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Forest Warrior

(1ère publication de cette chronique : 2003)
Forest Warrior

Titre original : Forest Warrior

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Aaron Norris

Année : 1996

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h33

Genre : Ecologie et neuneuisme

Acteurs principaux :Chuck Norris, Michael Beck, William Sanderson, Terry Kiser, Max Gail, Megan Paul

Zord
NOTE
2/ 5


Vous connaissez le jeu des sept familles ? Ce jeu qui consiste à rassembler le maximum de "familles" en demandant à ses partenaires si tel ou tel personnage du clan ne se trouve pas dans leur jeu. "Dans la famille Quisucegratos, je voudrais ... la mère". C'est bon, ça vous revient ? Cool. Alors jouons un peu :


"Hum hum (raclements de gorge), alors... dans la famille... Norris, je voudrais... Aaron, le frère réalisateur ! Il y est ?? Excellent ! Je suis en veine, ce soir... alors, alors... toujours dans la famille Norris, je demande... le frère acteur, Chuck ! Il est là aussi ? Cooool !!! Décidément, hein, une chance de cocu, les mecs... je continue, alors... je voudrais... la belle soeur, Rebecca, la co-productrice ? OUI ? ELLE EST LA AUSSI ?? ALORS, CA Y EST, LES GARS : J'AI UNE FAMILLE COMPLETE !!! ET SANS PIOCHER, HEIN, VOUS AVEZ VU ??? SANS PIOCHER !!!!!


Non, plus sérieusement, on a beau dire ce qu'on voudra, Chuck c'est quand même un type bien. Le moindre téléfilm est pour lui l'occasion de salarier les trois-quarts de sa famille, et peut-être même ses voisins de palier, allez savoir ! En fait, ce Chuck est tellement un type bien que cette fois-ci aucun milliardaire afghan, aucun terroriste cubain, aucun trafiquant de drogue hispano-métèque et apatride ne sera la victime de son ire, de ses mawashis circulaires et de ses répliques nazes de chez naze. Pour Forest Warrior, Chuck s'est grandement humanisé et nous livre un joli conte de Noël pour enfants, dégoulinant de morale sirupeuse et de bons sentiments bien niaiseux, sur fond d'écologie, résumable par : Ne touchez pas aux arbres de la forêt de Chuck ou Chuck viendra vous botter le cul !


Chuck Norris, à fond dans son rôle de trappeur karatéka en costume d'indien.


Du coup, ils me font bien rire les Verts en France avec leurs motions, leurs candidats multiples, leurs querelles intestines et leurs courants innombrables. En fait l'écologie, comme nous l'enseigne Chuck, c'est tout con ! Des salauds polluent, Chuck leur casse la gueule et les salauds s'en vont polluer ailleurs, voilà tout.


Ici, Chuck, toujours aussi impassible et figé dans un rictus qui se veut profond et intelligent campe Jeremiah Mc Kenna, un ancien trappeur amoureux de la Nature, tué il y a deux siècles par des braconniers armés de flingues, là où Mc Kenna n'avait lui pour se défendre que ses pieds, ses bras et son intelligence (et - croyez-le si vous le voulez- il est mort quand même !). Ressuscité par Dame Nature, Mc Kenna est devenu un esprit, "Le Guerrier de la Forêt", capable de se métamorphoser en (stock-shots de) loup, ours, aigle, blaireau (eh oui...) ou encore raton-laveur.


Le vieux Clovis et la future Chuck Team, section Juniors.


La jolie histoire de Mc Kenna nous est narrée (ainsi qu'à un groupe d'enfants) dès le début du film par le vieux Clovis, seul Noir du casting et Oncle Tom du pauvre, doublé comme il se doit avec un accent traînant se voulant "Vieux Sud" et rappelant au petit Texan qui sommeille en chacun de nous les pires imitations de Michel Leeb ! Mais ce bon Clovis est triste, car Travis Thorne - un méchant promoteur - ses avocats marrons et sa légion d'ouvriers brutaux et sanguinaires veulent raser de nombreux hectares de forêt pour construire des trucs à la place, au détriment de Dame Nature !


Cette bonne tête à claques de Michael Beck, qui dans les années 80 a sévi dans des nanars phares tels que Mega Force ou Xanadu. Ca fait plaisir de voir qu’un grand acteur nanar méconnu des eighties trouve encore de quoi rester propre et digne (enfin… surtout propre).


Permettez que j'interrompe un instant le récit : quand je dis "pour construire des trucs à la place", ce n'est pas par facilité ou parce que ma mémoire me fait défaut. Non, c'est simplement parce qu'aucune précision ne sera apportée quant à la nature des projets de Thorne, il veut déforester, c'est tout !) Les mignonnets animaux des bois sont en danger et, pour les protéger, il n'y a qu'une bande de gamins (et bien sûr Chuck, mais ils ne le savent pas encore) !


Chuck, en train de faire des câlins à un raton-laveur !


Armés de leurs vélos et de leur solide morale de boy scout, les chiards partent donc en guerre contre les bûcherons. Et comme à toute armée il faut un QG, ils retapent une vieille cabane dans les bois. Là où des pré-ados normaux auraient profité de ce refuge loin des adultes pour fumer leurs premières clopes, rouler des splifs en douce ou encore jouer à touche-pipi avec leurs condisciples du sexe féminin, ces niais-là préfèrent recueillir des oursons et prêter des serments idiots au-dessus d'un feu, sous le regard attendri (quoiqu'un peu bovin) de l'ami Chuck. Ah, aussi, ils aiment bien bizuter les plus petits pour savoir "s'ils sont dignes d'entrer dans le groupe", mais ce n'est aucunement malsain. Voilà au contraire une saine pratique qui forge le caractère et qu'on ne retrouve guère plus que chez les scouts d'Europe de Notre Dame de Sainte Jeanne d'Arc du Maréchal et autres groupes de jeunes gens bien motivés.


Un, deux, trois, nous z'irons au bois... Quatre, cinq, six, dans la forêt à Chuck Norris...


Et motivés, ils le sont, nos sympathiques Castors Juniors ! D'autant plus motivés que depuis une altercation avec trois bûcherons sanguinaires, ils savent qu'ils peuvent compter sur leur ami le trappeur karatéka (avec son costume d'indien des plus... hum... grotesques) qui se change en animal sous leurs yeux ébahis. Rassérénés par leur nouvel allié, ils partent youkaïdi, youkaïda, botter le cul à Thorne et à ses machines-outils.


Le méchant coupeur d'arbres Travis Thorne.


Dans les nanars, les méchants sont vraiment méchants, mais dans les films de Chuck Norris, c'est encore pire. Un axiome qui se révèle vrai encore ici. Agacé par ces robins des bois en sportswear, Thorne - au lieu d'appeler leurs parents, de leur mettre une bonne fessée et de les renvoyer regarder Jackass à la télé chez eux - préfère (en bon méchant nanar) aller plastiquer leur cabane au fond de la forêt ! Ah ouais, carrément ! Finalement, "méchant" est peut-être un qualificatif un peu faiblard pour lui...


Mon Dieu, un affreux pas beau veut saigner un mignon p'tit ourson ?



Ca c'est une mission pour le Forest Warrior !


L'explosion tuera l'une des jeunes filles (violons, larmes, etc.) mais heureusement, nous sommes dans la forêt magique de Chuck, et dans la forêt magique de Chuck, les morts ressuscitent grâce à Chuck et ses amis les animaux. Ni une, ni deux, la midinette revient à la vie ("comme dans un rêve"), et ça vénère un peu le reste de la bande qui est d'autant plus déterminée à aller mettre des ramponneaux (Youkaïdi, Youkaïda) à l'affreux.


Un bûcheron qui fait du "air guitar" avec une tronçonneuse.


Grâce à leurs techniques commando nanardes (patates dans les pots d'échappement, clous sur la route, arrachage des CB à la canne à pêche, putois dans les bagnoles...), les gosses réussissent à mettre en déroute les cohortes de bûcherons jusqu'à l'arrivée du Sheriff qui arrête tout le monde, sauf Thorne qui est le Grand Méchant et aura par là-même l'insigne honneur de se faire dérouiller par Chuck en personne (histoire de justifier son cachet et son nom au générique) qui se transformera même en ours devant lui, histoire de se la donner un chouillas et de bien lui montrer qui c'est le plus viril.


Heee Yaaaa ! Kick the bûcherons out of America !


A la fin, tout le village - gosses et adultes compris - reconstruit la cabane en chœur, Mc Kenna retrouve le fantôme de son épouse indienne, les bûcherons vont pointer au chômage et tout le monde est heureux dans le meilleur des mondes. Car que ce soit contre le terrorisme, le communisme, les cartels de la drogue ou pour la préservation de l'environnement, la méthode Chuck de la tatane dans la gueule a encore montré sa supériorité. C'est évidemment très con, mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime, Chuck !


Chuck stoppe une tronçonneuse…



…à mains nues !


Bonus Nanar : Erreur de traduction oblige, nous avons un petit bonus track en exclu dans la VF ! Un des personnages (l'ancien Shériff devenu mécano) est présenté comme un "Ancien Député, dégoûté par la corruption" (!!!), ce qui ne veut rien dire, puisque le terme américain pour désigner les parlementaires de la chambre basse est Representative. Il s'agirait selon mes sources on ne peut plus fiables d'un Deputy, abréviation classique de Deputy Marshal, correspondant à l'adjoint du représentant de la Loi local. Pour l'histoire, un Shériff s'occupe d'un Comté et un Marshal d'une agglomération moyenne, ou d'un groupe de petites agglomérations. Techniquement, le Marshal est subordonné au Shériff. Qui a dit que l'on ne s'instruisait pas grâce à Chuck ??

- Zord -
Moyenne : 2.67 / 5
Zord
NOTE
2/ 5
Kobal
NOTE
2/ 5
John Nada
NOTE
2.5/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
Drexl
NOTE
3/ 5
Wallflowers
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

"Pioneer" et "Opening" nous ont sorti un DVD de qualité courante avec un petit 4/3 d'origine et une version française 5.1 (sans VO). En dehors du film proprement dit, rien de fabuleux à se mettre sous la dent à part une bande-annonce. Cela étant, si vous voulez tester les limites de votre résistance mentale ou si vous êtes un admirateur insatiable du grand Chuck, vous pouvez vous embarquer sur le coffret spécial comprenant, outre Forest Warrior, les plus ou moins corsés Sidekicks et Top Dog. Toutefois, s’il vous prenait l’envie de vous faire les trois films dans la foulée, nous ne saurions trop vous recommander de consulter rapidement un psychiatre.