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Lunar Cop

(1ère publication de cette chronique : 2013)
Lunar Cop

Titre original :Solar Force

Titre(s) alternatif(s) :Lunarcop, Maximum Carnage, Astro Cop

Réalisateur(s) :Boaz Davidson

Année : 1994

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h28

Genre : Cop comme la lune

Acteurs principaux :Billy Drago, Michael Paré, Walker Brandt, Robin Smith

Francis
NOTE
1/ 5


Quiconque ne se fierait qu’au titre et au générique de début (composé d’images du désert américain avec un filtre bleu pétant, pour faire croire qu’il s’agit de la surface lunaire), pourrait penser que nous allons avoir affaire à un thriller spatial à la, disons, « Outland ». Il n’en est rien. Même si les dix premières minutes du film se passent dans une base lunaire, nous sommes bel et bien en présence d’un post-apocalyptique tout ce qu’il y a de plus calibré.



Le héros, Joe Brody (Michael Paré), est policier dans une cité lunaire où des hommes se sont réfugiés pour fuir la Terre, transformée en désert par une catastrophe écologique. Coup de bol, des scientifiques ont mis au point un appareil pour faire tomber à nouveau la pluie sur Terre.

Je suis un peu embarrassé pour en parler, de ce fameux appareil. Les personnages l’appellent « l’amarante », mais je ne vois pas trop le rapport avec la choucroute, si quelqu’un pouvait m’éclairer... (Ben oui, pourquoi pas « le manioc », tant qu’on y est ?) Je ne peux pas non plus vous le décrire, car on ne le verra jamais : la seule information dont on dispose est qu’il tient dans un espace de la taille d’une boîte à chaussures. De toute façon, on s’en fout.

Le figurant qui plie les tuyaux derrière lui après avoir reçu un coup de poing.


Toujours est-il que l’appareil a été volé et ramené sur Terre par un groupe de gens dont on ne sait rien non plus, à part qu’on les appelle les « extrêmistes ». Joe Brody est envoyé sur Terre par ses supérieurs pour récupérer l’amarante, en recevant bien la recommandation de se méfier des « sauvages » qui hantent le désert de la planète...

A son arrivée, Joe découvre que ses supérieurs lui ont menti : les « sauvages barbares » ne sont pas si inhumains que ça. En réalité, la population de cette Terre dévastée correspond à un modèle des plus banals (dans le genre post-apo, s’entend). Elle se compose en effet de deux parties distinctes : les gentils paysans qui cultivent la terre, et les gros méchants à moto qui viennent leur piquer leurs récoltes. Si on ne nage pas en pleine normalité, avec ça !


Des méchants qui font des méchancetés : la routine des post-nukes.


D’ailleurs, et c’est ce qui contribue le plus, selon moi, à l’aspect nanar du film, dans Lunar Cop, les gentils sont vraiment ultra gentils, et les méchants vraiment ultra méchants : les curseurs du manichéisme simplet sont poussés à fond !

Les méchants sont tous des hommes, à l’exception d’une ou deux femmes nymphos et toxicos, habillées comme des teu-pus (évidemment). Vêtus de noir, ils sont sales, ils boivent, fument, ont les dents pourries, et ne communiquent que par des braillements et des rires hystériques. Ils ne peuvent s’empêcher de bramer de satisfaction dès que l’un d’eux commet un acte vile.


Mouahaha !


Hinhinhin !


Gnéhéhéhé !


Billy Drago en plein crise de cabotinage hystérique.

Les gentils, eux, vivent dans un mignon village tout blanc, où résonne une doucereuse musiquette au xylophone dès que la caméra y ballade son objectif. Ce village de bisounours est peuplé de gens avenants vêtus de couleurs vives, qui se saluent avec de grands sourires et de petits signes de la main, et d’enfants tout mignons qui passent leur temps à jouer en riant. Ils ont de l’eau en abondance (on peut même prendre des douches), sont végétariens (au contraire des méchants qui ne mangent que de la viande, au point de tuer le cheval d’un gentil), disent les grâces avant de passer à table, bref ils sont charmants et bien élevés.

 
Le village des gentils vraiment très gentils.


Et encore, j’en oublie. Ce contraste est en soi assez comique.

Bref, Joe aide les gentils à défendre leur village contre les méchants à moto. Ceux-ci passent leur temps à faire des sauts à moto sur tremplin. Dès qu’il y a une dune, hop ! Plan large sur les quatre cascadeurs qui font leur saut à moto, en contre-jour pour ne pas qu’on se rende compte que leurs têtes ont changé. Ce type de plan revient plus d’une dizaine de fois. On a l’impression que le réalisateur était si content d’avoir dégotté des cascadeurs sachant faire du saut à moto qu’il a décidé de les rentabiliser au maximum.

Vieux motards que jamais.


Lunar Cop est également très généreux en explosions… Enfin ça dépend. Un cocktail molotov, une moto qui entre en roulant au pas dans un entrepôt ? Explosion maousse. Par contre, qu’un bâton de dynamite atterrisse à côté du héros, et ne s’ensuit qu’une petite explosiounette ridicule (Michael Paré fait semblant d’être renversé par le souffle avec beaucoup de bonne volonté).

Un égorgement plus vrai que nature.

Suite à des péripéties que je vous épargne, Joe récupère l'amarante et décide de l'utiliser au bénéfice de l'entière population terrestre, se révoltant contre ses supérieurs. En représailles, ceux-ci lui expédient un méchant cyborg. Après une interminable course-poursuite dans le désert, le climax survient dans une ville désertée, généreusement constituée d’une seule maison en ruine entourée de maquettes. Après un combat quelque peu nanar, Joe envoie le cyborg se dissoudre dans une mare d’acide rouge et bouillonnant qui se trouvait là par le plus grand des hasards.


Joe Brody (Michael Paré) affronte un redoutable cyborg à tête de pizza.


Final : la copine du héros meurt. Ben oui, il faut bien qu’elle meure, pour qu’il puisse repartir libre et fier, cavalier solitaire dans le soleil couchant… Comment et pourquoi meurt-elle, je ne vous le dirai pas, mais sachez que c’est capillo-tracté au possible. Visiblemment il fallait un prétexte, et le premier venu à l'esprit du scénariste a fait l'affaire…

Enfin, l’amarante est lâchée dans l’atmosphère, et notre héros repart, cavalier solitaire disais-je, dans un désert sous la pluie, celle-ci étant figurée par du grat-grat de brosse à dent sur la pellicule.

FIN.

Pour ma première chronique, je me suis volontairement fais les dents sur un nanar très bas de gamme... Du moins, selon mes critères d’appréciations de novice, mais je pense que vous en conviendrez. C’est du 1/5 tant il y a de moments ennuyeux (au vingtième saut à moto, on grince des dents, sans parler de la course-poursuite dans le désert où il ne se passe strictement rien : deux motos roulent l’une derrière l’autre pendant des plombes…), ainsi qu’une certaine convenance dans la nanardise : en gros, le réalisateur foire là où on s’attend à le voir foirer, et tous les clichés du post-nuke défilent sans grande surprise… Les scènes d’amour entre le héros et la fille du chef des gentils (pourquoi toujours la fille du chef ?) sont mal jouées sans être drôles, prennent trop de place, et sont à peu près aussi dignes d’intérêt que celle de « Star Wars Episode II » (ce qui n’est pas peu dire). En outre, même si certains combats sont ridicules à souhait, tout n’est pas complètement raté. Les cascadeurs s’en tirent honorablement, et il y a une scène de déminage d’un terrain à la pointe du couteau qui est presque une réussite…

- Francis -
Moyenne : 1.65 / 5
Francis
NOTE
1/ 5
LeRôdeur
NOTE
2.5/ 5
Rico
NOTE
1/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.75/ 5
Wallflowers
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Le type même du film édité en DVD bas de gamme et dénichable en solde. Il n'y a même pas de nom d'éditeur sur le DVD si ce n'est le logo "Nu image" !

Dans le même genre, on l'a vu dans un habillage similaire errer dans quelques bacs à soldes sous la bannière "Westar Pictures" sous le titre "Maximum Carnage". "Maximum Arnaque" eut été plus honnête mais bon...

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