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Demon House

(1ère publication de cette chronique : 2005)
Demon House

Titre original :Night of the Demons III

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Jimmy Kaufman

Année : 1997

Nationalité : Canada

Durée : 1h25

Genre : Horreur & nichons

Acteurs principaux :Amelia Kinkade, Kris Holdenreid, Patricia Rodriguez

Wallflowers
NOTE
2/ 5



Avertissement : les captures d’écran de ce film ont été prises à la "roots" en photographiant directement l'écran de la télévision. Bien sûr l'auteur aurait aisément pu user de tous les artifices de la technique moderne pour numériser ce métrage dans les règles et vous offrir des images d'une lisibilité cristalline. Mais notre camarade Wallflowers est un baroudeur qui refuse ce genre de facilités pour nous livrer des instants cueillis sur le vif dans toute leur furieuse intensité brute. Pas d'artifices, c'est son âme d'artiste torturé et intègre que Wally nous offre ici... L'autre explication serait que Wallflowers est un manche du point de vue technique... mais ça, nous ne pouvons nous résoudre à le croire !


Rien que le générique donne le ton.



Le film d’horreur cheap est généralement le genre auquel on pense le plus lorsque l’on parle de nanar. Une erreur souvent commise. Déjà le nanar est applicable à tous les genres de films, de la comédie au film dramatique. Par ailleurs beaucoup de films d’horreur "cheap" sont en vérité de bons (ou mauvais) bis, des séries B ou parfois de simple navets. Heureusement pour nous Demon House ne rentrent pas dans ces catégories.


Pan ! Prends ça, sale cadreur de film d'horreur !



Première mise en garde : « Demon House » est indéniablement destiné aux jeunes. Oui toi, le jeune qui est en mal de sensations fortes, qui en a marre de lire Jules Vallès ou Balzac à l’école (car à partir de quatorze ans, tout cela manque cruellement de sexe et de violence), qui pense que son père est un sale con et sa mère une chieuse, ce film t'est destiné. A toi, et aussi à ton éducation, qui se fait tu le comprendras plus tard grandement grâce à l’école. Et non pas au cinéma. Surtout pas en regardant des films aussi nanars que celui-ci. En preuve cette leçon dont tu devras te souvenir si tu veux améliorer ta moyenne à la fin d’année.

Alors prend des notes et crache-moi ce chewing-gum à la poubelle.


Jeune, rebelle, mais adore mater les séries d'ados à la télé.



INTRO : Démon House ou des complications dignes d'un cours sur les logarithmes népériens.

La distribution en France de « Demon house » (« Night of the demons III » en VO) est assez compliquée. Prenez un Efferalgan et accrochez-vous :

Le premier opus des « Night of the Demons », sorti en 1988 remporta un certain succès à son échelle (Budget $1,200,000, Gains: $3,109,904). Si bien qu’il y eu deux suites. Une première dans le même style que le précèdent en 1994 (à savoir un film qui ne se prend pas vraiment au sérieux avec un côté sympa/rigolo). Et une seconde suite en 1997 que nous chroniquons ici, réalisée par Jimmy Kaufman. Vous suivez ? Très bien car ça se complique. Le distributeur français, qui apparemment fume de la drogue douce sur son lieu de travail et mange de la colle U-HU pendant sa pause-café, a distribué le film « Night of the Demons III » (celui chroniqué en ce moment même) sous le titre « Demon House ». Ce qui fait que « Night of the Demons » est sorti en France sous le titre, littéralement traduit, de « La nuit des démons » et que le titre français « Demon House 2 » est, par contre, bel et bien « Night of the Demons II », soit le film précédant - et non suivant - celui qui nous occupe.

La colle U-HU ne faisant effet que 12mn selon les dernières études des laboratoires Pasteur, le distributeur français a décidé de se shooter à la colle à bois. Ainsi il obtient l’idée lumineuse de mettre exactement la même jaquette sur la VHS de « Demon House » et de « Demon House 2 », soit la même jaquette pour « Night of the Demons » III et II. Ce qui fait que j’ai parfois l’impression d’avoir quatre films sur une VHS. La preuve par l'image : 


Mais que fait la DGCCRF ???



Maintenant que tout le monde a saisi l’importance de ne pas consommer de drogue sur son lieu de travail, attelons-nous à la chronique.


Jeune, Naïve et futur plan nichons.



I) Demon House : une tragique histoire digne de Maupassant.

« Demon House » parle d’une maison hantée par un démon, ou plutôt une démone, nommée Angela. Elle aime attirer chez elle des étudiants/lycéens prépubères durant Halloween. Ceci afin de les tuer et de les transformer en démonots (petits démons) et démonettes (petites démones). Bien sur, avant de les tuer, elle les fait souffrir... et croyez-moi, pas en leur faisant réciter la liste de tous les Premiers ministres de la Vème République.


Jeune, ténébreux et fan d'Evil Dead.



II) Demon House : plus qu'une maison, une équation du second degré.

Le pitch est simple : des étudiantes (A) partent à une fête. Sur le chemin, elles tombent en panne et rencontrent des jeunes super rebelles (B). Ils partent ensemble mais à cause des jeunes super rebelles, ils vont s’attirer des ennuis dans un supermarché (C) et un des loubards va tirer sur un policier (D). Du coup pour s’enfuir, ils vont se cacher dans la maison d’Angela (E) qui se situe à égale distance de (C). L'equation est donc simple : (a + b) = (c - d)/e

Angela sous sa vraie forme. Comme quoi le maquillage pour aller en soirée c'est primordial.



III) Demon House : un film simple comme une réaction chimique au sulfate de nitrate d’argent.

Pour que le film soit bien compréhensible pour son public-cible (ceux qui ne savent pas trop quoi faire de leur excès d’hormones et de sébum) il était nécessaire d’avoir des personnages auxquels il soit facile de s’identifier. Posons-nous dès lors la question suivante : 

"Quels rapports entretiennent les personnages féminins stéréotypés (la coincée, la délurée et la gentille) avec les personnages masculins stéréotypés (le gentil, le méchant, et le poltron) et avec un personnage noir qui meurt, évidemment assez vite (tellement vite d’ailleurs qu’il ne verra même pas la maison d’Angela de près) ?"

 

 

Ha non ! Pourquoi je suis encore le premier à mourir ?



IV) Demon House : un film qui fait aussi peur qu'une interrogation sur les verbes irréguliers anglais.

Avec le recul le public cible aura surtout peur à l’idée que leur gant de toilette se transforme en serpent géant et leur mange l’entrejambe. Ou qu’ils se transforment en monstre qui les empêchent, de surcroit de passer par-dessus un ruisseau souterrain car il est magique (alors qu’un simple panneau de la municipalité à ce sujet aurait pu éviter ce désagrément). La frousse sans doute de se perdre dans le manoir d'Angela la Démone, haut de 4 étages, alors que 5 pièces seulement vont être exploitées dans ce film. Les chocottes de se faire poursuivre et écraser par une voiture au frein à main desserré. Plus prosaïquement, la flippe un jour d’être acteur de métier et de travailler dans un film où le maquilleur ne sait pas faire une poche de sang correctement. 


Etonnamment à l’inverse ça peut aider à affronter une peur : celle de pousser la porte d’un théâtre pour prendre des cours de comédien car que si ça ne sauve pas une vie, ça peut sauver une carrière.



Jeune, jolie et persuadée qu'il est simple d'être comédienne.



V) Demon House : une maison remplie de plans nichons. Comme dessinés sur un bureau d’écolier qui serait collé un samedi matin.

Constatons, sans réelle surprise aucune, que les plans nichons sont particulièrement gratuits (mention spéciale à la conversation seins à l’air des deux protagonistes féminines) et nombreux. Tout comme les coïts entre les protagonistes submergés par les hormones, qui ont la fâcheuse tendance de leur faire oublier qu’ils meurent un par un dans le film depuis une demi-heure.

Un professeur de physique expliquera mieux que moi la curieuse loi qui fait que, lors des scènes de sexe, les filles ont tendance à enlever leurs vêtements beaucoup plus vite que les garçons. Généralement, en 10 secondes, la fille se retrouve en string, alors que le mec vient à peine d’enlever son blouson et une chaussette. 

Alors tout ça semble être dans les normes d’un nanar d’horreur lambda, me direz-vous. Mais Kaufman ça ne lui suffit pas. Les scènes de sexe c’est du classique, c’est dans le cahier des charges. Désirant que le film provoque sur son public cible des afflux sanguins dans leur zizi digne d’un priapisme incontrôlé il n’hésite pas à rajouter des baisers entre nanas et surtout une très perturbante fellation suggérée de la part d’Angela sur un canon de revolver.

 



Comment flinguer une crédibilité avec une
arme sans tirer de coup de feu.



VI) Demon House : une maison où l’on parle comme dans un cours de Philosophie.

Dois-je m’éterniser sur le fait qu’à un moment du film, les jeunes font un concours de blagues « Ta mère » ? Bon, alors passons à la suite.


Non, il ne s’agit pas de caps pourries mais de FX pourris, nuance.



Conclusion : un film aussi nanar qu’un cours de sport avec un prof moustachu.

N’en jetons plus. Ce film est un petit nanar jouant maladroitement sur les pires clichés inhérents au genre, cherchant parfois à innover mais presque toujours d’une manière totalement idiote. On ne compte plus les incohérences du film, les morts qui reviennent ou pas selon les besoins du scénario, et toutes les gaffes de tâcheron amateur-réalisateur de base. Aucune ficelle aussi grosse soit-elle ne sera épargnée : du plan à la Evil Dead, du look-alike/plagiat de Ash, du générique navrant… jusqu'à la présence involontaire d'un look-alike d'un des frères Hanson pour achever le tableau (on est en 1997 rappelons-le).


Mmm Bop !



Le film fut entièrement tourné au Québec et sortit directement en vidéocassette. Il a généré un gain de $62,367 aux Etats-Unis, rien à dire de plus. Sauf cette anecdote très marquante : aujourd’hui, l’actrice Amelia Kinkade (également danseuse de carrière) a décidé d’abandonner son métier artistique pour écrire des livres la psychologie animale et propose même des formations pour les particuliers avec son groupe dans toute l'Europe. Le tout sans aucunement renier son passé d’actrice dans la série de film Night of the Demons.

 

 

Ainsi, Demon house/Night of the Demons 3 ne se voit pas comme un énième film maniant le quota sexe/violence comme du colbertisme primaire. Non, ce petit nanar se déguste comme on le ferait avec un mini amuse-gueule histoire de se mettre en bouche pour une soirée de l’ambassadeur. Vite vu, vite digéré mais quand même assez goûteux sur le moment.

Vous pouvez rangez vos affaires, la cloche a sonné. 




N'oubliez pas les jeunes... vous avez peur !



N.B. : Et bien oui. Malgré les promesses initiales, cette chronique ne comporte aucune image de plan nichons. C'est que je ne mange pas de ce pain-là, moi ! Z'avez qu'à voir le film.

 

- Wallflowers -
Moyenne : 2.58 / 5
Wallflowers
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
3/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.75/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Le film a été édité en DVD pas cher, du genre à se trouver facilement en soldes chez "DVDY" qui reprend la jaquette de la VHS, ou chez "ESI" avec une jaquette plus originale, voire en double avec d'autres films d'horreur comparables comme Witchboard chez "Le Rayon Bleu".

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