'histoire de l'oeuf sans intérêt. Dans la suite du film, on s'encombre moins de ce genre de détails scénaristiques, c'est beaucoup plus reposant pour la tête.

Après cette scène qui pourrait sans problème être insérée dans tous les Van Damme (on se demande vraiment pourquoi ils s'emmerdent à la retourner à chaque fois ?), tout s'accélère. Le père part en Israël, il a des problèmes. Rudy, qui, malgré sa tendance à taper sur tout ce qui bouge, a bon fond, s'envole aussitôt pour Tel-Aviv pour lui venir en aide. Là-bas, il rencontre une policière qui a décidément beaucoup de mal à fermer le bouton du haut de son chemisier. Il croise aussi Ben-Hur (oui oui, Charlton Heston lui-même) qui, compréhensif, s'empresse de mourir pour ne pas alourdir le budget du film en prenant un cachet trop élevé.


On imagine la version québécoise : "Y sait pus conduire son châr eul Ben Hur..."




Et surtout n'oublie pas... porter des armes est un droit constitutionnel pour défendre tous les bons Américains.



Ensuite, c'est l'engrenage : les flics véreux, les méchants qui meurent trop vite pour savoir ce qu'ils venaient faire dans le film, les courses-poursuites dans Jérusalem, des déguisements, des flics qui tombent des toits, des méchants encore, un ex de la fille qui fait partie de la secte, un combat à l'épée, un pote qui meurt, une carte à déchiffrer, un trésor, une bombe, l'éventualité d'une troisième guerre mondiale (vaine tentative de dramatisation, un classique du nanar !) tout ça sur fond de géopolitique et de conflits religieux à Jérusalem.


Ah la la, c'est bien les Palestiniens ça, ils ont font tout un plat de la police israélienne, mais au fond des flics de proximité comme ça, on ne demande qu'à en rencontrer.



Là, vous vous dites : « OK, nanar d'action avec Van Damme. Super classique. On attendra de le voir dans le cycle Van Damme sur M6, pas besoin de le louer. »

Eh bien vous avez tort ! Ce film regorge d'innovations. Prenez, par exemple, cette course-poursuite dans la moitié arabe de Jérusalem, dans laquelle Rudy, déguisé en rabbin, est poursuivi par une bonne vingtaine de policiers israéliens, qu'il sème, tabasse ou tue tout simplement, tout ça sur une musique bon enfant ! C'est Rabbi Jacob revisité avec un soupçon de karaté en plus ! 


Est-ce que c'est pécher de pratiquer le kickboxing quand c'est shabbat ? La réponse de Rabbi Jean-Claude semble être « non »...



Et sur un plan technique, que dire de ces scènes de baston filmées de telle manière qu'on ne sait plus qui tape qui, et qui ont une vague tendance à donner envie de vomir tellement la caméra est secouée ! Sans parler de cette fameuse scène où Rudy, frappé par une balle en plein foie deux jours auparavant, se sent en pleine forme et prêt à méditer au bord d'un canyon sur la signification des écrits de la secte, tout ça filmé d'un hélicoptère… Les deux tiers du budget consacré aux effets spéciaux y seraient passés paraît-il.


De jolis décors pour faire Indiana Jones au rabais.



Enfin, quelle scène finale !


« J'aurais pu jouer dans "Les Visiteurs" ! »



JC déguisé en Croisé, déguisement digne d'un Patrick Sébastien à la grande époque du grand bluff, retrouve son père au petit bonheur la chance et par la même occasion tombe sur tous les méchants réunis, ce qui permet de gagner pas mal de temps dans le zigouillage et de terminer en feu d'artifice (et torse nu, pour vous mesdames) ce film ô combien captivant et dont l'apport intellectuel sur le problème des sectes ne doit pas rester méconnu plus longtemps.


Et encore une fois, l'indispensable Brian Thomson (« Cobra », « Mortal Kombat II » , « X-Files ») joue les méchants.



A ne pas manquer : les caméos d'acteurs du « Grand Tournoi » venus faire un petit coucou à leur pote JC sur le tournage.


Dans mes bras mon copain !!!




- Eric Sloan -
Moyenne : 2.00 / 5
Eric Sloan
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
Drexl
NOTE
2.5/ 5
Wallflowers
NOTE
0.5/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

Malgré son statut de direct to DVD en France, ce film a bénéficié d'une édition signée "Seven 7" tout à fait correcte chez nous. Outre le film en VO / VF on a droit à un making of qui révèle quelques détails rigolos. Ainsi, hormis quelques jours de tournage à Jérusalem, la plupart des prises de vue censées se dérouler en Israël ont été en fait shootées... en Bulgarie ! De même le scénario a été co-écrit par Sheldon Lettich et Van Damme lui même. Si on cherchait le pourquoi de l'étrangeté de l'ensemble...


"- Rabbi Jean-Claude, Rabbi Jean-Claude ! Nous avons besoin de votre sagesse.
- O.K. Comme il est écrit dans la Torah, Adonaï dit à Moïse : Les enfants d'Israël seront aware, je les guiderai hors d'Egypte et leur donnerai une salle de sport promise où couleront le lait, le miel et le Gatorade...
- Hein ??? "

 

Des éditions blu-ray existent chez "Metropolitan" groupant parfois ce film avec d'autre prods. vandamiennes comme "le Grand Tournoi" ou "Cavale sans issue" pour faire bonne mesure.