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Mega Shark Vs Giant Octopus


Mega Shark Vs Giant Octopus

Titre original : Mega Shark Vs Giant Octopus

Titre(s) alternatif(s) :Mega Shark Vs. Giant Octopus in 3D

Réalisateur(s) :Jack Perez

Année : 2009

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1H30

Genre : CGInnomables

Acteurs principaux :Lorenzo Lamas, Deborah Gibson, Sean Lawlorn, Vic Chao

Barracuda
NOTE
1.5/ 5

La chronique de Barracuda


La salle est enfumée, spacieuse et oppressante à la fois. Elle est nue à l'exception d'une table en métal et de trois chaises spartiates. A la lumière blafarde de l'unique néon, on distingue par terre quelques vieux mégots, des taches de vomi à moitié effacées et d'autres plus petites, plus sombres, de sang séché. On la surnomme « L'Aquarium ». C'est là que l'équipe de Nanarland s'occupe des films qui cherchent à rentrer sur le site sans y avoir été invités.

- Alors, c'est marrant, hein, la vie ? Une minute tu crois que tu vas devenir la nouvelle star d'un des sites les plus classes de la toile, et la suivante tu te retrouves enfermé ici avec Bébert, moi, et l'annuaire du département. On te l'a peut-être pas dit mais ici c'est Nanarland, c'est pas le Macumba Night de Lamotte-Beuvron : c'est baskets interdites et nanardise obligatoire. Sinon on fait comme les autres, on prend bien gentiment la queue derrière à côté des poubelles, là où c'est marqué "On s'est fait avoir." Allez, fini de rigoler maintenant. Titre, année et nom du réalisateur.

- Megashark vs. Giant Octopus, 2009, Jack Perez


- Ah ouais je vois. Tu crois qu'on en a jamais vu des clodos dans ton genre qui essaient de se la jouer nanar semi-volontaire avec un titre bien accrocheur ? Tu connais 9 Ninjas ½ ? Non ? C'est normal, depuis qu'il est passé par chez nous tout le monde l'appelle Elephant Man et il tapine du côté des cinémathèques ! La rubrique "Gros navets", elle en est pleine de petits caïds qui nous promettaient du trucage pourri et de la réplique de choc, mais avec nous ils finissent toujours par lâcher le morceau les gros durs . Vas-y Bébert, mets-y un coup de bottin pour l'attendrir.

- Aïeuh ! Mais arrêtez, je vous dis que je connais quelqu'un à l'intérieur !

- Mais c'est qu'il aime ça en plus ! Tu crois qu'on nous l'a jamais faite celle-là ?

- Je vous jure, il s'appelle Transmorphers, on est copains depuis super longtemps, on sort de la même boîte de production.

Transmorphers, tu dis ? Eh ben Bébert va aller vérifier ça tout de suite. Dis-moi, c'est ton pote, là, qui t'as dit qu'avoir un titre un peu ronflant ça suffisait pour rentrer chez Nanarland ?

- (Marmonnant) Nan, c'est Bruce Lee Against Gay Power qui me l'a dit.

- Qu'est-ce qui dit ?

- Je disais non, regardez, j'ai plein de nanardise avec moi ! Déjà quand même, une baston entre un requin géant et une pieuvre géante, ça le fait, non ?


- Je sais pas à qui ça l'a fait, mais à moi on me l'a fait pas. Des films avec des trucs et des machins géants, y en a déjà des pelleteuses, qu'est-ce que tu crois que t'as de plus qu'eux ?

- Ben, déjà, moi j'ai deux trucs géants. Qui se battent.

- Qui se battent, qui se battent, faut le dire vite ! Je sens encore le plan foireux où on nous promet du bon gros craignos monster et où au final ça passe une heure et quart à papoter avant cinq minutes de baston arthritique filmée dans le noir par un parkinsonien qui louche !

- Vous voyez, déjà je peux pas avoir de bastons arthritiques, les pieuvres, c'est des invertébrés ! Eh, non, pas le bottin !

- *SBAFF* Tiens, tu l'as pas volée celle-là ! Quoi que t'en dises, ça fait déjà un moment que je te regarde et je l'attends toujours la baston.

- Bon, c'est vrai qu'elle arrive plutôt sur la fin. La toute, toute fin, mais faut bien faire monter la tension, créer un climax, tout ça.

- « Monter la tension » ? Faudrait pas tarder à t'y mettre parce que pour l'instant y a autant de tension que dans une fabrique d'élastiques cassés pendant une panne de courant !

- Ouais, mais en attendant de se battre, ils font plein de trucs mes animaux géants ! A un moment, y a la pieuvre, elle attaque une plate-forme pétrolière !


- Laisse-moi deviner : on a la caméra qui bouge beaucoup, des explosions mal incrustées, des acteurs mal cadrés qui agitent les bras et pas la queue d'une pieuvre ?

- Euh… peut-être, mais un peu plus tard, y a mon requin qui bouffe un avion en plein vol !

- Ah ouais ? Un hydravion à deux places en train de se poser tu veux dire !

- Nan, un vrai gros Boeing 747 qui vole à 10 000 pieds et tout. Le requin saute et lui croque une aile avant de l'avaler tout cru.

- …

- Et en plus juste avant y a un super mauvais acteur qui dit « Holy shit ! ».


« Holy shit ! »


- Ah ouais quand même… Ok, mais deux minutes géniales, ça suffit pas à faire un nanar. Tu serais pas le premier qu'on verrait passer ici à balancer toute la sauce en deux minutes avant de navetonner péniblement pendant une heure vingt-huit. T'as d'autres scènes de ce calibre ?

- Euh… Pas vraiment, mais j'ai plein de décors pourris.

- Fais voir ? Ah ouais, pas mal. On sent bien que c'est la même cave qui sert à faire à la fois les intérieurs de la base militaire, du destroyer et du sous-marin.


- Et mes éclairages ? Vous avez vu mes éclairages ?

- Difficile de les rater. Du vert, du rouge, de l'orange… On se croirait chez Bioman. Quoi d'aut… Ah tiens, voilà Bébert qui revient avec le casier de ton copain Transmachin, là. Plutôt épais le bestiau, t'es sûr qu'il y a rien que tu veuilles nous dire avant qu'on jette un coup d'œil dedans ?

- Je n'ai rien à cacher, La boîte d'où je sors est encore nouvelle mais elle est déjà devenue une référence !

- Alors, voyons ça. Mais dis-donc Bébert, c'est qu'il a raison, le client, c'est bien une référence sa maison de production.

- Ah, vous voyez !


- The Asylum, ça s'appelle, les grands spécialistes de la copie carbone ! Leurs derniers titres, c'est The Terminators et Transmorphers 2. On peut le dire, chez Asylum vous êtes vraiment de la jaquette volante !

- Et ben voilà, c'est pas des références ça ? Je vous l'avais pourtant dit, maintenant va falloir me respecter ! J'exige des excuses !

- T'affoles pas mon gros, j'ai pas fini. D'après ce que je lis dans le glossaire, The Asylum, c'est surtout les rois du pseudo-film d'action verbeux où ça discutaille pendant des plombes sans jamais passer aux choses sérieuses. Ca te viendrait pas à l'idée de nous jouer un tour comme ça au moins ?

- Moi !? Mais jamais de la vie !

- Ben voyons ! Vas-y Bébert, remets-lui un coup de bottin, monsieur est dur d'oreille. Je t'ai pourtant dit de pas jouer au con avec moi ! On en est presque à une heure et demie et à part la scène de l'avion et du requin, on n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Si je vois encore les deux jeunes et le vieux scientifique élaborer un plan sans originalité pour se débarrasser des bestiaux, je te jure je mets l'avance rapide !

- Pitié, pas l'avance rapide ! Regardez, monsieur, j'ai Lorenzo Lamas quand même !


Lorenzo Lamas, pris en flagrant délit de cachetonnage.


- Lorenzo Lamas qui ne fout rien du film à part menacer vaguement les scientifiques avec sa tasse de café sans qu'on comprenne pourquoi. Le seul acteur un peu drôle dans toute ta bande de losers, c'est le figurant à l'air idiot qui fait la sentinelle de la base militaire, et qui fait aussi le garde dans la salle des interrogatoires et sur le sous-marin. Autrement c'est pas chez toi qu'on va trouver le nouveau Stuart Smith.



En fait ce n'est pas le même, c'est juste qu'ils ont tous les mêmes lunettes noires (y compris en intérieur) et font tous la même tronche.


- Peut-être pas Stuart Smith, mais reconnaissez quand même qu'entre le requin, le figurant et les effets spéciaux nazes, j'arrive pas avec rien non plus. Vous allez quand même pas me dire que vous les trouvez réussis mes effets spéciaux ?


Effet spécial au rabais.


- Peut-être pas réussis, mais ratés ça me paraît un chouïa exagéré. Je sais de quoi je parle, aujourd'hui justement on a reçu un des protégés de Cine Excel. Cine Excel, voilà des gens qui font du nanar sérieux, toujours avec sens inné du ridicule et de la crétinerie. C'est pas eux qui nous enverraient un tocard dans ton genre. Tes copains de The Asylum, ça fait un moment qu'ils essaient de se faire une place au soleil sur Nanarland, mais pour tout te dire je ne suis pas sûr qu'ils s'y prennent de la bonne façon. Le nanar, ça doit toujours rester un acte manqué, plus on essaye, plus on a de chances de se planter. Regarde-toi mon pauvre mec : même ta baston finale entre le requin et le poulpe on n'y croit pas une seconde. C'est prévisible d'un bout à l'autre, quoi que t'en dises les effets spéciaux sont loin d'être aussi honteux qu'ils auraient pu l'être et au final, on s'ennuie plus qu'autre chose. En tous cas on ne rit pas, c'est sûr.

- [fondant en larmes] Je vous en prie monsieur, entrer à Nanarland, c'est mon rêve, c'est toute ma vie, si vous me prenez pas je, je… Je vais aller me faire diffuser sur la chaîne Action entre deux Jean Rollin ! Je vous jure je le fais, j'ai plus rien à perdre, moi ! Et si je me fais récupérer par Cauet, et ben ce sera tant mieux !


Le saviez vous ? Les baleines sont entièrement remplies de steak haché.


- Allons, allons, petit gars, faut pas dramatiser à ce point. Bébert et moi on a une grande gueule mais on n'est pas des monstres non plus. Entre la scène de l'avion qui est vraiment un grand moment, les décors et le scénario débile, je suis sûr qu'on arrivera à te trouver un petite place.

- *Snif* C'est vrai ?

-Mais oui. Faudra pas espérer finir dans le Top de la rédac' ou être ovationné à la Nuit Excentrique, mais au moins tu seras au chaud.

- Oh, merci, merci monsieur ! Tenez, je vous donne même la scène de l'attaque du requin sur l'avion pour que vous la mettiez en extrait vidéo !

- C'est ça, c'est ça. Allez, hop ! Faut pas rester là maintenant, on a d'autres personnes qui attendent derrière. Je vais te raccompagner pendant que Bébert va changer de bottin.


La chronique de Hermanniwy

 


Ah, Commissaire Gordon. Ravi de vous rencontrer. Mon nom est Jack Perez. Ah, on ne vous a pas dit ? Je suis le nouvel infirmier-chef d'Arkham Asylum, j'ai été nommé au début du mois. C'est moi qui ai lancé les activités culturelles pour les internés, on a appelé ça Asylum Productions, ça cartonne à fond. Bon au début on a un peu copié Wayne Studios et tous les gros machins, mais là on s'est vraiment lancés pour faire un truc que personne d'autre n'aurait pu faire, quelque chose qui ne puisse sortir que du cerveau d'une bande de criminels psychopathes tentant périodiquement de ruiner une ville avec du gaz rose et des sbires costumés en clowns. Tenez, ca vous voyez c'est notre petit dernier, ça s'appelle "Mega Shark versus Giant Octopus". Quel titre hein ? Et quelle affiche ! Ça annonce bien la couleur non ?


A quand Aqua-Moule Vs. Mecha-Plancton ?


Comment ça justement ça annonce un peu trop la couleur ? Ah, mais c'est que nous on est francs et honnêtes, alors on n'a pas fait une de ces affiches-teasing qui cherchent à tromper honteusement le spectateur pour l'attirer dans une salle ! Tout ce qu'il y a sur l'affiche, vous le verrez dans le film, sauf le poulpe qui est pas tout à fait comme ça en fait, mais qui reste très beau quand même.

L'histoire, c'est un requin et un poulpe géants qui sont pris dans les glaces en plein combat, mais à cause de la folie des hommes, du réchauffement climatique et tout ça, la glace fond et les libère, et ils finissent leur combat en mangeant des plateformes pétrolières. Oui, c'est Mr Freeze qui a trouvé le pitch, il avait l'air très enthousiaste. Nous on a juste rajouté une scientifique qui a tout vu et que personne ne croit, sauf son mentor et un collègue japonais qui va devenir son amant, et un méchant militaire qui veut buter les monstres. C'est des valeurs sûres, comme ça on n'est pas perdu. C'est très important de retrouver des repères, pour nos pensionnaires, vous savez.


A propos de valeurs sûres, 40 secondes de film et déjà un premier effet spécial PSOne approved.


Bon, après c'est l'Homme Mystère qui s'est chargé du scénario. J'ai pas très bien compris pourquoi le méchant militaire devient subitement plus docile qu'un Alfred de base, et accepte les suggestions les plus tordues sans poser de questions, comme amener les monstres dans deux endroits parmi les plus peuplés du globe, mais d'après lui c'est logique. Le Joker a suggéré que ça pouvait être pour tout casser et éliminer 50 millions de témoins gênants d'un coup, mais je n'ai pas retenu cette version. On est en réhabilitation, après tout.


Pour tuer un requin, toujours utiliser les armes antiaériennes. Le pire, c'est qu'ils essaient deux fois. Et que ça marche.


Concernant les acteurs, ça a été une vraie déception. Je pensais engager moi même des gens capables d'amener un peu de cette folie de l'équipe technique à l'écran, mais Wayne Enterprises nous a imposés tous les premiers rôles. Pardon ? Excellent choix ? Bon, faut reconnaître que l'actrice qui fait la gentille biologiste a une réelle présence, qu'elle est plutôt jolie et que le rôle lui convient bien. Oui, le scientifique japonais s'en sort pas mal non plus et passe bien à l'écran, mais le mentor… Comment vous dites ? Superbe ? Qu'il a un vrai potentiel, un personnage très bien rendu et des airs de Sean Connery roublard ? Qu'à eux deux ils sauvent le film du désastre ? Moui, si vous voulez.


- Je dois t'avouer un truc... Je suis pas vraiment Sean Connery en fait.
- Ca tombe bien, je suis pas vraiment Cynthia Rothrock non plus.



Emma MacNeil (Deborah Gibson), Lamar Sanders (Sean Lawlor) et Seiji Shimada (Vic Chao), ou "Le sous-emploi expliqué à ma fille".


En attendant moi j'aurais plutôt mis Phoebe Dollar, Bruce Le et Gordon Mitchell[Note de Nanarland : ça aurait été dur pour Gordon, il est décédé... ou alors en CGI], si on m'avait laissé le choix. Tenez, Lorenzo Lamas en méchant militaire, ils me l'ont tout éteint ! Le pauvre il est tout perdu, il surjoue à peine ses premières scènes et pouf, plus rien ! Alors que c'est un fidèle avec lequel Arkham Asylum a déjà travaillé, et je vous jure qu'il est capable de prouesses bien au-dessus de ça. Sa première scène arrive assez tard, et il casse plutôt bien le scientifique asiat' avec des vannes super fines, mais après il fait juste "oui-oui" quand les gentils proposent des plans ingénieux pour capturer les monstres.


Allan Baxter (Lorenzo "je me tourne les pouces en attendant mon chèque" Lamas), le seul méchant qui se fait engueuler comme un gamin par les gentils.


J'ai un peu mieux réussi mes seconds rôles, en particulier un passager d'avion – oui la scène de l'avion, faut que vous voyez ca, c'est Harley Quinn elle-même qui l'a pensée, elle est superbe – et un commandant de sous-marin. Je les ai recrutés parmi les infirmiers, même pas besoin de formation, hop ! En piste ! Pareil pour les figurants militaires ou certaines répliques pour lesquelles j'ai enfin pu décider mes trois acteurs principaux à donner leur maximum. C'est vraiment très rafraîchissant ces petites bulles de cinéma-vérité en plein milieu de l'action. En fait on s'arrange pour qu'il y ait toujours quelque chose à l'arrière plan : un sbire, un soldat, une étoile de mer.


Pléthore de sbires un peu partout pour faire joli (ici le modèle Trois Gros Lards - Formal Wear).


Existe en version Militaire de Choc, crédibilité fournie séparément.


Un capitaine de vaisseau cabotin dans son sous marin aille-tèque.


Mais là où l'équipe s'est réellement investie, c'est dans la partie technique. C'est le Pingouin lui-même qui a fait toutes les images de synthèse, et je peux vous dire qu'avec des palmes c'est pas facile. Mais ca, comme vous le savez, les effets spéciaux c'est un peu la marque de fabrique des films Arkham Asylum, alors on essaie toujours de bien faire parce qu'on est sacrément attendus au tournant, c'est moi qui vous le dis !


Ces caps ont été pourries spécialement pour vous permettre de garder vos yeux en état de marche. De rien.


On en a mis partout, c'est bien simple : n'importe quel engin plus complexe qu'un grille-pain est en numérique HD Full Speed HS process-RBV. C'est d'enfer. Les deux monstres marins n'apparaissent pas beaucoup, mais quand ils apparaissent… même votre Batman il en a jamais combattu des comme ça. Ils sont sacrément impressionnants. Même s'ils ont l'instinct de survie un peu atrophié, au point de se laisser geler plutôt que d'arrêter de combattre. Mais Edward Nygma a aussi trouvé une très bonne explication pour expliquer pourquoi on les capture avec des phéromones.


Mega Shark prend son ptit dèj...


...Giant Octopus en est déjà au café.


Et même quand elles ne sont pas là on ne s'ennuie pas pour autant : y'a des hélicos, des sous-marins, des destroyers ! Plein ! Tout le temps ! Sans prévenir ! La fine fleur de la technologie militaire !


Sélection hi-tech. Notez que le, hum, "clavier" au centre n'est qu'un bout de plastique qui part en sucette quand on appuie dessus.


On a aussi mis le paquet sur les décors, regardez, ca c'est notre décor « intérieur de sous-marin ». Il a servi pour tous les gros bateaux tellement il est beau. C'est fait avec du carton, des vieux écrans, et des compteurs qu'on a récupérés sur toutes les Chrysler de la casse auto de Gotham. Le joystick ? Ben c'est pour piloter, voyons. Vous voyez on s'assoit là, on dirige avec le joystick et on communique avec ce petit téléphone, tout en appuyant un peu sur les boutons pour que ça fasse vrai. C'est simple, l'aéronautique, hein ? On a aussi un très chouette décor de prison/bureau. Y'a qu'à changer l'éclairage et hop, on passe de l'Alaska au Japon.


Décor rouge et bleu : améwicain. Décor jaune et bleu : japonais.


Quand Lamas fâché, lui toujours faire ainsi (avant de s'écraser comme une crotte, soit dit en passant).


Et on a aussi des laboratoires de folie, avec un oscilloscope et tout ! C'est pour montrer comment les scientifiques sont forts. Par exemple, le mentor, il est paléontologue-zoologiste-chimiste-biologiste-ex militaire-pilote de sous marin capable d'identifier une dent de mégalodon en ouvrant un livre au hasard.


Bon, faut dire aussi qu'il a une classe magistrale.


Les produits dans les éprouvettes, c'est un clin d'œil à l'équipe. J'ai demandé à chacun de nos pensionnaires d'aller chercher un échantillon du produit toxique qui l'a contaminé à la sortie du quartier industriel de Gotham. Du coup on a toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, et même un fluo qu'on a gardé pour faire le produit qui marche, parce que c'est toujours plus efficace si c'est fluo. Oui, des phéromones fluo, on a trouvé ça original. Tenez, je vais vous expliquer la chimie, c'est très simple :


Savoir mélanger un réactif avec lui-même pour voir ce que ça fait.


Savoir commencer modeste.


Savoir garder son courage malgré l'échec.


Savoir qu'un produit efficace, c'est un produit fluo.


Bon, comme on pouvait pas toujours faire dans la haute technologie, le Pingouin nous a tourné plein de belles images d'oiseaux volant sur la plage. Ca vous voyez, c'est une mouette, ça, un vol de mouettes, ça un genre de martin-pêcheur, ah, et encore des mouettes. On a aussi un plan surfeur quelque part, où je l'ai mis déjà ? Ah, voilà.


Plan mouette. Prévoyez de la mayo, parce que vous allez en bouffer.


On en a mis un peu partout entre les scènes avec des images de faune sous-marine, ça se remarque à peine. D'ailleurs c'est très joli, très poétique, et ça exprime assez bien toute la cruauté du monde dans lequel nous vivons. Oui, c'est vrai, ça meuble aussi.

Mais attention, on a des super scènes d'action ! C'est Bane qui a fait le caméraman. Ils m'ont expliqué qu'en fait, à chaque fois que ça bouge un peu, ils lui filaient un grand coup de sérum. Poison Ivy a aussi judicieusement placé des passages au noir et blanc, enfin au gris métallisé et blanc, pour souligner l'intensité de la lutte. Faut avoir le pied marin, mais après tout c'est un film de monstre marin, non ? CQFD.






Une scène d'action lambda.


Ah ouiii, je saaavais que vous alliez me poser des questions sur les couleurs. Ça dépote hein ? Eh bien en fait c'est Double Face qui s'occupait de la photographie. Donc tantôt c'est bleu tantôt c'est jaune, comme sur l'affiche, c'est une technique qu'un collègue à moi a expérimentée dans "Le Chevalier du Monde Perdu", et il a tout compris.


La mer qu'on voit danser le long des golfes clairs a de drôles de reflets.


Quoi, quoiii, mes filtres ?


Le Joker a fait un super travail pour l'éclairage, par contre. Hein ? Jamais confier l'éclairage à quelqu'un qui a un costume violet, une chemise pistache, un nœud papillon rose, les cheveux verts et les dents jaunes ? Ça fait penser au "Batman" de Schumacher ? Quoi, la scène du pilote qui pète les plombs, on se demande s'il devient pas cinglé à cause du spot qu'il a dans la tête plutôt qu'à cause des monstres, que d'ailleurs il peut pas voir ? Eh ben vous irez dire ça au Joker, mais je suis pas sûr que ça le fasse rire.


Cet homme souffre, mais c'est pour la plus grande gloire du nanar. Cependant ce n'est pas un petit joueur, puisqu'il pilote des sous-marins à l'aveugle et au joystick.


Pilotage disco. Ce type est dans un avion. Si.


L'alliance subtile de couleurs sobres.


Bon là je sais pas ce qui a planté, mais c'est grave.


Bon, après, je vous cache pas qu'on a laissé certaines petites erreurs, comme des tourelles antiaériennes qui atteignent le requin sous l'eau, des scènes sous la mer avec des bruits de clapotis – faits à la bassine, par contre, on a le sens des convenances – des allusions finaudes à l'actualité américaine (ami nanardeur, sauras-tu trouver Barack Obama dans ce film ?) ou un "Fuck Batman" de temps en temps, mais on a fait de notre mieux.


Le requin, menacé par les tirs antiaériens.


Eye of the Tiger. Enfin of the Octupus, plutôt.


Après cette mystérieuse rencontre, Gordon s'en fut dans la nuit noire de Gotham City. Son esprit était troublé ; il savait que les pensionnaires de l'Arkham Asylum étaient notoirement dangereux, mais ce film était si entraînant, si mauvais mais si sympathique… Le mal sourdait de ce film comme la brume légère, impalpable mais bien présente, qui enveloppait Gotham. Gordon réfléchit. Peut-être n'était-ce pas la peine d'allumer le Bat-nanarsignal dès cette nuit, mais il fallait rester vigilant. Les types de l'Asylum étaient définitivement capables du pire.

- Barracuda -
Moyenne : 1.20 / 5
Barracuda
NOTE
1.5/ 5
MrKlaus
NOTE
1.5/ 5
Rico
NOTE
1/ 5
Drexl
NOTE
1.5/ 5
Hermanniwy
NOTE
0.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Le DVD est sorti chez "Paramount" avec un visuel rigoureusement identique à la version américaine, une V.O, une V.F., un petit making of court mais rigolo et un bêtisier. (Non ce n'est pas le film proprement dit mais bien un bêtisier à part.)