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Le Commando des Tigres Noirs

(1ère publication de cette chronique : 2004)
Le Commando des Tigres Noirs

Titre original :Good Guys wear Black

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Ted Post

Année : 1977

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Old Chuck

Acteurs principaux :Chuck Norris, James Franciscus, Dana Andrews, Anna Archer, Lloyd Haynes

Kobal
NOTE
1/ 5


Avant même que le film ne commence, on est aussitôt mis dans le bain avec deux bandes-annonces des films de la même collection. Tout d'abord, « Protection Rapprochée », avec Charles Bronson, qui, quand il ne troue pas quelques loulous malfrats, préfère la compagnie de Madame la Présidente des Etats-Unis d'Amérique. Et puis, vous savez, c'est ce genre de bande-annonce qui vous économise le visionnage du film, vu que tout y est montré et expliqué (dont la fin, pratique...). Bref, vient ensuite « American Warrior 2 », je cite "Tout a commencé par un défilé de carnaval, un défilé transformé en bain de sang jusqu'à ce que Michael Dudikoff , héros de « American Warrior », arrive pour une nouvelle mission...".


Michael est prêt à y aller !


Sorti des habituelles bandes-annonces bourrines de la Cannon, encore tout émoustillé de cet étalage de violence nanarde, me voilà prêt à encourager à gorge déployée tous les coups de pieds fougueux de Chuck pour détruire ses ennemis. Mais force est de constater que cette pulsion hormonale est instantanément réduite à néant par l'impact graphique du générique du « Commando des Tigres Noirs ». Il me faut quelques minutes pour comprendre ce que l'on voit, car de prime abord, cela ressemble à des cartes géographiques faites à l'Amstrad CPC 6128 (lignes blanches sur fonds bleu, rouge, jaune ou vert crades) ; mais voilà, les lignes bougent ! Je suis tenté d'y voir le mouvement des plaques tectoniques formant, lors de la proto-histoire de notre planète, les continents, symbolisant ainsi l'émergence du monde actuel à travers le prisme de la géologie chuckienne. Belle tentative en effet, mais mon cerveau s'habituant à cette étrange ballet, la vérité se fait : ce sont là de bêtes scènes de combat du film, retravaillées à l'ordi pour faire... moderne ? Cubiste ? Staïly ? Vivement un commentaire audio sur la version DVD Ultimate Collector pour éclaircir ce mystère !


Art vidéo, époque 1977.


L'intrigue nous replonge bien vite dans les méandres de cette période trouble des States : la guerre du Vietnam (encore et toujours). A Paris, 1973, des tractations diplomatiques ont lieu entre les Vietcongs et les Américains pour en finir une bonne fois pour toute avec c'te putain d'guerre. Tractations qui permettent de mettre rapidement en scène le méchant, vous savez, ce genre de type classé numéro 2 sur la liste noire de tout bon vétéran du Vietnam : le politicard bureaucrate réformé, ici nommé Conrad Morgan (interprété par un James Franciscus peu expressif). Tout à fait le genre de pourri prêt à tout pour se faire médiatiser et ainsi obtenir le poste suprême qu'il convoite : Président des Etats-Unis Libres d'Amérique. Pour nourrir ses ambitions, il est même prêt à sacrifier aux Viets les agents américains infiltrés dans les armées nord-vietnamiennes en échange de quelques Portés Disparus toujours prisonniers de la jungle hostile et dont le retour au pays fera joli sur son CV. Bref, à peine quelques minutes et je le déteste déjà.


C'est pas parce qu'on est le méchant qu'on ne doit pas avoir la classe !


Pour l'occasion, on n'a qu'à envoyer une troupe d'élite, tiens au pif, le Commando des Tigres Noirs, pour récupérer un peu plus de p'tits gars eud'chez nous. Et c'est parti...
Je me retrouve bien vite sur le terrain : la troupe est comme son nom l'indique habillée tout en noir, et plaisante nonchalamment. Quand soudain, telle une apparition divine, le chef arrive : John T. Booker (mais moi, on me l'a fait pas, j'ai bien vu que c'était Chuck !).


Allez les gars, on y retourne à cette putain d'guerre ! Ha ha ha !!!


Tout blondinet, glabre, sa casquette noire sur la tête, il est à l'aise et pis il fait plus de blagues que les autres. Cet homme-là inspire tout de suite le respect.


Schwarztkopf et Dessange, c'est mes potes.


Nos gars partent donc en mission, largués dans la jungle en hélico, alors que la nuit est à son filtre bleu maximum. Ils se traînent tellement le cul que l'on se croirait devant un documentaire, mais ils finissent par arriver au village des infâmes cocos. Quand soudain, horreur ! Il n'y a aucun MIA éprouvé dans ce camp ; pire, il n'y a que des Viets armés guettant l'impérialiste yankee.

C'EST UN PIEGE !!!!!!


Las, le Commando n'a plus qu'à défendre chèrement sa peau. Le plan est simple : destruction du village, massacre des autochtones, fuite éperdue, tragique perte d'une partie de ses membres au combat, mais surtout (et là, difficile de ne pas verser une larmichette), blessure de Chuck. Et l'horreur n'est pas finie car point d'hélico en vue au point de ralliement.


C'EST UNE TRAHISON !!!!!!


Allez, danse le Viet' ! On fait les fous-fous sur la jeep...

La nuit, tous les blacks sont bleus.


Après une telle succession de chocs, on a la haine tandis que Chuck et ses survivants décident de rentrer à pied ; on ne saura jamais comment ils ont fait car le réalisateur a décidé de faire une transition jungle de nuit / pot d'échappement (quelle métaphore !).


5 ans plus tard en Californie...
Ca fleure bon le Chuck nouveau, plus mûr. Et en effet, il conduit une voiture super chère à fond les bananes sur un circuit d'entraînement. Mais qu'est-il devenu depuis ce terrible incident forestier ? Et bien il a refait sa vie, s'est laissé poussé une splendide moustache aussi blonde que ses cheveux, a trouvé un boulot de professeur d'histoire où il radote sans fin sur la guerre du Vietnam, distribue des papiers à ses élèves et commence le cours 2 minutes avant que n'en sonne la fin. Quel homme !


Bonjour, je cherche le chemin pour aller au supermarché, c'est par où ?

 


Le Vietnam est une guerre stupide où nous n'aurions jamais dû être, blah blah blah, aaah... foutue guerre !


Tout va bien, il a une jolie blonde qui lui tourne autour (son projet : "se la foutre au pieu") mais qu'il abandonne bien vite pour une jolie journaliste brune qui enquête subtilement sur cette histoire de Commando des Tigres Noirs. Prête à tout pour que ses investigations progressent, elle ment à Chuck et couche avec lui pour obtenir ce qu'elle désire... Quelle perfidie ! Mais bon Chuck l'aime, alors moi aussi !


Margaret, la journaliste amante...


Alors là, je commence à me poser une question cruciale : mais quand est-ce que Chuck va taper sur des gens ??? Parce que jusque là, on s'embourbe dans un scénario faussement tortueux. Mais j'ai foi en vous, M. Norris, donc je continue.
Un vieux pote de Chuck du temps des commandos, qui a préféré en profiter pour devenir haut ponte à Washington plutôt que professeur miteux de Vietnamologie, l'appelle pour lui dire qu'il a trouvé des trucs bizarres sur son super ordinateur gouvernemental : 2 des 5 survivants de la mission sont morts dans des circonstances mystérieuses, et leur fiche numérique signale qu'ils ont été "sanctionnés".


Allô allô, monsieur l'ordinateur ? Dites-moi, dites-moi où est passé mon coeur...


On essaie donc de faire disparaître les témoins compromettants de ce massacre organisé. En plus, Conrad va bientôt accéder au poste ultime du pouvoir américain. Chuck, énervé qu'on foute ainsi sa vie en l'air, décide d'aller avertir ses anciens co-équipiers du danger qui plane sur leur tête. Je m'arrête là pour ne pas dévoiler plus en avant l'histoire ; en effet, comme je l'ai dit, le scénario se veut complexe et les doutes sur les véritables intentions de chacun laisse diffuser un parfum de paranoïa (je vous rassure, cela n'arrête pas Chuck qui est un fonceur ; et pis Conrad est bien le gros méchant !).


C'est ainsi que Chuck va partir à la fête foraine, se faire emboutir sa caisse d'une manière ridicule ("l'accélérateur était coincé"), faire du jogging en survêt bleu, faire du scooter des neiges en combi bleue avec son gros bonnet (bleu), faire l'amour au coin du feu, cauchemarder suite à ses traumatismes de guerre, aller à l'aéroport, jouer au bon et au mauvais "flic", mettre son pied dans le nez/menton/crâne/pare-brise des gens, et au final, appliquer sa justice radicale (mais en l'expliquant bien aux intéressés).


Chuck fait le mariole sur son scooter... Ouch, ça fait mal d'être étranglé !

Ouaaaataaaaah !!!!

Non, Chuck ne danse pas, il kicke ses opposants.

Un malheureux pote de Chuck shooté en plein vol, qui nous fait là son dernier saut.


En conclusion, un film à réserver aux seuls fans radicalisés de Chuck Norris. En effet, il reste proche du navet mou-mou tout du long, malgré quelques scènes bien nanardes ou des répliques qui font mouche (voir ci-dessous). Les combats ont mal vieilli (en fait, il ont été tournés mal vieilli !), la musique ressemble à du easy-jazzy, l'action est spasmodique, bref, à voir une fois avec des amis voulant découvrir la période moustachue du plus célèbres des Texas Rangers à pieds !


Bonus
Conrad Morgan a la voix de Monsieur Schefield dans la série une Nounou d'Enfer… ça égaie un peu le film (quand on est fan comme moi) !


Quelques répliques pour illustrer le film :

Pote black de Chuck : "Le Commando des Tigres Noirs aurait besoin de deux semaines pour une opération de ce type..."

Conrad : "Vous avez 48 heures !"


Le seul Asiatique du Commando : "Vous autres Américains avez une façon de plaisanter en temps de crise que je ne comprendrai vraiment jamais."


Journaliste : "Je vous invite à dîner. Passez me prendre à 19 heures"

Chuck : "19 heures, c'est trop tard. Pourquoi pas 17 heures ?"

Journaliste : "A Washington à 17 heures, on sort à peine de table."

Chuck : "A Washington, on sort toujours de table !"

Les mêmes finissent par dîner chez Chuck (choucroute et huîtres). La journaliste pose ses questions sur la guerre. Chuck, hors de propos : "et si on flirtait ?"... qui sera suivi plus tard par un "Que feriez-vous avec un oeuf ?"


On dirait une icône religieuse avec son auréole.


Le pote black de Chuck se fait cirer les chaussures par un Asiatique. A la fin, il lui dit : "Dommage que vous ne soyez pas noir, vous auriez fait carrière !"
L'Asiatique lui sort : "Monsieur, vous oubliez votre journal ! 3 francs 50...". Et le black part sans payer (d'ailleurs, l'Asiatique se détourne de lui sans rien dire).


"Je pose le papier peint où je veux, Little John, et ça fait mal à tes yeux !"


Un sous-secrétaire : "Mr Booker, avez-vous une famille ?"

Chuck : "Je suis passé à côté du bonheur !"


Le même sous-secrétaire à propos de la décision politique de former le CdTN :
"Est-ce que vous savez ce qui les préoccupait ? (...) Nous n'arrivions pas à nous mettre d'accord sur certains points d'une tenue hautement intellectuelle et morale. Ce commando appelé Tigres Noirs, et bien nous ne savions pas comment les habiller, ni quelle tenue adopter pour qu'ils trucident en toute tranquillité leurs victimes. Après de nombreuses tergiversations et prises de bec, nous avons décidé d'habiller les tigres noirs en noir. Une commission fut payée afin de trouver un styliste, tout à fait anonyme, qui dessinerait les costumes noirs que les Tigres Noirs devraient avoir lors de leur croisade."



- Kobal -
Moyenne : 0.50 / 5
Kobal
NOTE
1/ 5
Wallflowers
NOTE
0.5/ 5
Labroche
NOTE
0.25/ 5
John Nada
NOTE
0.25/ 5
Rico
NOTE
0.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
0.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Chuck, qui est resté populaire par chez nous grâce à "Walker Texas Ranger", a vu nombre des films de son back-catalogue réédités en DVD. C'est le cas du « Commando des Tigres Noirs » qui s'est vu transféré sur une rondelle très bon marché, trouvable dans les bacs promos des grandes surfaces. Un DVD édité par les affreux "Prism Vision", synonyme de mastering médiocre et d'absence de bonus.


Les Ricains et autres Anglais ne sont guère mieux lotis avec des éditions DVD minimalistes au mastering décevant, ne comprenant que quelques bios succinctes en bonus.


Chuck en version russe !


Les puristes se piqueront de rechercher les éditions VHS françaises d'époque :


2 éditions successives chez "Vestron".



L'édition la plus fréquente : une "Delta Vidéo".