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Ed Wood


Ed Wood

Titre original : Ed Wood

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Tim Burton

Année : 1994

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 2h01

Genre : Hommage à un génie (si si)

Acteurs principaux :Johnny Depp, Sarah Jessica Parker, Martin Landau, Patricia Arquette

Labroche
NOTE
B.F./ 5



Une fois n’est pas coutume, nous publions la chronique d’un bon film sur Nanarland. Oui vous avez bien lu, BON FILM, tout court, même pas nanar volontaire.

La raison ? Un update entièrement consacré à Ed Wood, l’immortel ambassadeur du nanar cinématographique. Dès lors, comment ne pas parler du film que Tim Burton lui a consacré ? Surtout que le réalisateur américain a traité son sujet avec beaucoup de pertinence : plutôt que de s’apitoyer sur le sort du « plus mauvais réalisateur du monde », Burton a réalisé un film qui baigne dans une bonne humeur doucettement teintée de nostalgie, et qui se concentre sur une période finalement assez courte de la vie d’Edward D. Wood Jr.


Eddy et Bela.



Le film de Tim Burton se focalise donc sur les débuts d’Ed Wood au cinéma, sur sa rencontre avec le mythique Bela Lugosi, et sur le tournage de trois films : « Glen or Glenda », « La Fiancée du Monstre » et le mythique « Plan 9 From Outer Space ». Evidemment, certains esprits tatillons auront noté que Burton « glamourifie » un peu certaines anecdotes (il paraît que c’est une doublure qui a tourné la scène de la pieuvre dans La Fiancée du Monstre, et non Bela Lugosi comme on peut le voir dans le film) mais, à mon avis là n’est pas la question.


Pull the strings...



Il y a en effet mille et une bonnes raisons de voir cet « Ed Wood »...

D’abord, le film jouit d’un casting exceptionnel. Exceptionnel dans le sens où les acteurs semblent réellement tout droit sortit de l’univers de Wood. Johnny Depp y est très bon, et la ressemblance entre les personnages du film et les acteurs des années 50 est souvent saisissante. On jurerait voir Tor Johnson par exemple.


Gregory Walcott, le héros de « Plan 9 From Outer Space », fait une apparition dans le rôle d'un type à qui Wood demande en vain de l'argent pour financer un film.



Mais s’il y a une personne qui tire son épingle du jeu, c’est bien Martin Landau. Il interprète Bela Lugosi avec une grande justesse, et une grande partie du film est justement consacrée à cet acteur. On se régale aussi de voir l’envers du décor. Les soucoupes peintes à la main, la cabine de pilotage de Plan Nine montée en cinq secondes montre en main, j’en passe et des meilleures. Sous cet angle, le film se regarderait presque comme un documentaire, et offre un regard amusé sur cet « autre » cinéma qui nous passionne.


La magie du cinéma...



On a donc droit à quelques superbes scènes relatant des déboires que beaucoup d’autres réalisateurs nanars ont dû connaître : la projection publique du film qui tourne à la catastrophe (comme ce sera le cas plus tard pour l’équipe de « Manos, the Hands of Fate »), les astuces du réalisateur pour trouver des financements pour son film, ces scènes tournées en une prise, au grand étonnement de l’équipe du film (Depp ponctuant toutes les prises de vues, y compris les plus catastrophiques, par un gimmick génial : "aaand... CUT... Perfect !").



C’est donc un film que tout cinéphile se doit de posséder tant il suinte l’amour du Septième Art sous toutes ses formes. C’est une œuvre finalement atypique à Hollywood, mais qui trouve une place tellement logique dans la filmographie de Tim Burton. On sent que le réalisateur est ici en terrain connu, celui des gens hors normes.



Burton est même allé jusqu’à changer de studio pour tourner son film, car les producteurs lui intimaient l’ordre de tourner en couleur. Et il faut reconnaître qu’il a eu raison d’aller au bout de son idée, tant le film nous projette réellement au cœur de l’univers d’Ed Wood, et joue avec les codes du nanar tout en nous décrivant un univers fascinant. Car le plus important dans tout ça, c’est que Burton ne se moque jamais d’Ed Wood, on sent qu’il le respecte et le capital sympathie des deux réalisateurs s’en trouve d’autant plus décuplé.


Ed et sa petite cour des miracles à la recherche de financements.



Le film en devient même émouvant quand on sait que les relations qui unissent Wood à Lugosi dans le film sont en fait le reflet de celles qui unissaient Burton à Vincent Price, prince de l'épouvante dans les années 60 (particulièrement dans les adaptations de l'oeuvre de Poe). Burton, fan de l'acteur, avait réussi à tisser une véritable amitié avec ce dernier, lui consacrant un court-métrage (« Vincent », narré par Price lui-même) et lui confiant le rôle du créateur d’Edward dans « Edward aux mains d'argent ». Vincent Price est mort peu après le tournage de ce dernier, en 1993.

Du tout bon donc.


L'art de la peur selon Ed Wood


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TantePony
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LeRôdeur
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B.F./ 5
Rico
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B.F./ 5
John Nada
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B.F./ 5
Nikita
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B.F./ 5
Barracuda
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B.F./ 5
Drexl
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BF/ 5
Wallflowers
NOTE
B.F./ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
Il existe chez "Buena Vista" une très belle édition qui, outre une copie de toute beauté, comporte un tas de bonus décalés : depuis le making of présenté par Johnny Depp à un reportage sur les difficultés d'être un travesti hétérosexuel marié en passant par une étude sur le theremin, l'ancêtre des instruments de musique électronique qui donne ces zbooiiing si caractéristiques de la musique de film d'épouvante des années 50.