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The Master Demon


The Master Demon

Titre original : The Master Demon

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Samuel Oldham

Année : 1991

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h20

Genre : Saved by the Campbell

Acteurs principaux :Gerald Okamura, Sid Campbell, Eric Lee, Steve Nave, Juana Aguine

Labroche
NOTE
3/ 5

« A casting judicieux, nanar savoureux. » Voici en substance ce qui pourrait être l’une des morales de ce « Master Demon ».

 



« It begins with the end » nous susurre à l’oreille une voix sépulcrale, tandis que deux karatékas se frittent dans un champ. D’entrée la barre est placée plutôt haute. Les coups sont portés à une vitesse qui ferait passer n’importe quel héros de fiction feuilletonesque français pour un GI surentraîné. L’un des deux combattants porte au visage une cicatrice en mousse, indice qui subodore que les effets spéciaux vont être à la hauteur. Soudain, l’un des guerriers tranche la main de son opposant. Les guerriers disparaissent et une bodybuildeuse sous stéroïdes ramasse le membre en mousse, le frotte sur son visage et l’enferme dans une boîte…

 


Une main en mousse et un homme/femme body-buildé(e) dans les 10 premières minutes du film ? On est sur une bonne piste.


Flash-forward : nous nous retrouvons des siècles plus tard aux Etats-Unis, où l’histoire se situe. Je passe les détails sinueux du scénario pour en survoler les grandes lignes. La main est exposée dans un musée nanar (ces musées étranges qui semblent n’être faits que d’une pièce mal éclairée visitée par des figurants bénévoles, moches la plupart du temps). Un guerrier chinois veut la voler car elle possèderait des pouvoirs surnaturels. Il y arrivera mais aura à ses trousses un intrépide trio composé d’un petit chinois, d’un détective privé et d’un gros moustachu ventripotent.

 


Le trio infernal : tant de charisme en un seul plan, on en serait presque ébloui !


C’est à ce stade que le dicton ouvrant cette chronique prend son sens. Car notre intrépide trio défie toutes les lois fondamentales du casting cinématographique.


Eric Lee, le gay ninja.



Le look d'Eric Lee ne s'arrange pas au fil du film. On le retrouve ici en Ziggy Stardust version karaté.


Eric Lee, petit chinois sec et hargneux, est certes exempt de reproche. L'homme a remporté une centaine de compétitions de katas dans le monde entier durant les années 70, lui valant le surnom de "king of kata", et peut se vanter d’une filmographie presque dense.



Eric Lee, sûrement encore un "fils de"...


C’est plutôt du côté de ses deux acolytes que le bât blesse. Le privé est une sorte de fusion improbable entre un Robert Ginty mou du genou et un Max Thayer sur le retour. Dénué de tout charisme, il est incapable d’aligner deux expressions crédibles.


Robert Ginty + Max Thayer = Steve Nave.


Bien que ridicule, il fait néanmoins illusion si on le compare au véritable héros du film. Celui qui à lui seul porte la nanardise de l’objet sur ses grasses épaules, j’ai nommé Sid Campbell.


Sid Campbell, he's the One !


Autant le dire tout de suite, voir ce héros moustachu ventripotent et quinquagénaire rosser des ninjas à la pelle relève du plus bel effet comique. Ce qui est finalement injuste car dans le fond, la légitimité martiale de Sid Campbell n’est pas à remettre en cause. L’homme sait se battre, il est considéré comme étant l’Américain qui aurait importé le karaté aux Etats-Unis, il est aujourd’hui ceinture noire 10ème dan, chapeaute 48 écoles de karaté dans son pays et aurait ainsi déjà enseigné son art à plus de 15000 élèves. Un pedigree qui ferait rougir bien des acteurs à qui l’on demande de tataner des sbires sans qu’ils aient jamais mis le moindre petit orteil sur un tatami.

Seulement voilà… Tout bon karateka respectable qu’il est, le père Campbell est totalement inapproprié dans le rôle du héros courageux. Il tient plus du grand machin tout mou à l’air absent, tout droit sorti des 70’s, que du bellâtre capable de porter un film sur ses épaules. Dire que les scénaristes ont même osé lui filer une scène de sexe...


The Sid Campbell show. Si tous les gens de son âge pouvaient tataner la racaille aussi efficacement, Sarko aurait du souci à se faire.


Alors, Nanarland coupable de jeunisme et de délit de faciès envers les vieux moustachus ventripotents tout mous ?! A vrai dire s’il n’y avait que ça, on pourrait passer l’éponge, en ayant une pensée pour tous ces acteurs castés pour des rôles pour lesquels ils n’ont pas le physique. Après tout ce ne sera ni la première, ni la dernière erreur de casting…


(Petit sourire coupable) Les erreurs de casting sont fréquentes au cinéma, pour notre plus grand bonheur !


Mais encore une fois, il faut regarder ce qu’il y a autour : des bastons entre des gugusses mous du genou, un casting quasi-amateur, une mise en scène complètement plate, une intrigue foireuse, et des effets spéciaux gentiment hors sujet. Tiens, parlons-en des effets spéciaux, ils donnent une idée de la violence avec laquelle le réalisateur du film a osé foncer tête baissée dans le mur de la ringardise.




Gerald Okamura, le "Master Demon" dans toute sa splendeur, et son maquillage zombiesque.


Un personnage se fait poursuivre par le travesti bodybuildé(e) évoqué(e) en début de chronique. Alors qu’il se fait rattraper au pied d’un immeuble, son opposante lance un grand coup de poing dans le mur. Et là, le réalisateur ose : il colle le stock-shot d’un immeuble qui s’effondre. Il fallait le faire.


La nanardise ne tient pas qu'aux personnages principaux. Master Demon c'est aussi du sbire nanar et du zicos nanar.


Voilà donc un petit nanar sympathique, que nous avons malheureusement visionné en VO. Il n’est sans doute jamais sorti en France. Dommage car il aurait sûrement gagné à bénéficier d’un doublage bien foireux comme on les aime. Reste un petit film qui nous a fait passer un agréable moment, principalement grâce à son casting, l’un des plus douteux qu’il nous ait été donné de voir depuis belle lurette [NdlR : le trio Okamura-Campbell-Lee avait déjà été la vedette de "La mort rôde à San Francisco", réalisé par Paul Kyriazi en 1982].


Gerald et sa copine culturiste.

- Labroche -
Moyenne : 2.82 / 5
Labroche
NOTE
3/ 5
Mayonne
NOTE
2/ 5
Nikita
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Wallflowers
NOTE
3.25/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Barracuda
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation

Un film resté prudemment dans le monde anglophone et qui n'a pas tenté une percée chez nous, ce qui est bien dommage. La version la plus courante est un zone 0 anglais de chez "Digital Vidéo Dreams", mais pour nos lecteurs belges il sera peut-être plus aisé de trouver l'édition néerlandaise avec des sous-titres néerlandais chez "Emperor Production".

Sinon on le trouve acoquiné avec diverses autres productions fauchées du même acabit, en pack 2-3-4 films. La liste de tous ces packs promos ne faisant que retarder l'heure d'aller se coucher, nous vous en ferons grâce.