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Attack of the Super Monsters


Attack of the Super Monsters

Titre original : Attack of the Super Monsters

Titre(s) alternatif(s) :El Ataque de los Supermonstruos

Réalisateur(s) :Toru Sotoyama

Année : 1982

Nationalité : Japon / Etats-Unis

Durée : 1h20

Genre : Attack of the Super Craignos

Acteurs principaux :Des gars dans des costumes en caoutchouc

Rico
NOTE
3.5/ 5


Il est temps de vous révéler la vérité :
Les dinosaures n’ont pas disparu. En fait, ils se sont cachés au centre de la Terre et ont évolué jusqu’à atteindre une taille gigantesque, pouvoir parler et avoir des yeux lasers. Là, menés par un tyrannosaure géant mégalomane finement nommé Lord Tyrannus, ils projettent de transformer les autres animaux en monstres sanguinaires avant de lancer des attaques contre les grandes villes japonaises pour exterminer l’humanité et reprendre la place qui leur est due. Malheureusement pour eux, l'espèce humaine peut compter sur le commando Gemini : de valeureux combattants de la liberté qui, à bord de leur vaisseau multi-transformable, repoussent les attaques de ces créatures du fond des temps.


Vous ai-je signalé que le chef de cette escouade de courageux protecteurs de la Terre est un transsexuel occasionnel avec des problèmes de comportement ?


Bon bon bon : encore un qui surgit des recoins les plus obscurs de la télévision japonaise, aux côtés d’une myriade de ces sous X-OR et autres pseudo Ultraman qui ont fleuri dans les programmes pour la jeunesse au tournant des années 70-80.
"Attack of the Super Monsters" est un véritable précipité du génie national japonais : le télescopage entre un dessin animé à 4 images par seconde où de courageux héros en combinaisons moulantes et colorées sauvent le monde et un bon vieux Kaiju Eiga où des gonzes dans des costumes en caoutchouc se castagnent au milieu de maquettes d’immeubles.





Des dinosaures géants terrorisent la ville !


Ce film est la compilation tardive, en 1982, de quatre épisodes d’une série japonaise de 1977, "Kyory? Daisenso Aizenbogu", également connue sous son titre anglo-saxon de "Dinosaur War Izenborg", conçue par les productions Tsuburaya, maison de tradition qui offrit Ultraman au monde qui n’en demandait pas tant. Il faut dire qu’elle avait été fondée par Eijo Tsubayara qui fut créateur des effets spéciaux sur le Godzilla original. Des gens de talent donc, mais du genre à ne pas laisser perdre une mauvaise idée quand ils en ont une, ce qui dans le fond est tout à leur honneur.


Pas radins sur la maquette en flammes.


Le concept novateur de cette série est donc d’éviter de s’embêter avec des acteurs en mêlant des combats de monstres caoutchouteux affrontant des vaisseaux miniatures façon "Sentinelles de l’air" à une partie dialoguée en dessins animés. Surtout qu’il leur restait plein de stock-shots d’explosions de maquettes de leurs précédentes productions pour boucher les trous de leur nouveau bébé. 39 épisodes ont suivi qui, s’ils n’ont pas rencontré un succès phénoménal, ont fait leur petit effet dans les quelques pays où il ont été diffusés, c'est-à-dire essentiellement l’Italie et l’Arabie Saoudite où on retrouve encore une poignée de nostalgiques qui, la larme à l’œil, se remémorent les meilleures scènes de cette curiosité.
Pour on ne sait trop quelles raisons, des distributeurs américains se mirent en tête de fondre quatre épisodes en un seul long métrage et de le sortir sur le marché de la vidéo. C’est donc cette version bricolée que nous avons pu voir, de surcroît dans un doublage espagnol qui ne fait que rajouter à l’aspect exotique de l’ensemble.




Lord Tyrannus et son monde complètement perdu.


Le principe de la série et donc du film est relativement classique. Comme nous l’avons déjà dit, les dinosaures se sont cachés dans un monde souterrain pour évoluer de façon secrète et se transformer en monstres géants particulièrement vindicatifs, qui non seulement peuvent parler mais aussi cracher des flammes ou tirer des rayons lasers avec les yeux. Quand il ne sont pas en train de cabotiner comme des sauvages en hurlant « Stupides humains, je vais vous détruire », ils utilisent aussi un pouvoir très particulier qui consiste à transformer les animaux normaux en hordes de prédateurs assoiffés de sang. C’est ainsi que tour à tour, pour appuyer leurs attaques, ils prennent le contrôle des chiens, puis des chauves-souris et enfin des rats.





La menace orange ! La preuve s'il la fallait que le centrisme, c'est le mal !


Li-bé-rez nos ca-ma-rades !


Pour défendre la Terre, l’humanité peut compter sur le commando Gemini et son attirail technologique. Une belle bande encore ceux là : nous avons tout d’abord les classiques héros standards, à savoir Jen le commandant, prototype du beau gosse sûr de lui mais sujet à des crises d'autoritarisme et sa sœur Gem, fille indépendante (mais qui se fait quand même baffer par son frangin quand elle ne file pas droit) qui joue les commandante en second. S’y ajoutent deux sidekicks de service bien typés : le gros balourd et le grand maigre à lunettes.





La fine équipe.


Pour coordonner le tout, ils sont aidés, comme il se doit, par un savant qui a conçu leurs super vaisseaux, un certain professeur Carmody, doté d’une moustache carrée proprement hallucinante étant donné qu’elle change de taille et d'emplacement d’un plan à l’autre.




Le professeur Carmody et sa moustache flottante !


Ils sont dotés d’un gros vaisseau de transport qui largue un tank qui peut voler et se séparer en deux parties, selon les besoins. Dès que les méchants dinosaures se réveillent et commencent à venir piétiner des immeubles, nos héros partent à l’attaque selon un rituel immuable qui permet au passage de nous resservir à l’envi les mêmes scènes d’embarquement et de séparation des vaisseaux.



Après avoir utilisé leurs attaques classiques (missiles, laser etc.) et constaté leur échec, ils sont obligés de passer à leur super attaque : les deux héros principaux (qui au passage et sans qu’on sache vraiment pourquoi sont aussi partiellement cyborgs) se lèvent dans une effusion de lumières multicolores, croisent les bras et fusionnent. Jen-Gem se retrouve désormais doté de nichons et d’oreilles proéminentes ainsi que d’un uniforme bigarré particulièrement ridicule. Le vaisseau en profite aussi pour se transformer avec l’apparition d’un gigantesque foret et de scies circulaires qui vont permettre de massacrer les dinosaures d’une façon plutôt gore pour une série pour enfants. Ils auraient commencé par cela dès le début, tout le monde aurait gagné du temps mais bon…






Si on y réfléchit bien, la survie de la Terre est donc désormais entre les mains d’un genre d’hermaphrodite en costume de bouffon vert et ça, franchement, c’est quand même moyennement rassurant. On pourrait objecter que les producteurs japonais ont fait là preuve d’une belle ouverture d’esprit en exaltant dès les années 70 la fierté transgenre, mais n'empêche que je continue à me poser des questions sur ce qui leur est passé par la tête en faisant cela... Surtout que mystérieusement ils ne peuvent rester que 3mn30 sous cette forme sous peine de mourir. Pourquoi ? Allez savoir. Qu’est-ce qui a bien pu passer dans la caboche des scénaristes pour nous offrir une idée aussi débile ?
Dans le camp d’en face, on ne s’embarrasse guère de plans trop compliqués. Les dinosauriens se contentent de transformer des animaux en monstres sanguinaires puis de foncer à l’attaque tête baissée en riant sardoniquement et en lançant des « destruirrrr » et des « exterminarrrrr » à la face du monde (oui, on a vu le film en version espagnole et je peux vous dire qu’un Kaiju qui cabotine en espagnol, c'est vraiment curieux). C’est ainsi que nos héros vont devoir faire face à un tyrannosaure et son armée de chiens oranges, un ptérodactyle accompagné d’une escadrille de chauves-souris en plastique suspendues par du fil de pêche, un stégosaure nanti d’une tête de dépressif qui envoie des rats bouffer une raffinerie pétrolière, un tricératops fouisseur et enfin lord Tyrannus himself.





La joyeuse ménagerie.


Le fait que le film soit la compilation de quatre épisodes d’une série télé le rend extrêmement répétitif puisque chaque segment est bâti sur un canevas rigoureusement identique. Lord Tyrannus apparaît pour lancer sa nouvelle attaque. Un monstre surgit, transforme des animaux en créatures dégénérées qui bouffent deux victimes passant par là avant d’attaquer la ville. Le commando Gemini est brifé par le professeur Carmody, passe à l’attaque classiquement, ce qui ne donne rien, sépare son vaisseau en deux (ce qui permet de repasser quatre fois les mêmes séquences) puis passe à la super attaque pour finalement dézinguer le méchant de service. Et on recommence avec le dino suivant.


Des rats à faire pâlir d'envie Bruno Mattei.

Des chauves-souris très bath !

Le pteranodon se déchaine.


Mais ne boudons pas notre plaisir. Le plus rigolo est le savoureux mélange entre les images live et celles de dessins animés. Si les images de combats de monstres en caoutchouc sont assez généreuses en explosions de maquettes, le dessin animé est lui beaucoup plus sommaire avec ses personnages aux proportions mal définies et qui changent parfois de tête d’un plan à l’autre (mention spéciale à la moustache du professeur Carmody).


L'art d'économiser sur les dessins.

Un sens des proportions très discutable.

La preuve irréfutable de la rotondité de la Terre.


Plus courageux encore, les auteurs de cette œuvre n’hésitent pas à mixer des plans en dessins animés et d’autres en images réelles. C'est pas encore "Roger Rabbit". Le résultat est parfois réussi, mais le plus souvent assez surréaliste comme ces caps peuvent en témoigner.






"Attack of the Super Monsters" est donc une expérience plutôt agréable, qui malgré l’aspect un peu répétitif lié à son statut de compilation d’épisodes, assure un spectacle sans trop de temps morts pour l’amateur de monstres rigolos et de maquettes de vaisseaux futuristes se castagnant au milieu des immeubles.
En tout cas de quoi vous donner envie de signer la pétition qui demande que la série originale soit enfin rééditée en coffret DVD. (Surtout qu’il paraît que dans la deuxième saison ils fusionnent carrément en robot géant !). Signez la pétition ici !



Des jouets de la série existent. ils se négocient pour une fortune sur Ebay !



- Rico -
Moyenne : 3.71 / 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
John Nada
NOTE
3.75/ 5
Kobal
NOTE
4.5/ 5
Nikita
NOTE
3.5/ 5
Labroche
NOTE
3.5/ 5
Wallflowers
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation
La série comme le film ne sont jamais sortis en France, ce qui explique qu'il faille retrouver un exemplaire en langue étrangère pour profiter de ce chef-d'oeuvre. Des DVD américains d'honnêtes factures existe ainsi chez "Music Video Distributors" ou "Rockside Pictures" . Mais pour faire cette chronique nous avons profité de la superbe édition espagnole d'"Asian Trash Cinema" intitulée "El ataque de los Supermonstruos" et que l'on trouve en double programme avec "Mazinger Z el robot de las estrellas", autre délire taïwano-japonais à base de robots géants. Une pièce superbe gavée de bonus que nous recommandons chaudement.


Et pour les aficionados à la bourse pleine, sachez que la série est en cours de réédition au Japon. Comptez une trentaine d'euros le volume.


Abooo_geek, l'un de nos forumers, nous a, au passage, apporté la précision suivante : "Je me souviens de cette série quand je passais mes vacances d'été en Syrie à la bonne époque où l'unique télévision d'Etat débutait seulement après 15H. Elle a connu un succès d'estime dans les pays arabes sous le nom de "Rajol Al Hadidi", que l'on pourrait traduire par "Les hommes de fer", d'ailleurs une édition DVD a existé chez "Arabic Cartoons" un site malheureusement disparu.