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La Malédiction des Rats

(1ère publication de cette chronique : 2006)
La Malédiction des Rats

Titre original :Gnaw

Titre(s) alternatif(s) :Food of the Gods part 2, Rats

Réalisateur(s) :Damian Lee

Année : 1989

Nationalité : Canada

Durée : 1h20

Genre : Stuart not little

Acteurs principaux :Paul Coufos, Lisa Schrage, Real Andrews

Bousk8
NOTE
3.5/ 5


Une chouette affiche thaïlandaise.

Tout d'abord, pour la petite histoire, j'ai chopé ce nanar en achetant des DVDs à 1,50€ à Intermarché, et comme de bien entendu, les titres et les visuels des jaquettes n'avaient pas grand-chose à voir avec le film contenu, juste un lointain rapport, histoire de dire « ouais c'est pas ça mais presque ». Dans le lot j'avais donc « Squale » (qui en fait était « Shark Attack », une vraie bouse navetonneuse avec Casper « Big Jim » Van Dien) et aussi « Les Bêtes Féroces Attaquent » qui finalement se révèlera être la fameuse « Malédiction des Rats ».


Un repompage intégral de la jaquette de « Les Bêtes Féroces Attaquent » de Franco Prosperi, "on s'est fait avoir" notoire par ailleurs. Bravo "Prism Vision" !

En résumant grossièrement, ce film nous relate la mésaventure d'un chercheur, Paul Coufos (avec un nom pareil pas étonnant de faire des coufos-reux), qui, en voulant aider son prochain, crée une molécule d'accélération de croissance qui finit malencontreusement par affecter des rats, qui deviendront bientôt gros comme des Saint-Bernards.


Paul Coufos, notre héros, Neil dans le film, Denis Quaid-like en vrai.

Mais alors quid de la Malédiction ? Et bien on s'en fout, aucun rapport, l'important est de terminer la pellicule sans dépasser le budget payé en tickets resto.

Attardons-nous sur quelques passages totalement ringards qui méritent pleinement le détour :

La personne qui se fait aider par le chercheur est en fait une vieille dame, ancienne prof du chercheur, qui a manipulé une molécule et l'a injecté sur le gamin d'une amie pour le soigner ! Sauf que la molécule en question a fait que le gamin de 8 ans mesure au moins… 2 m ! (à noter que la molécule semble aussi marcher avec les fringues que porte la victime, c'est bien connu).


Allez, maintenant tu vas au lit mon grand.

Attention les yeux, les trucages sont gros comme la tête à Pascal Bataille, ils font passer ceux de « Chéri j'ai agrandi le bébé » pour une vraie réussite, donc en bref, un plan filmé avec deux profondeurs (très) différentes pour que le gosse paraisse grand, c'est beau, on voit à peine les différences de netteté d'image.

 
Peter Jackson a piqué tous les effets spéciaux pour « Le Seigneur des Anneaux ».

Il faut savoir aussi que la vieille dame a concocté tout ça dans sa maison perdue au milieu des bois, aucune trace d'un moindre labo, trop cher. Le chercheur va donc l'aider avec sa molécule, mais voilà, au lieu d'essayer de créer une molécule qui rapetisse, cet abruti va continuer à développer une molécule qui fait grandir, va comprendre Charles.

Le chercheur officie dans un labo d'une université où existe un petit groupe de jeunes révolutionnaires farouchement opposés aux expériences sur les animaux. Un soir, après avoir déjà saccagé un labo d'un autre chercheur (avec un air très méchant, du style méchant professeur), ils décident de faire un tour dans le labo de notre héros. Bien entendu, ils se montrent discrets comme Carlos dans un magasin de porcelaine. Ils découvrent alors ce labo et cherchent les animaux, marquant ce passage de cette réplique cinglante : « Mais, y'a pas d'animaux ici ? » « Et ça, c'est du céleri rémoulade peut-être ? ». Ne pas hésiter à faire un léger retour arrière de 10 sec pour se poiler une seconde fois…


Le méchant professeur, une des plus belles perruques de l'histoire du cinéma.

Par la suite, ce qui devait arriver arrive : les rats, ayant bouffé par inadvertance des tomates transformées par le héros deviennent bien gros et font peur aux jeunes, qui font tomber les cages comme des lourdauds pour bien marquer leur effroi, et comme convenu l'un d'eux se fait grignoter le visage.


Après plusieurs morts suspectes, la police fait appel à des dératisateurs professionnels, sortes d'ersatz ultra-cheaps des « SOS Fantômes » : les combis, le matériel high-tech qui en fait est tout basique, la voiture zarbi et la musique d'entrée Bontempi System Five. Malheureusement pour nous, ils ne vont pas rester longtemps : l'un des deux se fait vite boulotter et l'autre jette l'éponge, bref un pétard mouillé.

Lors d'un cauchemar, le héros se voit faire l'amour avec une de ses élèves qui lui tourne autour depuis le début du film (mais qui va bien entendu mourir car le héros a déjà une copine), et lors de l'acte sexuel, son corps commence à grandir, d'abord ses mains puis tout le reste, on a droit à un magnifique plan digne du gamin du début où notre héros à l'impression de se taper Mimi Mathy en plus petit !




Attention, contenu mimimathyophile.

Comme dans tout nanar animalier, il y a toujours un salaud d'égoïste qui fait passer ses intérêts avant la survie des autres ; ici le rôle est tenu par le doyen de la fac, qui ne veut pas entendre parler des rats, pour lui le plus important est que le nouveau complexe aquatique de la fac soit inauguré et qu'il y ait plein d'investisseurs qui fassent fleurir les billets entre leurs doigts boudinés. Pour l'occasion, la fac organise un concours national (oui monsieur) de natation synchronisée !

C'est gros comme une maison, les rats attaquent les nageuses en plein bal et la panique s'empare de la foule.




Au secours, les minis rats géants arrivent à petits grands pas.




Panique à la pistoche...

Gros moment de nanardise avec un vent de panique terriblement bien joué, la salle doit contenir 400 personnes et en presque 10 minutes il en reste presque toujours autant ! Ces abrutis ne font que crier et se marcher dessus alors qu'il existe de belles portes de sortie un peu partout autour d'eux. Les rats s'en donnent à cœur joie, on nous ressert les plans des rats sortant de l'eau au moins 3 fois, sachant qu'on ne nous montre jamais (sauf cas très rares) un rat et un homme dans le même plan, histoire de nous faire croire qu'ils sont énooormes, monsssstrueeeuux, alors qu'en fait pas du tout, c'est juste des rats.


On notera la référence. Merci.

La scène finale : tous les rats sont rassemblés à l'extérieur du complexe, attirés par une femelle (jolie rate blanche appartenant au héros qui a été agrandie pour la bonne cause) qui elle-même est attirée par de la musique. Au début du film, on voit le héros avec son pipeau jouer 3 notes et faire sortir la rate de sa cage, mais à la fin du film, la rate, mesurant 2m de long, est attirée par… le héros qui joue de la guitare électrique grâce à un type qui sort d'on ne sait où avec sa guitare et son ampli (c'est vrai qu'à bien regarder autour de nous, on n'en voit partout des types comme ça, non ?).


Le pipeau, un vrai aspirateur à gonzesses !

Tout les flics sont là pour canarder les rats, mêmes des gens qui n'ont rien à voir et sont juste là parce qu'il y a de la chair à tirer (redneck powaaa). Dans la fusillade, la rate blanche est mortellement blessée et vient se traîner lamentablement jusqu'à l'intérieur pour mourir dans un râle pathétique, solennellement accompagnée par les pleurnichements de son héros de maître, un peu comme le faisaient les pleureuses lorsqu'on menait les pharaons dans leur dernière demeure.


La rate vient de comprendre qu'elle s'est faite avoir par ces salauds d'humains.

Pour finir sur un rebondissement aussi inattendu qu'absurde, aussitôt la rate tuée, notre héros se précipite dans une cabine téléphonique pour appeler la vieille dame du début et lui annoncer qu'il a eu quelques problèmes à régler mais qu'il arrive (!). La vielle lui dit de faire vite car le gosse a encore grandi et qu'il commence à devenir méchant. A ce moment-là, on entend les pas du môme arriver près de la vielle (bruités avec la paume d'une main tapotant sur une table), la vielle se retourne et, horreur, une main de 50cm lui recouvre la tête. Notre héros n'entend plus rien (« allô, allô ? » dit-il bêtement), mais on voit la vielle dame effondrée à terre et un énorme trou dans le mur de la maison. Violoncelle strident, fondu au noir et fin, le spectateur en tremble encore.


Ca va couper chéri...

En somme, une bien belle œuvre qui ne grandit ni le cinéma, ni les rats (et pourtant). A posteriori, je suis quand même content que le DVD ait contenu cette « Malédiction des Rats », les arnaques à la jaquette font parfois bien les choses.


Au passage, une jolie apparition involontaire de l'accessoiriste (oui, la main avec la seringue en bas à gauche), dans l'édition VHS en 4:3 du film.

Note de Nanarland : Le film se veut plus ou moins la suite de « The Food of Gods » de Bert I. Gordon, dit Mr B.I.G., réalisateur/producteur obsédé par le gigantisme à l'écran et à qui l'on doit notamment « L'Empire des fourmis géantes » (« Empire of the Ants »), « The Amazing Colossal Man », « War of the Colossal Beast » etc. Ce dernier film, vaguement inspiré de H.G. Wells, avec, entre autres, Marjoe Gortner, est sorti en France sous le titre de « Soudain, les monstres » où Marjoe se fait attaquer par un poulet géant !

Merci à DJponey !

- Bousk8 -
Moyenne : 2.92 / 5
Bousk8
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
John Nada
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
3/ 5
Wallflowers
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation


Deux éditions DVD françaises existent pour l'instant, tout aussi bas de gamme l'une que l'autre. La première chez "Monarch"sous le nom de "Rats" mais qu'on ne peut vous conseiller, la compression du film étant lamentable... (pour ceux qui ont des notions d'authoring, ces andouilles de chez Monarch se sont planté dans l'ordre de lecture des trames... ) L'autre galette connue est cette escroquerie signée "Prism Vidéo" détaillée plus haut. C'est d'autant plus dommage qu'une belle édition de chez "Artisan" existe en zone 1 avec ses rats furieux qui semblent avoir choppé la myxomatose.


Sinon vous pouvez toujours rechercher les 2 cassettes sorties successivement chez "Columbia" (sous les noms d'éditeurs "RCA" puis "Gaumont/Columbia").


Un dernier truc débusqué par Le Rôdeur : l'affiche originale est celle de « Les Rats Attaquent » de Robert Clouse. Cette affiche a été repompée par "Initial" pour composer celle de « Les Bêtes Féroces Attaquent » de Franco Prosperi, puis Prism a repris la jaquette des « Bêtes Féroces… » à Initial et a mis dedans « La Malédiction des Rats » (en conservant même les crédits, ces crétins). C'est donc une jaquette volante de jaquette volante !